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Le cri de Desmond Tutu pour sauver la Cour pénale internationale

TutuÀ quelques heures du choix des dirigeants africains de se retirer ou non de la Cour pénale internationale, l’ancien archevêque anglican Desmond Tutu qui est contre cette décision au même titre qu’Amnesty International, estime, qu’il est encore possible de leur faire changer d’avis à travers la signature d’une pétition en ligne intitulée «Qui arrêtera le prochain génocide ?».

Envahis par la peur d’assister à la chute de la Cour pénale internationale, à la suite d’un probable retrait de certains dirigeants africains de cette institution, l’ancien archevêque anglican sud-africain, Desmond Tutu, prix Nobel de la paix, ne désarme pas dans son combat à convaincre les leaders africains, sur les avantages de cette juridiction internationale permanente chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d’agression et de crime de guerre.

«Rejoignez mon appel pour que les voix de la raison l’emportent au sein de l’Union africaine et fassent triompher la justice ensemble, protégeons cette institution cruciale. Je sais qu’ensemble nous pouvons empêcher cela», a-t-il lancé sur le site de la pétition lancée pour la circonstance en marge du sommet extraordinaire de l’Union africaine prévu à Addis-Abeba les 11 et 12 octobre 2013 et au cours duquel une proposition serait soumise pour le retrait collectif des pays africains du Statut de Rome dont est issue la Cour pénale internationale (CPI). Certains membres de l’Union africaine pensent que la CPI prend injustement des pays africains pour cible.

«La Cour pénale internationale (CPI) est le premier et le seul tribunal de compétence mondiale à juger les crimes contre l’humanité. Mais les dirigeants du Soudan et du Kenya, qui ont répandu la peur et la terreur dans leur pays, tentent de faire sortir l’Afrique de la CPI, ce qui leur permettrait de tuer, de violer et d’inciter à la violence et à la haine en toute impunité», a déclaré le Nobel de la paix dans son appel, avant de partager brièvement son expérience et sa vision de cette institution. «Au fil de mes longues années d’existence, j’ai beaucoup travaillé et voyagé, et j’ai compris que le combat pour la justice est long et difficile. J’ai été le témoin du pire au Darfour et au Rwanda comme du meilleur avec la réconciliation en Afrique du Sud. Toute ma vie, j’ai vu naître d’immenses progrès, qui protègent les faibles contre les plus forts et nous redonnent espoir à tous. La CPI est une de ces avancées, véritable symbole d’espoir».

«En tant que citoyens inquiets, nous vous demandons de défendre la CPI lors du sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) qui aura lieu ce vendredi (11 octobre 2013). Sans l’impulsion politique du Nigéria, de l’Afrique du Sud et des autres démocraties du continent, la justice sera bafouée et la CPI anéantie. Nous vous appelons à prendre la tête de la lutte contre les crimes contre l’humanité et pour garder l’Afrique sous la compétence de la CPI. Je sais qu’ensemble nous pouvons les en empêcher. Mais pour ce faire nous devons unir nos forces et interpeller les voix responsables au sein de l’Union africaine. Rejoignez mon appel en signant la pétition et envoyez-la à tous vos proches. Quand nous aurons recueilli un million de signatures, nous la remettrons directement au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, où doivent se rencontrer les dirigeants africains», exhorte-t-il dans son appel.

La CPI est menacée précisément parce qu’elle poursuit le vice-président kenyan pour l’assassinat d’opposants lors d’une élection et le président soudanais pour le meurtre de femmes et d’enfants au Darfour. Aujourd’hui, le Kenya et le Soudan font pression sur tous les autres pays d’Afrique afin qu’ils se retirent tous ensemble, en bloc, de la Cour, anéantissant ainsi son travail.

«Le principal argument des dirigeants qui n’ont pas la conscience tranquille est que la CPI est l’instrument d’une chasse aux sorcières orchestrée par les pays du Nord. Car la plupart des procès portent sur l’Afrique. Mais cependant, rien n’est plus faux. C’est une institution créée par 20 pays africains, 5 des 18 juges sont originaires du continent et le procureur principal est une femme gambienne», indique Desmond Tutu. «Cette fin de semaine est un moment crucial. Les dirigeants africains défendront-ils la justice ou l’injustice ? Soutiendront-ils les victimes ou leurs bourreaux ? Le moment est venu de faire un choix», conclu-il.

La Cour pénale internationale (CPI), créée par la Convention de Rome du 17 juillet 1998, est une juridiction permanente, destinée à punir les crimes les plus graves contre le droit humanitaire international, lorsque les criminels ne peuvent être jugés dans leur pays.

La pétition lancée par Desmond Tutu est visible ici.

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