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A quand l’interpellation de Guy Nzouba-Ndama ?

Guy Ndzouba NdamaTout le monde ou presque y est passé. Pourtant, dans l’ensemble des personnalités les plus importantes du pays, il est des responsables d’institution que l’on voudrait bien entendre. En tête de ceux-ci, Guy Nzouba-Ndama, président de l’Assemblée nationale gabonaise. L’homme dont on dit avoir beaucoup de choses à porter à la connaissance des populations reste pourtant muet. A quand son audition devant la Chambre de ses pairs ?

Son entrée à l’Assemblée nationale gabonaise avait eu lieu en 1990, alors qu’à l’issu des élections dites parlementaires, l’homme, par ailleurs conseiller politique du défunt Président de la République Omar Bongo, était élu député de Koulamoutou. De là, commence sa longue idylle avec l’Assemblée nationale, une institution que nombre de Gabonais se représentent désormais comme sa propre «invention», omettant de ce fait le passage à la tête de ladite institution d’Etat des personnalités comme Jules Bourdès Ogouliguende (Novembre 1990-Avril 1993) ou du Dr Marcel-Eloi Chambrier (Avril 1993-Mai 1996).

En effet, l’actuel président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba-Ndama, est resté si attaché à son poste, sans que rien ni personne ne l’inquiète, qu’on le verrait mal ailleurs. Mais, de l’avis de plusieurs individus, si personne ne s’est activement décidé à lui ravir sa place et les nombreux privilèges qui en découlent, il serait tout de même bienvenu que l’honorable député du siège unique de la Lolo-Wagna s’explique après autant d’années de «loyaux» services. Il est connu que l’Assemblée nationale peut auditionner un député, dans le cas où celui-ci est à l’origine d’une proposition de loi. Il devrait être possible d’auditionner un député en cas de suspicion de malversations financières.

Faire part d’une telle demande serait peut-être audacieux ou passerait pour irrévérencieux. Qu’à cela ne tienne, les faits sont là, et les Gabonais aimeraient entendre le propos de Guy Nzouba-Ndama sur sa gestion du Palais Léon Mba depuis bientôt 16 ans. En effet, à la tête de l’Assemblée nationale depuis tout ce temps, l’homme, de mémoire, n’a quasiment «jamais» fait officiellement de bilan devant les Gabonais. Pourtant, depuis le 27 janvier 1997 (date de son investiture au sommet de l’institution), de nombreuses auditions se sont succédées. Mais à quand la sienne ? Se demandent ses pairs, interloqués.

En 2011, on avait effectivement appris que 7,92 milliards de francs CFA ont été détournés à l’Assemblée nationale, selon un article et des fac-similés publiés par le mensuel Croissance saine Environnement. Le titre précisait que ce manège durait depuis l’année 2007 lorsque 650 millions de francs CFA avaient été inscrits dans la loi des finances pour «construction annexe Assemblée nationale». En 2008, 500 millions ont été versés pour le même poste de dépense, puis 1 milliard de francs CFA en 2009, 3, 44 milliards de francs CFA en 2010 et 200 millions en 2011. Les dernières lois des finances comportent et alimentent toujours cette dotation budgétaire.

Il s’agira donc, indique-t-on, pour l’ancien ministre délégué auprès du ministre d’Etat au Commerce et à l’Industrie (1983-1987) de donner les raisons du retard pris, jusqu’à ce jour, dans le démarrage des travaux de construction de l’annexe de l’Assemblée nationale. L’on s’interroge, à voix basse, dans les quelques bureaux bondés du Palais Léon Mba où serait passé les fonds alloués par l’Etat pour la construction dudit bâtiment annexe.

Pour de nombreux observateurs, il va de soi que plusieurs parlementaires et autres administratifs en activité au sein du Palais Léon Mba, manquent d’espace de travail. En plus des travaux de colmatage ici et là, le rafraichissement de la peinture, la réfection des murs : des travaux en passe de s’éterniser, le nombre de bureaux à disposition est insuffisant.

Alors, pourquoi les travaux de l’annexe n’ont-ils toujours pas commencé ? Guy Nzouba-Ndama possède-t-il véritablement un droit de regard sur ce projet ? Autant de questions qui imposeraient l’intervention du président de l’Assemblée nationale. Mais l’ancien enseignant de philosophie semble laisser chacun à sa propre réflexion. Ceci d’autant plus qu’aucun député ou sénateur n’a jusque-là émis le souhait de l’auditionner. Comme il n’est pas probable que le «patron» s’auto-interpelle pour se faire entendre sur quoi que ce soit, surtout pas sur des sujets pour le moins sensibles, on peut toujours attendre. D’ailleurs aucune disposition ne permet d’interpeller un député dont l’immunité n’a pas été levée ou un député qui n’est pas sous le coup d’une poursuite judiciaire.

Et vogue la concussion à l’Assemblée nationale.

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