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Assassinat de Karen Phillips: descente du FBI et de la CIA au Gabon

karenphillips1L’affaire Karen Phillips ne sera jamais clôturée sans l’arrestation de son meurtrier. Après un premier procès en 1988, un autre en 2000 et un troisième en 2011, un nouveau devrait s’ouvrir dans un mois. Au terme d’une descente de la CIA et du FBI à Oyem, Thierry Ntoutoume Nzué dit Rambo a été arrêté et ramené à Libreville. La saga complète.

Les autorités américaines n’ont jamais baissé les bras au sujet de l’assassinat, le 16 décembre 1998 à Oyem, d’une jeune américaine du Peace Corps (Corps de la Paix) nommée Karen Phillips. Un collectif d’avocat de la partie civile continue de rechercher la vérité sur ce meurtre afin que justice soit rendue.

La semaine dernière, selon des sources concordantes, des agents de la Police judiciaire du Gabon ont accompagné des envoyés spacieux du Bureau fédéral d’enquête (FBI) et de l’Agence centrale de renseignement (CIA) à Oyem dans le Woleu-Ntem, en vue de réécouter les trois principales personnes citées dans cet assassinat : les précités Jimmy Ondo, Jean Clément Mintsa Mi Mbeng et Thierry Ntoutoume Nzué, alias Rambo. Il s’est, plus précisément agi, selon les mêmes sources qui citent elles-mêmes des sources judiciaires, de confronter le dernier cité à un ancien chef de quartier de la prison centrale d’Oyem, Ambroise Ongoine, qui avait consigné dans le registre de la prison une déclaration de Thierry Ntoutoume Nzué Rambo avouant être l’auteur, à coups de couteau, du crime de l’Américaine. Au terme de son audition, le surnommé Rambo a été ramené à Libreville, par le FBI, la CIA et la Police judiciaire gabonaise. Il devrait être jugé dans un mois. Faute de preuves, Jimmy Ondo, Jean Clément Mintsa Mi Mbeng ont été laissés en liberté.

Épisodes antérieurs

Membre du Corps de la paix, célibataire, Karen Phillips, 37 ans alors, participait à un projet du Peace Corps pour aider les agriculteurs à commercialiser leurs produits. Elle occupait une partie de son temps libre à enseigner l’anglais aux écoliers. Le 17 décembre 1998 au matin, une jeune fille découvre son corps dans les mauvaises herbes à environ 100 mètres de son domicile. Elle avait été poignardée dans les yeux et a été laissée nue, serrant ses sous-vêtements.

Quelques jours après l’assassinat, la police gabonaise avait arrêté un certain nombre de personnes parmi lesquels le susnommé Rambo qui avait déclaré avoir commis le crime. Plus tard, il affirmera avoir fait cet aveu parce qu’il était violement molesté par la police. Il a avait nié avoir participé à l’assassinat mais avait affirmé qu’il n’était pas loin du lieu où Karen Phillips avait été enlevée. Il avait affirmé avoir vu Jimmy Ondo et son cousin, Jean-Clément Mintsa, forcer la dame à monter dans une voiture. Jean-Clément Mintsa et Thierry Ntoutoume Nzué ont donc été inculpés comme complices.

Richard Phillips, père de la victime, qui vivait aux USA, a entrepris des démarches en vue de pousser le FBI à s’impliquer dans cette affaire. Il a alors écrit au président Clinton, au Département d’Etat et au FBI et a fini par obtenir l’implication de l’Etat américain dans l’enquête qui allait suivre. Mais, pour suivre ce dossier, le Corps de la paix a engagé Me Zassi Mikala, un avocat qui avait déjà défendu Jimmy Ondo, avec succès, en 1983 alors qu’il était accusé d’avoir tué son beau-frère, de nationalité française. L’homme est par ailleurs connu pour avoir été l’ami de l’actuel président du Gabon avec lequel il faisait d la musique durant l’adolescence.

Tests ADN et reprise du procès

Des traces de sang ayant été trouvées sur le tapis de la voiture de Jimmy Ondo. Des échantillons d’ADN prélevés sur les suspects ont été comparés aux fluides trouvés dans le corps de la victime et au sang trouvé sur le tapis du véhicule. Le 9 mars 2000, l’avocat gabonais engagé par le Corps de la Paix annonçait que les résultats du test ADN des suspects avaient disparu. Ils seront récupérés environ un mois plus tard. Le 24 juin 2000, le jury acquittait Ondo, Mintsa et Ndoutoume Nzué. Ils étaient donc libérés de prison.

Croyant sans doute à un procès bâclé, la famille Phillips a rouvert le dossier et changé d’avocat. Jimmy Ondo et ses co-accusés ont fermement nié les faits qui leurs sont reprochés, lors de l’ouverture du procès le 21 mars 2011. Le nouvel avocat de la famille Phillips, Me Mayila, a requis une poursuite d’enquête. Sur cette base, l’avocat de la Rock star gabonaise a sollicité la liberté provisoire, non sans rappeler au tribunal que son client est issu d’une «grande famille», qu’il a des «frères généraux» et qu’il est par ailleurs «conseiller du chef de l’Etat», Ali Bongo. On en était resté là, jusqu’ à ce nouveau rebond.

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