Après plusieurs opérations et actions de lutte contre l’exploitation forestière illégale dans le Woleu-Ntem et l’Estuaire, la Direction Provinciale des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo suit le pas et les directives lancées par le Gouvernement.
Tout d’abord, une mission a été diligentée le 17 octobre à Nzafieng, département de Lopé /Booué. Sieur Kultar Singh, de nationalité indienne et responsable de la société TTG, exploite le bois en dehors des délais requis, conformément à une décision de récupération de bois abandonnés attribué à Sieur Essié Emane. De plus, le quota d’abattage attribué a été largement dépassé et les grumiers transportant le bois possédaient des feuilles de route non conformes. Et l’exploitant ne s’est pas contenté de récupérer du bois mais en a abattu plusieurs ! Les infractions retenues sont : manœuvre frauduleuse pour faux et usage de faux, exploitation hors délai et non- respect de quota de production, exploitation forestière illégale.
Il en est de même pour la société SGPTB, représenté par Mr Ekome, de nationalité Gabonaise et visée par les Eaux et Forêts durant la même opération. L’infraction commise par ce dernier est l’évacuation du bois scié sans feuille de route et le non-paiement de la taxe de sciage.
Le 21 octobre 20013, une autre mission a été réalisée par la Direction Provinciale des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo au village Ntsengkéllé, plus précisément à la société Peng Xin. Outre plusieurs infractions, la société Peng Xin a abattu des Ozigos, essence interdite d’abattage, classée non exploitable et non commercialisable pour une durée de 25 ans conformément au décret 137/PR/MEFEPA portant mise en réserve de certaines espèces végétales à usage multiples de la forêt gabonaise. Cette espèce fournit notamment « l’Atanga sauvage » qui est consommé par les populations comme de nombreuses espèces animales. Une vingtaine d’Ozigo ont effectivement été retrouvés sur les lieux dont 4 qui étaient presque enterrés et 9 dissimulés entre d’autres essences de bois parqués.
Selon le Directeur Provincial, les Ozigos en cause auraient déjà fait l’objet d’une procédure il y a deux semaines par une équipe chargée du plan d’aménagement de la société Peng Xin. Outre des transactions de plusieurs dizaines de millions de FCFA, le bois saisi va être vendu aux enchères conformément à la législation. Sieur Chsu, chef de roulage de Peng Xin, a été interpellé pour plus d’information et entendu sur procès-verbal. Son chef d’exploitation, Sieur Mbadinga Félicien, a également été entendu. Selon lui, les ordres d’abattage des Ozigos auraient été donnés par la direction générale de la société, et le roulage du bois organisé à son insu.
Quoi qu’il en soit, c’est un total de 600 m³ cube de bois qui ont été saisi dans trois parcs à bois !
Une fois de plus, on constate les activités illégales menées par certaines sociétés forestières, chinoises en l’occurrence. Les infractions vont de l’exploitation et la transformation illégales, l’usage de faux, la corruption, et le braconnage comme confirmé il y a peu avec l’interpellation d’une quinzaine de Chinois d’une société forestière avec de l’ivoire !
Il paraît donc indispensable de faire respecter la loi, y compris pour les travailleurs et populations. Si ces sociétés persistent dans l’illégalité, elles devraient logiquement être remplacées par des sociétés qui respectent davantage la loi et l’environnement social et naturel. Comment bâtir un développement durable avec des sociétés mafieuses, sauf peut-être en apparence sur le court terme ! Le rôle des Eaux et Forêts et de la Justice dans ces dossiers est maintenant de sanctionner sévèrement les récalcitrants si ces derniers maintiennent et généralisent de telles pratiques.
Crédit photo + source : Conservation Justice
