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Quid de la Journée internationale des filles au Gabon ?

Filles-immaculeeCe 11 octobre 2013, le monde entier célèbre la deuxième Journée internationale de la fille. Mais, elle passe presque sous silence dans la mesure où seules quelques ONG organisent des causeries sur la question dans certains établissements scolaires. Les concernées elles-mêmes ignorent, pour la plupart, qu’une journée leur a été consacrée par les Nations Unies.

Pour cette année, le thème de cette 2e journée internationale de la fille est «Innover en faveur de l’éducation des filles». Comme on peut le constater, il se rapporte à l’une des préoccupations fondamentales qui devrait favoriser le développement, l’épanouissement et l’autonomisation des filles. Il est donc question d’interpeller les gouvernements sur leurs capacités à innover pour assurer à toutes les filles, au 21e siècle, l’éducation scolaire qui leur est nécessaire.

Cette Journée devrait donc être l’occasion de faire ressortir l’importance constante de l’éducation des filles et de mettre en avant des exemples d’approches ayant fait leurs preuves, innovantes et adaptables à plus grande échelle. Le but : s’attaquer aux difficultés permanentes concernant l’accès, le maintien scolaire des filles et l’apport d’une éducation scolaire qui soit pertinente et utile pour leur avenir.

Si au Gabon l’école est obligatoire pour tous les sexes jusqu’à l’âge de 16 ans, on peut noter, au Gabon, selon le 3e Rapport de suivi des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), des avancées significatives dans l’atteinte de certains des objectives et autres cibles. Elles concernent essentiellement les objectifs n° 2 (assurer l’éducation primaire pour tous), n°3 (promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes) et n°7 (assurer un environnement durable).

«En effet, le taux de scolarisation du primaire au Gabon est parmi les plus élevés d’Afrique Subsaharienne. Selon l’Enquête Gabonaise d’Evaluation de la Pauvreté (EGEP) menée en 2005, le taux net de scolarisation était en 2003 à plus de 90%. Il est passé à 92,4% en 2005 pour s’établir à 94.7% en 2010. C’est un secteur où des problèmes liés aux disparités de genre ne se posent plus, car jusque là, la proportion des filles (95,7) est identique à celle des garçons (96,2) dans les ordres d’enseignement primaire et secondaire. Aussi, est il vite apparu comme l’un des domaines où l’action gouvernementale a été le plus soutenue», soutient ce rapport.

On ne devrait cependant pas n’oblitérer le fait que les filles, pour la majorité, interrompent leurs études en chemin à cause des grossesses précoces dus, entre autres, au poids de la tradition qui fait qu’elles doivent devenir femmes au foyer et s’occuper de la famille et le manque de moyens (les garçons étant privilégiés par rapport aux filles).

C’est dans ce sens que cette Journée est la bienvenue. Le 19 décembre 2011, l’Assemblée générale des Nations Unies, dans la résolution 66/170, avait de ce fait déclaré le 11 octobre Journée internationale de la fille, afin de reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquelles elles se heurtent de par le monde.

Constatant la nécessité d’adopter de nouvelles perspectives créatives en vue de faire progresser l’éducation des filles, la Journée internationale de la fille 2013 est ainsi consacrée à l’importance des nouvelles technologies, mais également à l’innovation dans le domaine des partenariats, des politiques, de l’utilisation de ressources, de la mobilisation communautaire et, surtout, de la participation des jeunes eux-mêmes. C’est pour quoi au niveau mondial, les organisations comme les Nations Unies estiment qu’il faut une amélioration des moyens de transports publics et privés qu’empruntent les filles pour aller à l’école (des routes, bus, cyclomoteurs, vélos aux bateaux etc.). Il faut également qu’il y ait des collaborations entre les systèmes scolaires et le secteur bancaire afin de faciliter le versement sécurisé et pratique des salaires des enseignantes et l’octroi de bourses aux filles, entre autres.

«Je ne crois pas qu’il y ait une journée internationale consacrée aux filles parce qu’il y en a une qui est consacré aux femmes», a déclaré une mère au foyer qui a avoué ne pas connaître l’existence de cette journée. Pour une élève en terminale dans un lycée de Libreville «la journée internationale de la femme est cette journée consacrée aux filles».

A Libreville, de nombreuses personnes amenées à se prononcer sur la journée internationale des filles se sont empressées de corriger : «Journée internationale des femmes». Ce qui montre bien que du haut de ses deux ans d’existence, cette commémoration est encore loin de s’inscrire dans les mentalités, notamment au Gabon où certaines disparités d’envergure n’existent plus entre les filles et les garçons.

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