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«Légion étrangère» en lice : Paul-Marie Gondjout sonne la charge

pmgondjout1Paul-Marie Gondjout, membre du parti dissous, l’Union nationale, agissant en tant qu’acteur politique du pays et surtout comme citoyen, a dénoncé, le 19 octobre, la présence d’«étrangers» sur les listes du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) pour les élections locales et municipales à venir.

Paul-Marie Gondjout, éminent sociétaire de l’Union nationale (UN), parti d’opposition dissous, est monté au créneau pour dénoncer, le samedi 19 octobre dernier, des actes non conformes à la Constitution gabonaise, portant plus précisément sur la présence dans les listes du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), de Gabonais dont l’engagement politique serait sujet à caution et contraire au mouvement et au sens de l’histoire du pays. D’entrée de jeu, l’opposant a tenu à fixer les choses : «c’est en sa qualité d’acteur politique mais surtout de citoyen que j’ai voulu donner mon avis sur la décision du parti démocratique gabonais de faire figurer sur ses listes de candidatures des étrangers, en tous cas à des personnes connues pour l’être». Il est plus précisément ici question de Gabonais d’origine étrangère, placés sous les feux de la rampe à partir de 2009 et que la presse locale – et de plus en plus les populations – nomment la «Légion étrangère».

Le contexte et le climat

Il était pour lui question de se prononcer sur un fait très controversé depuis que le PDG a rendu public ses listes pour les prochaines élections locales et communales. Jamais vu auparavant, en effet, des personnalités publiques connues pour être des expatriés figurent dans ces listes de candidature. «C’est là une question délicate et importante qui concerne l’éligibilité des étrangers aux élections politiques dans notre pays et cela va nécessairement créer le trouble dans l’opinion publique nationale car il en va des fondements de notre République principalement la question de la souveraineté nationale et celle du sentiment d’appartenance à notre patrie. Chacun de nous doit se saisir de cette question car nous sommes tous concernés, c’est pourquoi je vais donner ici ma position», a expliqué le candidat à la mairie de la municipalité de Lambaréné.

Après un rappel historique sur l’hospitalité du Gabon et donc sa capacité «d’accueillir des populations venues d’ailleurs pour s’y installer et s’intégrer à la vie des peuples du Gabon», Paul-Marie Gondjout a rappelé : «Si les pères fondateurs de la République Gabonaise se sont battus pour obtenir notre indépendance de la France, c’était pour que nous, Gabonais, puissions ensemble prendre en main notre destin et imprimer un modèle de développement et de construction nationale que nous aurions défini ensemble. Nous n’avons jamais obtenu notre indépendance pour que d’autres à notre place viennent gérer notre pays. Imaginez qu’après que vous auriez fondé une famille avec femme et enfants, et construit votre maison, que quelqu’un venu d’ailleurs, vienne devant vous gérer votre maison, votre femme et vos enfants. Quelle suprême humiliation !»

«Au nom de quoi le Gabon serait-il devenu une maison sans fenêtres, ni portes et même sans toit pour tout recevoir même contre sa volonté», s’est-il interrogé avant de relever que «ce que le PDG et son président viennent de faire à l’occasion de la présentation de leurs listes de candidatures pour les prochaines élections locales est une nouvelle humiliation infligée au Gabon et aux Gabonais à la face du monde». Paul-Marie Gondjout dénonce donc le fait que «des candidats à priori de nationalités autres que gabonaise dans leurs listes pose problème et est contraire à la loi». «C’est un problème d’ordre public et de souveraineté que nous ne pouvons passer sous silence», a-t-il déclaré.

La Constitution du Gabon

Dans ce contexte, l’orateur, par ailleurs frère cadet de Laure Olga Gondjout, la tête de liste PDG dans le 3e arrondissement de Libreville, en vient à prendre appui sur la Constitution gabonaise. «La Constitution du Gabon stipule en son article 4 alinéa 4 que «sont éligibles, dans les conditions prévues par la Constitution et par la loi, tous les Gabonais des deux sexes, jouissant de leurs droits civiles et politiques». Poursuivant ses explications, M. Gondjout rappelle que «l’article 33 de la loi 37/98 portant code de la nationalité gabonaise stipule «toutefois, pendant un délai de dix ans à compter de la date de signature du décret de naturalisation, l’étranger naturalisé ne peut être investi d’un mandat électif»».

Se référant toujours à la Constitution gabonaise, il précise «que toute personne ayant acquis la nationalité gabonaise ne peut se présenter comme candidat à la présidence de la République. Seule sa descendance ayant demeuré sans discontinuité au Gabon le peut, à partir de la quatrième génération… sous réserve des accords internationaux, toute personne possédant, en plus de la nationalité gabonaise, une autre nationalité, ne peut se prévaloir au Gabon que de la nationalité gabonaise».

Problématique et suggestion

Ces précisions faites, Paul-Marie Gondjout en arrive aux exemples de Christian Kerangall et Seydou Kane. L’un est de nationalité française, puissant homme d’affaires, patron de la plus grande compagnie commerciale granco-gabonaise, la Compagnie du Komo. A ce qui semble, il exerce les fonctions officielles de Conseiller du commerce extérieur français depuis plus d’une quinzaine d’années. L’autre est malien, prospère homme d’affaires qui auarait dernièrement dirigé la campagne au Gabon d’un candidat à l’élection présidentielle malienne. «Il a également voté ici pour cette élection en juillet et en août».

Ce qui, pour le conférencier, constituent deux cas de non respect de la législation gabonaise. «Je retiens de ces deux cas que si ni l’un ni l’autre ne respecte les conditions fixées par la loi et ne peuvent par conséquent être éligibles pour les élections dont ils sont candidats. La Cenap et la Cour constitutionnelle devront être saisies dans les plus brefs délais pour invalider ces candidatures et celles d’autres citoyens qui sont dans le même cas», a déclaré celui qui brigue la mairie de Lambaréné en indépendant.

Répondant à des journalistes, Paul-Marie Gondjout a tenu à souligner qu’il n’y a aucun relent de xénophobie dans sa sortie. «Notre combat est de faire respecter la règle. Il ne faut pas que demain, nous en soyons à parler de gabonité. Il faut simplement que chacun soit à sa place», a-t-il dit appuyé par Guillou Bitsutsu-Gielessen, Secrétaire général de l’URDD et candidat à la mairie du 6e arrondissement de Libreville. Et Gondjout d’inviter les uns et les autres à retirer leurs candidatures, tout en indiquant leur attachement à l’intégration régionale. Le texte intégral de cette déclaration est consultable ici.

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