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«Nous n’avons pas peur des audits», dixit David Ella Mintsa

david_ella_mintsaDavid Ella Mintsa, directeur général de Gabon Télévision, a pu répondre, ce mardi 2 juillet 2013, aux questions de Gabonreview relatives à l’éventualité d’un audit de la Maison Geroge Rawiri après des reproches formulées contre lui par certains agents membres du Syndicat national des professionnels de l’audiovisuel du secteur public (Synapap).

Ayant convolé en justes noces, il y a moins d’une semaine, le directeur général de Gabon Télévision fait face à des menaces de grève organisées par certains agents de la radio et de la télévision dont il assure la supervision. Ceux-ci lui reprochent notamment «tous les dysfonctionnements et détournements d’argent affecté à (leur) service pour l’achat du matériel roulant et technique».

Rencontré à ce sujet, David Ella Mintsa a tenu à réexpliquer comment fonctionne la maison Georges Rawiri et s’est montré d’une quiétude plutôt en contradiction avec les annonces des syndiqués de Gabon Télévision, quelques jours auparavant. «En ce qui nous concerne, nous n’avons pas peur des audits», a-t-il indiqué avant de poursuivre : «Nous sortons d’ailleurs d’une mission d’inspection réalisée par les services de l’inspection générale du ministère de la Communication. Cette mission d’inspection est organisée dans le cadre de la coupure de gestion de l’ancienne RTG à Gabon Télévision. Parce que, comme vous le savez, nous sommes actuellement engagés dans un processus de réforme des services publics de l’audio visuel qui va se traduire par l’éclatement de la RTG en deux entités. Ce processus est engagé, entre autres, le Conseil d’administration a recommandé l’organisation d’une coupure de gestion pour permettre à la nouvelle administration qui est composée d’un organe exécutif, la direction générale, et d’une agence comptable de pouvoir prendre le relai de la gestion de la nouvelle entité Gabon télévision».

Aux explications du directeur de Gabon Télévision, on devrait comprendre que le budget de fonctionnement de Gabon Télévision est constitué en partie de subventions de l’Etat et pour l’autre des recettes générées par la publicité et les divers avis et communiqués, la subvention de l’Etat étant inscrite dans la loi des finances. «C’est un document public dont tout le monde peut disposer et que tout le monde peut consulter. La régie publicitaire constitue des ressources additionnelles contribuant au fonctionnement de Gabon Télévision, puisque nous sommes en phase de basculement.»

Titillé sur l’opacité ou le flou artistique qui entoure la gestion de ces ressources financières, David Ella Mintsa réplique : «il n’y a aucune opacité dès lors que la chaîne de recouvrement et de dépenses des recettes publicitaires intègre l’intervention de l’unité de contrôle qui est, elle, constituée des représentants des syndicats de la maison. Ils sont parties prenantes de la gestion de la publicité à la RTG. Il se trouve maintenant qu’avec la nouvelle donne, au lieu d’unité des syndicats, nous allons avoir ensuite les représentants de l’agence comptable.» Ainsi perçu, on pourrait dire que des dispositions devant garantir la transparence ont été mises en place pour assurer une gestion normale et orthodoxe des revenus sus indiqués par le directeur de Gabon Télévision. Celui-ci lève d’ailleurs le voile sur un aspect de la gestion des recettes publicitaires : «lorsque nous sommes arrivés à la tête de la RTG, la prime de rendement qui est payée sur la base des revenus générés par la publicité était de 50.000 francs CFA. Nous l’avons porté à 100.000 francs CFA. Nous l’avons donc doublé. Dans le même temps, les effectifs des agents ont également doublés. Parce que c’est l’ensemble des Gabonais qui constituent les ayant-droits à cette prime».

Selon les explications du DG de Gabon Télévision, les recettes publicitaires évoluent en fonction des saisons. Elles peuvent atteindre des pics tout comme il y a des périodes où, en fonction de l’activité économique, elles restent en périgée. Ce qui n’est pas sans incidence sur le volume de ces recettes. «On ne peut pas nourrir des fantasmes sur la publicité qui générerait des milliards à la RTG. Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas vrai pour plusieurs raisons. Les recettes publicitaires sont conjoncturelles.» On en conviendra donc : sur des périodes telles que celle de la CAN [Coupe d’Afrique des nations] ou d’autres événements majeurs, la communication suscitant un intérêt particulier chez les annonceurs, la structure peut capter davantage de revenus publicitaires. Et sur les périodes plates en événements, comme cette année, le volume des publicités baisse nécessairement. De surcroit, si on a bien compris les arguments de quelques membres de la hiérarchie de Gabon Télévision ayant bien voulu s’expliquer, sur un marché publicitaire étriqué, avec 1,5 million d’habitants, les annonceurs internationaux, et même locaux, ne se bousculent pas au portillon.

«Quand je discute avec des collègues directeurs généraux de la RTI ou de la CRTV, le standard du spot publicitaire c’est 30 secondes. Il est vendu à 500.000 francs CFA à la CRTV et à 600.000 francs CFA à la RTI. Quand je leur dis qu’au Gabon nous faisons le spot publicitaire à 50.000 francs CFA, voire à 60.000 francs CFA selon notre grille tarifaire, beaucoup tombent des nues. En réalité, c’est simplement que nous sommes obligés de nous adapter à la dimension de notre marché. Il ne faut donc pas que les gens fantasment», explique David Ella Mintsa qui n’a pas manqué de fustiger la qualité des programmes qui ne forcent pas l’admiration des annonceurs et ne captivent pas globalement les téléspectateurs.

C’est sans doute à cet effet qu’«À l’endroit des syndicalistes, je voudrais dire qu’il y a un cercle vertueux. Plus la qualité de l’offre des programmes est intéressante, plus nous allons capter des annonceurs. Il ne s’agit pas pour les agents de demander systématiquement l’augmentation de la publicité si en retour eux-mêmes ne fournissent pas des efforts pour augmenter la qualité de l’offre des programmes, parce que tout est lié. Est-ce qu’on a fait l’effort nécessaire pour améliorer l’offre de programmes ? Je vois bien certains syndicalistes qui crient sur tous les toits et se posent en moralisateurs et en censeurs, il y en a qui depuis 5 ans n’ont pas été capables de produire une émission et on se dit producteur avec ça. Je crois que le rôle des syndicats, c’est aussi de sonner l’exemple. Lorsqu’on est leader syndical, on doit faire preuve d‘une certaine rigueur professionnelle. Il ne s’agit seulement d’agiter les fouler alors qu’on n’est pas capable soi-même de produire la moindre émission».

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