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Madagascar: lynchage de deux étrangers soupçonnés de trafic d’organes

madagascar-lynchageUn banal fait divers a conduit l’île touristique de Nosy-Be, au nord de Madagascar, à passer ces dernières 48 heures dans le tumulte. Le 2 octobre 2013, des émeutiers essayaient d’entrer dans la gendarmerie où ils faisaient un siège du bâtiment, visiblement, à la recherche d’un homme qui aurait kidnappé un enfant.

Les émeutes ont commencé mercredi à la suite de la disparition d’un garçon de 8 ans. Convaincue que son ravisseur était détenu à la gendarmerie de Hell-Ville, la capitale de l’île, une foule en colère s’est regroupée pour réclamer sa tête. Les gendarmes se sont défendus, affirmant avoir tiré en l’air pour disperser la foule, mais au moins une personne a été tuée et deux autres blessées.

Le jeudi 3 octobre au matin, «le corps sans vie du garçon de 8 ans, disparu vendredi a été retrouvé sans sexe ni langue», a affirmé l’adjoint du commandant de la gendarmerie. «Puis, les émeutiers ont soupçonné deux vazahas d’être les auteurs de ce meurtre et de se livrer au trafic d’organes dans la ville de Nosy-Be Hell-Ville.» La foule s’en est prise par ailleurs aux maisons des gendarmes, dont «huit ont été déjà incendiées par les émeutiers», selon le général de gendarmerie.

La foule s’est alors lancée aux trousses de deux étrangers, des Français selon des témoignages, accusés d’être à l’origine du trafic et du meurtre de ce petit garçon de huit ans. Appréhendées, la vindicte populaire a eu raison de ces deux hommes. Ils ont été tabassés à mort et brûlés vifs. Toute chose qui s’est passée sous l’impuissance de la section de la gendarmerie locale qui n’a pas pu se rendre sur place à cause du manque de moyens roulants. En outre, ils sont peu nombreux pour affronter l’ire de la population et étaient davantage occupés à protéger leur caserne, leur domicile, leurs familles, après les attaques de mercredi.

Si pour l’instant peu d’informations circulent sur l’identité des deux étrangers tués, on évoque cependant deux Français, mais sans aucune confirmation de l’ambassade de France. Selon nos sources, on ne sait pas non plus s’il s’agissait de résidents ou de personnes de passage dans la mesure où la commune de Nosy Be est une commune touristique où il y a beaucoup d’hôtels, de restaurants dont certains sont tenus par des étrangers surtout Français et Italiens

Les lynchages publics ne sont pas rares à Madagascar, où des voleurs présumés ou des conducteurs impliqués dans des accidents mortels ont récemment été lynchés et brûlés vifs. Les foules n’hésitent pas non plus à attaquer les commissariats ou gendarmeries pour essayer d’en extraire les criminels présumés et les lyncher.

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