spot_imgspot_img

L’oral de Ndong Sima à l’Assemblée nationale

Raymond-Ndong-Sima-Premier-ministre-gabonais-336x190Le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a été l’invité des députés, le 26 juin 2013, conformément aux dispositions de la loi fondamentale autorisant les représentants du peuple à questionner le gouvernement sur certaines problématiques peinant à trouver des solutions. L’insécurité et la recrudescence de la criminalité au Gabon ont meublé ces échanges.

Face à 106 députés sur 120, dont la majorité sont du même bord politique que lui (Le parti démocratique gabonais, au pouvoir), Raymond Ndong Sima s’est expliqué sur les mesures et mécanismes ayant été mis en place depuis la nomination de son gouvernement en 2012 pour lutter contre les fléaux de l’insécurité et de la criminalité.

Si l’on pouvait d’entrée de jeu s’attendre à un débat arrangé et des questions moins saillantes du fait de la proximité politique entre les députes et le chef du gouvernement, les élus du peuple ont plutôt su tirer leur épingle de jeu en étant plus que dubitatifs et critiques, se montrant par moment peu satisfaits des réponses du Premier ministre pour expliquer le combat de son gouvernement contre l’insécurité et la criminalité.

Résumées, les questions avaient pour objectif de demander à Raymond Ndong Sima ce qui a été fait depuis 2012 pour s’attaquer à l’insécurité et à la recrudescence de la criminalité, tout comme il s’est également agi de savoir ce que compte faire le gouvernement dans les mois à venir pour y mettre fin.

Des crimes de sang assortis d’ablations de certains organes des victimes, notamment du cœur, de la langue, des reins, des organes génitaux, des yeux et autres ont fait dire à la population qu’il s’agit des crimes rituels. Or, le Gouvernement de Raymond Ndong Sima réfute cette appellation tout en admettant leur fréquence.

Tour à tour les députés Apollinaire Adonis Moudouma, Albertine Maganga Moussavou et Narcisse Massala Tsamba, ont pointé du doigt les insuffisances du gouvernement qualifié de «littéralement inactif face à un phénomène qui tend à s’ériger en mode de vie et auquel les populations commencent à s’accommoder».

Guy François Mounguengui Koumba, député PDG du 5è arrondissement de Libreville, a pour sa part rappelé au Premier ministre que plusieurs quartiers de la capitale et même de l’intérieur étaient dépourvus d’éclairage public. Ce qui, malheureusement, concourt à la recrudescence de l’insécurité. L’élu a également interpellé le Premier ministre sur le risque d’une justice spectacle qui ferait passer les décideurs à côté de l’essentiel. Allusion aux auditions de certaines personnalités, présumées commanditaires de crimes rituels, diffusées sur la principale chaîne de télévision nationale.

En réponse aux critiques et interrogations, le Chef du gouvernement a d’abord dissocié les éléments de sécurisation des personnes et des biens de ceux relatifs à la justice. Il a déclaré que, lors de son passage devant la représentation nationale pour la présentation de sa politique générale, il avait en son temps, dénoncé la recrudescence de l’insécurité qui prenait de l’ampleur dans la société gabonaise. Aussi, avait-il retenu la sécurité et la justice comme étant des enjeux majeurs du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.

Pour lui, l’insécurité dont il est actuellement question n’est ni un phénomène soudain, encore moins négligé du gouvernement. Raymond Ndong Sima, paraphrasant l’honorable Paul Mba Abessole a signifié à la représentation nationale que la question de la sécurité concernait d’abord chacun des habitants du Gabon. D’où la nécessité pour chacun de jouer son rôle et de travailler en synergie avec les auxiliaires de justice afin de dénoncer, le cas échéant, toute situation suspecte. Il a salué le travail des forces de l’ordre et de sécurité qui agissent en amont pour freiner ces maux.

S’agissant de la justice, le Premier ministre a indiqué que, depuis février 2012 et grâce à une dotation spéciale du Président de la République et président du Conseil supérieur de la Magistrature, des sessions criminelles avaient été organisées dans certains chefs-lieux de provinces (Libreville, Oyem, Port Gentil et Franceville). Des extensions ont même été faites sous formes de sessions foraines dans les tribunaux du reste du pays. Ainsi, 350 affaires sur les 360 présentées avaient été jugées. Des chiffres qui ont fait dire au chef du gouvernement que le nombre des affaires jugées entre 2012 et 2013 était l’équivalant du passif de plus de 10 années.

Raymond Ndong Sima n’a pas manqué de fustiger l’hypermédiatisation de ces crimes, imprimant la psychose au sein de la population. Un point de vue dénoncé par le député Albertine Maganga Moussavou.

Toutefois, il a rappelé que le Gouvernement ne baissait pas les bras signe d’impuissance.

Print PDF

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES