Les efforts concertés entre le ministère des Eaux et Forêts, à travers sa direction générale spécialisée dans la lutte contre l’exploitation forestière illégale et l’ONG Conservation Justice, donnent quelques fruits, au regard des travers mis à nu dans la filière.
Après l’arrestation d’exploitants illégaux et du chef de cantonnement des eaux et forêts de Mitzic en mai 2013, les efforts du gouvernement à travers le ministère des Eaux et Forêts et sa Direction générale des Forêts se sont intensifiés depuis le mois de juin.
En effet, «Plusieurs containers de sociétés forestières chinoises spécialisées dans l’exploitation forestière illégale et basées entre Lalara et Mitzic avaient été interceptés en juin 2013 à Njolé par les Eaux et Forêts», indique l’ONG Conservation Justice tandis qu’une source de la Direction générale des Forêts en matière de lutte contre l’exploitation forestière illégale cite, au titre des artisans de l’exploitation forestière illégale, les sociétés KIBG, HSIBG et SZBG, leurs containers ayant été interceptés avec du bois illégalement exploités dans des zones non autorisées et dont les dimensions ne correspondaient pas à la légalité. Et pour la seconde fois, le responsable de la société chinoise SZBG, sieur Zhang Wanli, a été arrêté le 14 juin 2013 par les Eaux et Forêts de Ndjolé avec l’appui de la gendarmerie de la localité et de Conservation Justice.
Face à cela, indique-t-on, sieur Zhang Wanli a proposé jusqu’à 15 millions de francs CFA pour rechercher sa liberté pendant la garde à vue. Il essayait ainsi de corrompre les agents en poste. Toute chose qui lui a valu d’être verbalisé pour tentative de corruption avant d’être déferré au tribunal de Lambaréné le 17 juin 2013 pour y répondre de ses actes en matière d’exploitation forestière illégale. Au final, il n’a payé qu’une amende de dix millions Francs CFA. Les autres sociétés ont également écopé d’une amende similaire, visiblement trop peu dissuasive.
L’ONG Conservation Justice qui lutte contre l’exploitation illégale de forêts et autres entraves à la vitalité des écosystèmes rappelle que «ces trois sociétés KIBG, SZBG et KIBG sont connues pour être parmi les plus illégales et corrompues du Woleu-Ntem et ne respectent aucunement la législation, saccageant ainsi les forêts gabonaises», ce d’autant plus qu’elles œuvrent également dans la province voisine de l’Ogooué-Ivindo.
Suite à une nouvelle procédure judiciaire du parquet d’Oyem et des Eaux et Forêts avec l’appui de la Police Judiciaire contre les pratiques illégales de SZBG à Zomoko, cette société a plié bagage avec le bois restant ainsi que son matériel et a mis la clef sous le paillasson. La justice a donc eu raison de leurs pratiques illégales, ce malgré de nombreuses tentatives de corruption. SZBG devrait toutefois encore répondre de ses actes, si Sieur Zhang Wanli n’a pas encore quitté le pays. «Les efforts de la direction générale des Forêts se concentrent également dans l’Estuaire où plusieurs exploitants forestiers illégaux ont été interpellés et arrêtés. Suite à leur déclaration et à des documents signés par le Directeur provincial des Eaux et Forêts de l’Estuaire qui autorisaient l’évacuation de bois exploité illégalement, ce dernier a également été placé en garde à vue le 25 juin 2013. Il a été mis en liberté provisoire mais son cas est toujours en instruction au tribunal de Libreville», indique un communiqué de Conservation Justice.
Il est également à rappeler qu’au mois de juin 2013, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) a interpellé d’autres exploitants illégaux, œuvrant pour la société Gabon Xiang-Jiang Industrie du Bois du groupe Bordamur, ceci en périphérie du Parc national de Pongara, dans le Département Komo-Océan. La Direction Générale des Forêts est venue en renfort à l’ANPN et les enquêtes et procédures judiciaires sont en cours.
