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l’école de la discorde

malibe_ecole_ancienneL’école publique de Malibé 2 a été fermée aux élèves il y a trois ans imposant ainsi aux enfants des villages situés aux alentours de parcourir de longs kilomètres pour joindre la nouvelle école qui n’est d’ailleurs pas totalement achevée.

« C’est inacceptable que de petits enfants de six ou sept ans aillent à 7 km d’ici pour apprendre. A notre époque c’est une honte. Ils partent le matin à 6h et rentrent une bonne fois à 18h ou 19h avec tous les risques d’enlèvement et d’accidents que nous connaissons » lance Cyr, un habitant de Malibé 2.

Après avoir fonctionné avec des enseignants affectés par l’éducation nationale pendant quelques deux ans, le gouvernement a subitement retiré lesdits enseignants obligeant à la fermeture des classes. Et cela fait bien quatre ans. « Nous étions heureux de savoir que nos enfants apprenaient non loin de leurs maisons mais un jour l’éducation nationale a décidé que plus aucun de ses agents ne serait affecté là.

La raison de ce malentendu, il faut aller la chercher dans les divergences politiques entre ceux et celles qui convoitent les voix des populations de la contrée. Cette école est en effet l’œuvre d’un opposant politique, Me Séraphin Ndaot Rembogo.

Malibé 2 est resté longtemps sans école. La première case qui servit de salle de classe aux enfants des villages de Malibé 2 et notamment de Kouboukoubou fut l’œuvre d’un enfant du village qui avait choisi de se mettre au service de ses jeunes frères après avoir raté une nouvelle fois le bac. Les conditions dans lesquelles se faisaient les cours bouleversèrent Me Séraphin Ndaot qui était devenu un visiteur régulier des lieux. Il construisit donc l’école et la confia au ministère indiqué qui l’accepta.

« Un jour nous avons appris que l’école fermait et quand nous nous sommes renseignés, nous avons su que c’était des raisons politiques qui avait occasionné cette fermeture », explique un notable des lieux. Ici, d’aucuns évoquent une politique des intérêts de certaines personnalités du secteur et qui met en péril le bien-être des populations.

Pour les enfants, c’est encore plus difficile à vivre. Le jeune Ogoula raconte : « je pars avec mes frères et sœurs tôt le matin et on revient seulement la nuit mais quand il pleut on ne va pas à l’école parce que le directeur de l’école qui est Iyosso nous l’a interdit ». le petit enfant, 9 ans bientôt, raconte tout en fabriquant une voiture en cœur de bambous. Le directeur de l’école située à 7 km de là explique : « un jour, j’ai vu un enfant être entrainé par le courant alors qu’il essayait de passer un cours d’eau qui traversait la route après une longue pluie et heureusement qu’il y avait un adulte pour le rattraper ». « La décision du directeur est mûre et sage », estime un parent d’élève.

Le problème reste tout de même entier. Pendant combien d’années encore les enfants qui habitent Malibé 2 devront encore attendre avant de pouvoir réintégrer cette école en parfait état, bien équipé et qui appartient à l’éducation nationale puisqu’elle l’avait déjà réceptionnée. L’espoir suscité il y a quelques mois par l’ambition de l’Archevêque de Libreville et de l’enseignement catholique a vite tourné à la désillusion puisque leur promesse de reprendre l’école dès cette année 2013-2014 n’a plus pris forme.

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