La publication par le Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) lundi de la liste des candidatures entérinées pour les élections locales 2013 n’a pas manqué de susciter des réactions diverses, notamment sur la non reconduction de certains maires et présidents des conseils départementaux sortants, le rappel en renfort des membres du gouvernement et des députés dans ces listes de candidatures aux élections locales et la mixture entre anciens et nouveaux.

Mais en plus il n’aura pas échappé à bon nombre de gabonais, le positionnement sur ces listes du PDG d’une poigné de noms aux accents exotiques.

La première observation serait que depuis plusieurs années déjà, les gabonais ont dû s’accoutumer d’entendre et de voir certains dignitaires ou responsables politiques et administratifs du pays être désignés sous des noms aux accents exotiques ou venus d’ailleurs, à l’exemple de Mamadou Diop, Samuel Mbaye, ou encore Mensan Zoguélé, etc.

Des personnalités qui auront été ministres dans le gouvernement ou au commande d’institutions étatiques.

D’où que la mentalité gabonaise a dû nécessairement évoluer pour admettre cet état de fait et de droit qu’elle ne saurait plus être scandalisé, mais peut être interrogative, sur la présence de noms tels que Christian Kerangall (5ème arrondissement), Seydou Kane (2ème arrondissement) ou encore Bousso Sérigné Falilou (1er arrondissement) sur les listes des candidats PDG dans des arrondissements de Libreville, pour les prochaines élections locales..

Pour ces personnalités à défaut d’une présence au Gabon depuis plusieurs générations, on ne saurait douter de leur nationalité gabonaise, qui s’acquiert par décret du président de la république ou jugement du président du tribunal en certifiant.

De sorte que, lors de la campagne de sensibilisation menée par le ministère de l’intérieur pour l’opération d’enrôlement, il est bien apparu que parmi les pièces exigées pour se faire enrôler figuraient le « décret de naturalisation » et le « certificat de nationalité ».

Et selon une disposition du code électoral, que rappelle en ce moment le communiqué de la CENAP pour les dépôts de candidatures, peut être candidat, « tout électeur de la circonscription sollicitée, c’est à dire toute personne inscrite sur la liste électorale de ladite circonscription ».

A coté de ces motivations juridiques, il y a la question des motivations non juridiques de ces candidatures.

Et bien ces gabonais, comme ceux d’origine certainement, seront sans doute fait remarqué par les instances du PDG pour leurs apports et investissements établis à Libreville par exemple, en termes d’emplois des citoyens, de prestations et services d’intérêt général, etc.

En tant qu’homme d’affaires patentés et réputés ces personnalités seraient ainsi particulièrement impliquées dans le développement et les affaires locales de Libreville, en plus de pouvoir faciliter des partenariats divers et gagnant-gagnant entre la mairie de Libreville et les entreprises installées dans la circonscription.

Toutes choses qui les rendraient aptes à connaitre de la gestion de la mairie de Libreville, circonscription où « lieu d’établissement de leurs intérêts économiques », tels que stipulés par le code électoral.

Sans compter leurs expériences personnelles en management des hommes qui pourraient être bénéfiques pour la mairie de Libreville.

Parmi ces trois personnalités, Christian Kerangall est perçu par certains comme le futur Maire de Libreville, vu que son coup de maitre du Cocan et son âge, estimé à plus de 60 ans, le mettraient de facto, propre à la retraite de la vie d’entreprise, et propice à embrasser une carrière dans la gestion des affaires publiques, en l’occurrence de la ville de Libreville.

A cet égard sa candidature passe pour être l’alternative, en termes de concurrence managériale, de celle de Alexandre Barro Chambrier, également pressenti au fauteuil de Maire de Libreville.