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«Sans-Famille», Sodexo et la malbouffe des prisonniers

sodexo-prisonPour lutter contre la malnutrition qu’ils subissent, en marge d’un ensemble d’autres conditions de vie auxquelles ils sont soumis, les détenus de la prison centrale de Libreville avaient décidé d’observer une grève de la faim. La ministre de la Justice, venue à leur rencontre a alors promis de confier leur alimentation à Sodexo, la société française expérimentée dans le domaine de la restauration collective. Menu exquis et « équilibré » à l’horizon.

En réponse à la faim qu’ils disent subir depuis l’arrivée aux commandes du général Mohamed Charif Mandza à la prison centrale de Libreville, les détenus avaient protesté en observant dès le dimanche 6 octobre, une grève générale de la faim avant de demander l’intervention du ministre de la Justice.

Dans le but de prendre elle-même la température, et de toucher du doigt les réalités décriées par les prisonniers grévistes, Ida Reteno Assonouet a répondu à leur cris de détresse en se rendant sur place, le jeudi 10 octobre, pour discuter avec les porte-paroles des plaignants, et leur faire parts des différents projets initiés en vue d’améliorer leurs conditions de détention. « C’est pour les mois, voire les jours à venir que les premières améliorations seront visibles », a annoncé le Garde des sceaux, confiante et sereine. En effet, parmi les nombreux projets entrepris par le gouvernement dans l’objectif de réduire au mieux les difficultés rencontrées, aussi bien par les détenus que par les agents de la sécurité pénitentiaire, figurent en bonne place ceux relatifs à la construction d’une nouvelle prison dans la banlieue Est de Libreville dont la date de livraison, à en croire la ministre, est 2015, mais surtout celui relatif à l’alimentation des prisonniers.

« Nous recevons tous les jours un pain et du menu fretin de poisson que nous devons nous-mêmes écailler avant de le cuisiner », ont récemment confié des prisonniers aux journalistes de Gabonreview. Pour l’alimentation en eau potable, le traitement est le même : les prisonnier consommeraient de l’eau puisée dans « une cuve creusée dans la cour ». Autant de difficultés qui ont révolté Ida Reteno qui a promis pour les jours à venir, l’intervention de la société Sodexo spécialisée dans la restauration collective et le catering. A la bonne heure ! Semblent d’avance crier certains détenus visiblement affaiblis par les conditions de vie dans les geôles en plus de leur grève.

Devant un parterre de journalistes la ministre a déclaré : « Nous sommes soucieux de l’amélioration de leurs conditions de vie, tout ceci nous est prescrit dans le Programme stratégique Gabon émergent (PSGE). Nous allons améliorer leur alimentation parce que nous sommes en train de formaliser, avec la bénédiction du Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, une convention avec Sodexo, pour qu’ils aient une alimentation équilibrée. Je crois que ce sera une première, non pas simplement au Gabon, mais dans la sous-région d’Afrique. » Toute chose qui permettra, si l’on prend le ministre aux mots, d’en finir avec la non moins célèbre « marmite générale » baptisée « Cambouille » par les détenus. Une sorte de « bouillon » essentiellement constitué, selon les prisonniers, d’eau, de sel et de poisson plus petits que des sardines destinées à la conserve. Mais le jeudi 10 octobre, Ida Reteno a sonné le glas de cette malbouffe. Sodexo qui est passe de s’accaparer de toutes les entreprises, administrations, écoles et institutions du pays aurait donc été appelé en renfort par le gouvernement pour le bien-être des détenus de « Sans Famille ». Une bonne chose.

De plus, sur la question de la fameuse « cuve creusée dans la cour » par le biais duquel les prisonniers se désaltèrent, la ministre a annoncé : « Nous sommes en train d’assainir la source d’eau qui alimente la détention. Nous sommes en train d’effectuer des travaux au sein de la détention », assure-t-elle avant d’ajouter : « Nous avons également conclu un contrat d’approvisionnement en produits pharmaceutiques et pour l’agrandissement du centre de santé », ceci indépendamment du fait que le médecin ait déclaré aux prisonniers qu’il était là pour la sécurité pénitentiaire et non pour eux, ainsi que l’ont rapporté à Gabonreview des détenus. Comment douter quand Ida Reteno assure qu’« il n’en est rien » ?

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