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La candidature d’Eyeghe Ndong ne m’empêche pas de dormir (Laure Olga Gondjout)

Laure Gondjout
Laure Gondjout
Laure Olga Gondjout, à l’assaut des électeurs sur la même liste que Patience Dabany, la mère de l’actuel président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, n’a aucun complexe. La candidature de l’ancien Premier ministre, passé dans l’opposition, Jean Eyeghe Ndong à la mairie de Libreville ne l’empêche pas de dormir. L’actuel secrétaire général de la présidence de la République l’a dit dans une interview à cœur ouvert à nos confrères de Gabonactu.com. Pressentie, à tort ou à raison comme le futur maire de Libreville ou le futur président du Sénat, Laure Olga Gondjout revient sur plusieurs sujets dont sa fortune personnelle, ses relations avec la famille Léon Mba et la marche du Gabon. A Lire absolument !

Gabonactu.com : Pourquoi ce n’est que maintenant que vous avez décidé de briguer les suffrages des gabonais ?

Laure Olga Gondjout : Je voudrais tout d’abord vous remercier de m’avoir donnée l’opportunité de m’exprimer à travers Gabonactu.com. Pour rafraîchir votre mémoire, j’étais déjà candidate et tête de liste en 2008. A la suite de ce scrutin, j’ai été élue sénateur suppléant du 2ème vice-président du Sénat, en l’occurrence, Félix Mba (fils de Léon Mba, père de l’indépendance du Gabon, ndlr). Je suis donc conseiller municipal de Libreville au 3ème arrondissement. Ce n’est donc pas la première fois que je brigue un mandat électif.

Pourquoi c’est vous qui conduisez la liste alors que Patience Dabany « La Mama », omniprésente sur le terrain pouvait bien être tête de liste ?

La hiérarchie du Parti démocratique gabonais (PDG, ndlr) a ses critères de choix que nous respectons aussi bien moi qu’elle. Je dois vous dire que nous avons plaisir à travailler ensemble et à mener cette campagne. Peu importe le positionnement. Ce qui compte pour nous c’est de porter haute la voix du PDG. Nous sommes investies pour que la liste que nous conduisons gagne avec une majorité confortable.

Si vous êtes élue qu’allez-vous faire ? Quitteriez-vous votre confortable bureau pour un petit poste de maire ou de sénateur ?

Si je suis élue, d’abord je m’en réjouirais. Je serai heureuse mais je ferai tout à fait ce que décidera mon parti.

En face de vous, la candidature de l’ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong. Est-ce qu’elle vous empêche de dormir ?

A ce que je sache, il est candidat au 2ème arrondissement de Libreville. Moi je suis candidate au 3ème arrondissement. J’ai donc un sommeil très long et paisible. La candidature de cette personne que je respecte d’ailleurs ne peut m’empêcher de dormir.

Vous savez que la finalité est d’occuper la mairie de Libreville, la plus grande du Gabon. Et Jean Eyeghe Ndong ne cache pas ses ambitions !

Oui mais je ne vois pas le rapport entre la candidature d’une personne que je respecte et mon sommeil. Je suis sereine, confiante et optimiste. Soyez assuré que sa candidature ne peut m’empêcher de dormir. Peut être que la mienne pourrait l’empêcher de dormir. Posez-lui la question !

Le lien c’est qu’en 2008 vous étiez sur la même liste que Félix Mba, un parent d’Eyeghe Ndong. Par le jeu des alliances et des liens familiaux et autres, la candidature de l’ancien Premier ministre pourrait devenir un obstacle pour vos ambitions politiques ?

Vous savez, j’ai battu compagne pour Félix Mba en 2008 (…) et Félix Mba a été élu sénateur et 2ème vice-président du Sénat. Je ne pense pas que cela ait gêné le sommeil de qui que ce soit, si c’était le cas alors tant mieux! Je ne sais pas si vous avez vu notre liste de cette année. La famille Léon Mba est sur la liste en la personne de Calixte Nsié Edang. Encore une fois, je ne vois pas d’incompatibilité. Nos deux familles travaillent ensemble et se comprennent. Si vous voulez un peu d’histoire, nos patriarches avaient leurs positions politiques pourtant ils étaient d’abord amis et alliés politiques. Il y a eu certes des divergences sur l’approche de gouvernance politique du pays pourtant ça n’empêche pas les enfants de la famille Gondjout et de la famille Léon Mba de travailler en bonne intelligence pour le développement du Gabon.

Si jamais Eyeghe Ndong est élu conseiller municipal, voteriez-vous pour lui s’il brigue le fauteuil de maire de Libreville même s’il est opposant ?

Dans mes veines et dans mon esprit je suis PDG. Le Parti démocratique gabonais a pour ancêtre le Bloc démocratique gabonais (BDG). Quoi qu’il advienne, je ne voterai pas pour un adversaire du PDG. Maintenant si certains après réflexion décident de réintégrer le PDG qui est leur maison mère, alors là, je pourrais voter pour eux.

Même si le parti vous le demande ?

Le Parti ne peut pas demander de voter pour des adversaires. Non. Le PDG a une ligne directrice et cette ligne sera suivie.

Un magazine vous a classé parmi les femmes les plus puissantes d’Afrique. Est-ce un honneur ?

Je dois dire oui. Ce n’est pas souvent que la presse me gratifie de tels positionnements. Je m’en félicite. C’est un honneur. C’est le résultat d’une analyse objective, lucide et sur la base des critères tout à fait objectifs.

Madame, on vous classe aussi parmi les plus grosses fortunes du Gabon !

(Rires prolongés). Vous savez, si pour eux la fortune c’est la noblesse et la dignité, alors d’accord.

Vous n’avez pas d’argent ?

Vous en avez aussi ? N’est-ce pas ? Pour moi c’est la richesse dans les idées, la dignité dans le comportement, le partage, la manière de conduire les hommes, le rassemblement autour de soi, la capacité de faire travailler les uns et les autres en harmonie. Si c’est cela la fortune : alors oui.

La campagne électorale s’ouvre bientôt et déjà vos adversaires disent que le pays est à terre.

(Sourire). Le pays est à terre et eux ils sont encore débout ? Non, le pays n’est pas à terre. Evidemment, c’est normal qu’ils le disent. Je serais à leur place que je dirais la même chose mais autrement. L’adversaire qui n’est pas animé d’objectivité a certainement des œillères. Il ne voit pas la réalité. Mais moi je ne porte pas d’œillères et je vois la réalité. Les lignes bougent. Le pays avance au rythme des moyens qui sont les nôtres. Le pays avance.

Je pense que nous devons être pétris de patriotisme. Nous ne pouvons pas au gré de nos intérêts, malmener le pays. On ne peut pas dire que le pays est à terre parce qu’on est pas aux affaires. Il faut quand même être objectif. Reconnaître ce qui se fait. Apprécier et dire qu’ils auraient peut être fait mieux. Je pense que c’est ça qu’attendent nos populations.

Madame, vous êtes candidate au 3ème arrondissement où se trouve la présidence de la République mais aussi la baie des cochons. Un grand contraste ?

Le gouvernement a déjà un projet d’aménagement des bassins versants dont la baie des cochons. Les appels d’offres vont être lancés. Les fonds ont été mobilisés. Certains résidents ont été indemnisés. Il doit y avoir une zone de relogement. Donc c’est une partie de la ville qui sera assainie rapidement. Et puis vous savez qu’à côté il y a le stade Omar Bongo. Toute la zone du stade sera rénovée. Et pas plus loin vous avez le grand marché de Libreville. Il fera l’objet d’une rénovation. A côté d’une zone commerciale, il y aura aussi une zone touristique.

N’est-ce pas une promesse électorale de plus car c’est du déjà entendu ?

Non. Je vous ai dis que les appels d’offres vont être lancés. Que les fonds sont déjà disponibles. Ce n’est pas une vue de l’esprit. Ce n’est pas une idée de projet. C’est un projet en cours avec le concours des partenaires au développement, sous la conduite de l’Agence nationale des grands travaux (ANGT, ndlr).

La mairie du 3ème arrondissement est actuellement occupée par le CLR. La présence de La Mama sur votre liste n’est-ce pas une volonté de détrôner le parti du général Assélé ?

Non. Non. Non. Il ne faut pas réduire la présence de Madame Marie Joséphine Kama Dabany à la destruction du CLR, non, non non. Sa présence sur la liste s’explique par son action en tant que commerçante. Il ne vous a pas échappé que c’est quand même elle la première présidente d’honneur de l’UFPDG ! Elle a une expérience. Elle est une résidente du 3ème arrondissement. Sa présence comme celle de deux Ministres, d’un Secrétaire national du PDG, d’un conseiller du Président du Parti, d’opérateurs économiques et cadres s’explique par la volonté d’avoir des colistiers de toutes les générations et sensibilités.

Un dernier mot en direction de vos électeurs que vous allez tous charmer majorité et opposition ?

Nous ne sommes pas encore en campagne mais d’ores et déjà, je leur demande de nous faire confiance. Vous l’avez dit vous-même, il y a des poids lourds dans la liste. Notamment des femmes. Les femmes sont plus sensibles et fidèles. Mais les hommes aussi ont à cœur d’améliorer les conditions de vie des uns et des autres. Donc qu’ils fassent le bon choix. Quelque soit le bord politique auquel ils appartiennent, ils doivent voter la liste que je conduis, celle du PDG qui n’a pas simplement des ambitions mais qui a déjà commencé à mener des actions. Nous ne sommes pas à la phase d’idées de projets mais à celle d’exécution de projets.

Je vous remercie.

Propos recueillis par Yves Laurent Goma

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