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Pleurs et prières en mémoire des émeutes de Port Gentil 2009

emeutes-port-gentil-1Pendant que les tenants du pouvoir et une classe de Gabonais célèbraient, le 16 octobre 2013, le 4e anniversaire de l’accession au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, une autre frange de la population, surtout ceux qui ont souffert des émeutes postélectorales 2009 à Port-Gentil, se sont offert une journée nationale en mémoire des citoyens-patriotes et des larmes versés.

Célébrée dans le strict recueillement, notamment avec des prières individuelles ou collectives et l’observation d’une minute de silence à partir de 15h et d’un cierge allumé, la première journée nationale dite «du sang des citoyens-patriotes et des larmes versées», loin d’être initiée par le gouvernement gabonais, aurait été commémoré le 16 octobre 2013 sur l’ensemble du territoire national en totale opposition avec le 4e anniversaire de l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba.

«En ce jour de triste souvenir, nous vous réinvitons au recueillement, à la prière et à allumer un cierge (bougie) pour tous nos citoyens-patriotes défunts martyrs connus ou inconnus et pour tous ceux qui on fait et continuent à couler les larmes dans notre pays», pouvait-on lire sur le site Les-Affaires-De-Nous-Mêmes-Nous-Mêmes.

En attendant que la Cour pénale internationale donne suite à la plainte introduite auprès d’elle en janvier 2010 par le Docteur Jean Ndouanis, coordinateur fédéral Europe de l’Union du peuple gabonais (UPG), les meurtris des trois nuits d’émeutes qui avaient suivi l’annonce à Port Gentil des résultats de l’élection présidentielle du 30 août, contestée par l’opposition, n’ont pas oublié.

«Ce jour du 16 octobre nous rappellera ceux des concitoyens qui ont ou à qui on a fait verser leur sang (…) de 1967 à nos jours, nos larmes citoyennes de plus de 46 ans, et la confiscation du Gabon notre pays à tous par un clan», ont-ils déclaré ces Gabonais qui se font appeler «citoyens immunisés au syndrome kounabéliste du régime», relayés par le site Internet sus-cité.

Dans son réquisitoire adressé à la CPI, Jean Ndouanis, poursuit en justice le président de la République gabonaise en exercice au moment des faits (Rose Francine Rogombé), alors chef suprême des armées et «le chef d’état-major des armées qui a donné feu vert aux soldats» (Jean Claude Ella Ekogha), pour des «assassinats politiques au Gabon». Il indexe les «massacres de Port-Gentil en septembre 2009», consécutives à la répression des émeutes ayant marqué, à Port-Gentil, la contestation des résultats de la présidentielle anticipée de cette année-là.

Selon le bilan officiel de ces tristes évènements il y aurait eu trois morts, mais l’opposition a régulièrement mis en cause ces chiffres. Cardiologue émérite, ancien ministre de l’Enseignement technique et auparavant directeur général de la Santé, le professeur Pierre-André Kombila, figure de l’opposition, avait pour sa part déclaré près de 15 victimes, après une descente à Port-Gentil, lieux des évènements. En mars 2012, les commerçants sinistrés de ces violences qui avaient secoué la capitale pétrolière du Gabon du 3 au 6 septembre 2009, ont indiqué qu’ils sont toujours en attente des dédommagements promis «après les enquêtes et recensements réalisés par les experts mandatés par le ministère de la Justice». On a oublié ou on fait semblant d’oublier.

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