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Gabon : Interdiction d’importer les véhicules usagés de plus de 3 ans, le Premier ministre indexé

Au-Port-dOwendo-398x190Les membres de l’exécutif gabonais se sont réunis le 18 septembre dernier en Conseil des ministres. Présidée par le Chef de l’Etat…

Libreville, Mardi 1er Octobre 2013 (Infos Gabon) – Les membres de l’exécutif gabonais se sont réunis le 18 septembre dernier en Conseil des ministres. Présidée par le Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, cette réunion, qui se tenait à quelques jours de la fin de la prolongation de l’opération d’enrôlement des électeurs en vu des élections locales du 23 novembre prochain et de la rentrée des classes dans les cycles primaires et secondaires, a été sanctionnée par l’adoption de plusieurs projets de textes et quelques décisions notamment l’interdiction d’importer les véhicules usagés de plus de 3 ans.

« conformément à l’action n° 13 du Plan Sectoriel Environnement du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), relatif à la lutte contre les pollutions et les nuisances, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, toujours soucieux de l’amélioration des conditions de vie de ses compatriotes, a décidé de l’arrêt à l’importation des véhicules usagés de plus de trois (3) ans. Un délai de deux (2) mois sera accordé pour le dédouanement après vérification », rapporte le communiqué final du Conseil des ministres.

Une décision certes salutaire en matière de la protection et la préservation de l’environnement, mais suscite plusieurs réactions. Certains n’hésitent pas à indexer le Premier ministre qui, selon eux, serait à l’origine de la mesure.

« Raymond Ndong Sima induit le chef de l’Etat Ali Bongo en erreur ! »

C’est le titre à la Une de l’hebdomadaire indépendant GABAON du jeudi 27 septembre dernier.

« Comment peut-on prendre une telle décision lourde de conséquences d’interdire l’importation des voitures usagées de plus de 3 ans ? », s’interroge le journal.

Et d’ajouter : « Raymond Ndong Sima a-t-il besoin de soulever les populations par cette mesure qui provoquera des dégâts tels que : la diminution des clandos et du nombre de taxis, et comme la demande est importante et l’offre faible, la conséquence est que l’on risque de connaitre une augmentation abusive des coûts de transport, on va miser plus fort. En l’absence de bonnes routes, d’un service de transport public fiable et efficace, on constatera de nombreux retards involontaires dans les services, un mauvais traitement, bref une baisse d’activités au niveau national ».

Gabaon explique que plusieurs autres dégâts seront à déplorer suite à cette mesure prise sans associer les autres parties prenantes aux politiques publiques et sans débat démocratique. C’est à se demander si la mesure interdisant l’importation des voitures d’occasion de plus de trois ans a fait l’objet d’une étude approfondie préalable ? Rien n’est moins sure. Toutefois, cette mesure n’est pas sans conséquences ; parmi celles-ci et qu’on peut qualifier de positives, il y a le fait que les voitures désormais admises à l’importation sont encore cotées à l’Argus et à ce titre seront frappées de taxes de douane plus élevées, ce qui est une bonne chose pour les caisses de l’Etat. Toujours dans les conséquences positives, on peut penser qu’il y aura moins d’épaves de voiture dans les rues, moins de pollution aussi, donc une meilleure lutte contre le CO2, et en cas d’accident, les voitures pourront mieux résister aux chocs et de nombreuses vies seront préservées.

Selon l’hebdomadaire, il y a lieu d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur une telle mesure qui n’existe nulle part ailleurs dans le monde, car peu réaliste. Qui a dit à Raymond Ndong Sima qu’un véhicule de 3 ans polluait plus qu’un véhicule d’un an ou de 2 ans ? Qui lui a dit qu’un véhicule neuf est systématiquement moins polluant que le même véhicule bien entretenu après 5 ans ? S’il voulait vraiment protéger l’environnement en luttant contre la pollution émanant des pots d’échappements des véhicules, il s’inspirerait de ce qui se fait en occident, là où ces véhicules circulant au Gabon sont fabriqués. Dans les pays réellement soucieux de protéger l’environnement, la priorité est faite aux mesures de “nettoyage” du parc automobile en circulation. Cela passe par la mise en place de contrôles techniques stricts amenant à la casse, tout véhicule ne répondant plus aux conditions de circulation sur le territoire.

Les occidentaux et Asiatiques partent du principe que la pollution causée par un véhicule n’a souvent rien à voir avec l’âge de ce véhicule, mais plutôt tiendrait de son entretien. C’est pour cette raison que dans ces pays, les Etats en effet imposent à tout véhicule en circulation, une visite technique complète périodique qui doit être à jour et démontrer que ce véhicule ne pollue pas au-dessus des normes environnementales en vigueur dans le pays en question. Cette visite technique consiste en France en l’évaluation de la combustion parfaite ou imparfaite du carburant ; du niveau du CO2 généré; du rapport Stœchiométrique; du bon fonctionnement du catalyseur, de l’opacité de la fumée émise, etc. Les résultats du test d’un véhicule sont comparés aux normes publiées par le Ministère Français des Transports qui sont les suivantes : Pour les voitures à essence, les émissions de monoxyde de carbone (CO) doivent être inférieures à 4,5 % pour les véhicules de 1972 à 1986 ; à 3,5 % pour les véhicules de 1986 à 1993 ; à 0,5 % au ralenti et 0,3 % à 2500 tours/minute pour les véhicules de jusqu’en 2002 ; et à 0,3 % au ralenti et 0,2 % à 2500 tours/minute pour les véhicules d’après 2002.

Or, ce n’est un secret pour personne, au Gabon, l’attestation de contrôle technique est délivrée sur simple présentation de la carte grise, sans que le véhicule ne subisse le moindre examen. Connaissant le prix d’un véhicule neuf au Gabon, il n’y a aucun doute que l’objectif de cette mesure soit plus de renflouer les caisses des concessionnaires automobiles installés au Gabon, que de veiller à l’environnement du pays. Le transport en commun était déjà un enfer pour les gabonais ; mais si les clandos et les taxis ne circulaient plus car ils seraient trop vieux pour être importés, les gabonais à faibles revenus, donc la majorité des populations, se déplaceraient comment ? Wait and see !

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