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Biométrie : Descente de l’UFA sur le terrain de l’enrôlement

les-membres-de-UFA-a-l-hotel-de-ville-de-librevilleLes présidents des partis politiques de l’opposition membres de l’Union des forces pour l’alternance (UFA) ont mis à profit la mi-journée du 7 août 2013 pour aller toucher du doigt les réalités auxquelles sont confrontées les populations gabonaises dans les différents centres d’enrôlement de la commune de Libreville.

Une semaine après la demande au ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, de procéder à l’arrêt des opérations d’enrôlement des électeurs pour la mise en place du fichier électoral biométrique, Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé et ses compagnons ont jugé nécessaire de se rendre personnellement dans les différents centres d’arrondissements de la commune de Libreville pour relever les conséquences de la «précipitation», sinon de la témérité du gouvernement gabonais.

Débuté à 8h45 pour prendre fin à 14h30, le périple des membres de l’UFA au sein des six mairies d’arrondissement de Libreville a permis de noter plusieurs manquements concernant les conditions de transparence optimales et de sincérité, mais aussi des infractions aux articles 37 et 45 de la loi n°7/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques. Hormis un certain engouement constaté aux 3e et du 5e arrondissement de la capitale gabonaise, les défaillances sont les mêmes sur les quatre autres arrondissements et à la mairie centrale : impossible de trouver, dans les différents centres d’enrôlement parcourus, un interlocuteur capable de répondre aux interrogations des membres de l’opposition, notamment sur la présence effective des membres des commissions d’enrôlement (majorité-opposition), mais également celle des agents de l’opérateur Gelmato.

«Le constat nous l’avons fait avec vous les hommes de média, parce que nous vous avons sollicité pour nous accompagner dans ce tour de ville, notamment dans les structures communales et provinciales, est qu’à l’issue de ce périple, nous relevons plusieurs transgressions. Les commissions d’enrôlement qui sont prévues par la loi qui a été récemment modifiée, notamment dans ses articles 37 et 45, dans la province au niveau des arrondissements des mairies et de la mairie centrale, n’existent nulle part. Or ce sont ces commissions-là qui doivent en principe superviser le travail de tous les centres d’enrôlement que nous avons visités et qui sont opérationnels comme vous l’avez vu. Mais sous le contrôle de qui ?», a fustigé, interrogatif, le président de cette coalition de l’opposition, Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé.

«De même, nous n’avons vu aucun responsable de Gemalto, entreprise qui a signé le contrat avec l’État pour être l’opérateur. Or, tout ce que nous avons vu ce matin devrait, normalement, être sous la direction de Gemalto. Les seuls contrôleurs que nous avons trouvés en place, sont ceux de la Cenap», a-t-il poursuivi.

«À la mairie du VIe arrondissement, on nous signale des pannes fréquentes d’appareils sans qu’il n’y ait personne pour venir les réparer. Le Maire nous a fait comprendre qu’il a alerté plusieurs fois la personne qu’on lui a présentée comme étant le technicien qui répare ces appareils-là. Mais lorsqu’il signale que les appareils tombent en pannent et que le travail ne peut pas se faire, cette personne lui répond ce n’est pas vrai. Et pour la journée d’hier, il n’y a eu que trois enrôlés», a renchéri le président du Parti social démocrate, Pierre Claver Maganga Moussavou, avant de relever le mystère qui plane sur la localisation du serveur provincial censé recueillir les données des opérations d’enrôlement.

«Si nous ne savons pas où se trouve le serveur, nous ne pouvons pas parler de traçabilité, et c’est déjà un manquement grave par rapport à l’accord que nous avons eu à l’issue des concertations. Nous sommes tous tombés d’accord qu’il faut la traçabilité, ce qui suppose que le serveur ne devrait pas être dans un lieu secret. Nous voulons faire également remarquer que, que ce soit au VIe arrondissement où au niveau du gouvernorat, il y a des centres de vote qui ne sont pas comptabilisés. À partir du moment où les informations sont biaisées, ça va dans tous les sens», a relevé Pierre Claver Maganga Moussavou.

Face aux manquements, relevés sur le terrain, qui viennent s’ajouter à ceux édictés lors de leur dernière sortie, les membres de l’UFA, par la voix du président Zacharie Myboto, ont demandé que soient arrêtées toutes les opérations d’enrôlement afin que le comité de pilotage se réunisse pour s’assurer que tout est mis en place afin d’éviter toute cacophonie.

«Nous demandons au gouvernement d’arrêter un peu ce désordre, parce que tout va dans tous les sens. Quel est l’opérateur qui va garantir la fiabilité de tout ce qui se fait là ? En absence de Gemalto, le ministère de l’Intérieur va donner quelle garantie de tout ce qui est en train de se faire ? Notre représentant au comité de pilotage va mentionner sur la table tout ce que nous avons constaté comme travers et pour l’intérêt du Gabon, il vaut mieux arrêter et repartir à zéro pour qu’il n’y ait pas de protestation quant à l’établissement d’une liste électorale qui se doit d’être fiable et d’un fichier d’état civil qui doit l’être également», a conclu Zacharie Myboto.

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