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Le coût de l’annexe de l’Assemblée nationale

assemblee-nationale-gabon57 milliards de francs CFA. Telle serait la somme que le contribuable pourra être amené à dépenser pour le financement des travaux de l’annexe des bureaux de l’Assemblée nationale dont le marché de construction pourrait être conclu à la fin de l’année en cours. Retour sur une affaire qui fait jaser.

Prise en 2010, la décision de doter les bureaux de l’Assemblée nationale d’une annexe afin de permettre aux parlementaires et à une centaine d’administratifs de travailler dans les meilleures conditions, est restée lettre morte. Jusque-là rien ou presque n’avait été officiellement lancé en guise de travaux sur le site identifié pour accueillir ladite annexe.

Pourtant, depuis le début de la semaine en cours, il est question de la passation «imminente» du marché relatif à la construction de l’annexe de l’Assemblée nationale, avec le groupe français EIFFAGE Construction. Un marché qui se chiffrerait, selon le journal La Lowé, à 57 milliards de francs CFA. Dans les faits, il s’agira pour l’Etat gabonais de débourser 53 milliards de francs CFA dans un premier temps. Des frais évalués à environ 3,5 milliards seront également versés et seront investis pour le suivi technique des travaux. Un suivi dont pourrait vraisemblablement se charger neuf ingénieurs issus de l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) que l’on présente comme l’organe superviseurs desdits travaux.

Sur une durée de 30 mois «sans intempérie», le groupe EIFFAGE Construction, présenté comme le 3e en France et le 4e européen des BTP, devra sortir de terre deux immeubles plus ou moins identiques de huit étages chacun. L’annexe devrait alors comprendre au total 360 bureaux, 6 salles pour les différentes commissions, une bibliothèque et une salle de conférence de 400 places, ainsi que l’indique le dossier relatif au projet.

Un projet pour lequel les députés, après estimation des coûts, auraient opté pour un financement graduel sans décaissement des fonds au Trésor public. C’est donc en ce sens que le collège des députés aurait choisi, en 2010, l’inscription budgétaire «graduelle» des provisions financières pour, dit-on, atteindre une somme raisonnable avant le lancement officiel des travaux. Ainsi, 5 milliards de francs en 2011, 10 milliards en 2012 et 15 milliards en 2013 ont été inscrits au compte du financement de l’annexe.

Ce qui peut laisser sans voix, en tenant compte de ce que 7,92 milliards de francs CFA ont été détournés à l’Assemblée nationale, selon un article et des fac-similés publiés par le mensuel Croissance saine Environnement, qui avait fait grand bruit en 2011. Le titre précisait que ce manège durait depuis l’année 2007 lorsque 650 millions de francs CFA ont été inscrits dans la loi des finances pour «construction annexe Assemblée nationale». En 2008, 500 millions ont été versés pour le même poste de dépense, puis 1 milliard de francs CFA en 2009, 3, 44 milliards de francs CFA en 2010 et 200 millions en 2011. Les chiffres publiés par Croissance saine Environnement n’ayant rien à voir avec ce qui est aujourd’hui rendu public.

Qu’à cela ne tienne, selon La Lowé, les 30 milliards quasiment décaissés ayant été jugés «suffisants» et «conformes au code des marchés publics» par les autorités du Palais Léon Mba, il ne reste donc qu’à signer avec EIFFAGE Construction le démarrage des travaux.

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