Depuis quelques mois, le tout puissant directeur de Cabinet du Président de la République cherche, coûte que coûte, à rencontrer le journaliste français Pierre Péan. Maixent Accrombessi serait même très inquiet ces derniers temps. Pourquoi donc ?
Depuis son accession au poste de directeur de Cabinet d’Ali Bongo avec lequel il a des relations amicales soutenues et inébranlables, Maixent Accrombessi ne dort presque plus. Tant et si bien que le Dircab est obligé de se réfugier derrière la confiance que lui voue son patron et fait désormais la sourde oreille aux médisances qui fusent ici et là à travers la capitale, voire le pays tout entier. Que reproche-t-on d’ailleurs à Maixent Accrombessi Nkani, cet homme que le Président de la République à lui-même décoré, en août dernier, pour son mérite ? Rien ou presque tout, c’est selon. En tout cas Accrombessi est attaqué, notamment en France où un certain Pierre Péan se paierait bien son veston devant la place publique.
Pierre Péan ? Ce journaliste d’enquête Français que l’on présente dans son propre pays comme un «journaliste d’initiative», serait à l’origine de la perte de sommeil et d’appétit du Dircab du Président. Ce, depuis la fuite de certaines informations selon lesquelles le journaliste français, grand habitué de parutions à sensation et parfait connaisseur de la politique africaine et gabonaise en particulier, préparerait un nouveau missile. L’obus, viserait, selon La Lettre du Continent, Maixent Accrombessi et toutes ses petites cachoteries seront mises à nue par le journaliste. Des révélations sur l’acquisition de certaines affaires par l’homme puissant du Palais du bord de mer, ses roublardises, ses nombreuses relations à travers le monde et surtout sa véritable importance aux côté d’Ali Bongo, des sujets pour le moins croustillants ne manqueront vraisemblablement pas dans l’ouvrage en préparation.
Tentatives d’étouffement
Connaissant la plume corrosive de Péan, il était donc évident, voir naturel que le directeur de cabinet d’Ali Bongo veuille tenter le coup pour le coup dans l’objectif de contrer la parution de ce livre destructeur. Ainsi, dans le souci de trouver un moyen d’entente, Accrombessi multiplierait des acrobaties en vue d’étouffer l’affaire. Il se murmure même que le Dircab tente désespérément de rencontrer Pierre, notamment par l’intermédiaire de certains de ses amis bien placés tel que l’ancien ambassadeur du Gabon en France, François Banga Eboumi, vieil ami de Péan, aujourd’hui président du Conseil national de Sécurité. C’est dire le désarroi de l’Homme, mais peine perdue, le biographe de la face sombre de la vie de François Mitterrand n’aurait rien voulu entendre. Il serait allé s’exiler dans le sud d’Italie. L’on parle désormais d’offre de vacances à la fille du journaliste par l’un des amis du Dircab, de millions d’euros, de cérémonies et rites vaudous et bien d’autres stratégies pour contraindre l’écrivain à abdiquer. En vain.
Qui a vendu la mèche… Ali Bongo ?
Mais qui aurait d’ailleurs communiqué les informations que comportera la prochaine publication de Péan, s’interroge-t-on. Serait-ce le Président Ali Bongo lui-même ? Comme pour sauver le « soldat » Maixent et le préparer à la dure réalité ? Nul ne le sait.
On se souvient tout de même que le 2 septembre 2011, avant la sortie de son livre « La République des mallettes – Enquête sur la principauté française de non-droit », Péan avait été « trahi » par son ami Ali Bongo qui avait révélé le contenu à Alexandre Djouhri et Dominique de Villepin au cours d’un déjeuner au Stresa, un restaurant chic du 8ème arrondissement de Paris. Les deux hommes étant alors longuement évoqués et mis à mal dans l’ouvrage de Péan, le Chef d’Etat gabonais avait alors jugé utile de les en informer quelques jours avant la fameuse publication. L’on rapporte que le torchon avait alors failli brûler entre Ali Bongo et Pierre Péan qui, selon La Lettre du Continent (n°617), s’étaient rencontré à Monaco après le supposé « commérage ». Ali Bongo aurait-il récidivé ? Pas si sûr, mais tout reste à prouver.
Qu’à cela ne tienne, Maixent Accrombessi se sent en danger et, d’ici avant la parution du prochaine livre de Pierre Péan, il devrait trouver le meilleur moyen pour amadouer son auteur, à moins de se résoudre à assumer les révélations que celui divulguera. Que promet donc ce livre ?
