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Léon Paul Ngoulakia écoute-t-il Ali Bongo ?

ngoulakia1L’interrogation a de quoi surprendre. Pourtant, depuis quelques temps, le Chef de l’Etat ferait face à un certain nombre de réfractaires. De l’avis de certains observateurs, Ali Bongo aurait perdu de son autorité sur quelques fortes têtes, à l’instar du DG de la Caistab qui refuserait de se soumettre aux directives présidentielles.

Au moment de son accession au pouvoir en 2009, le Président de la République gabonaise avait le vent en poupe, pourrait-on dire, pour ce qui est du commandement. Ses collaborateurs et amis comprenaient alors l’intérêt du respect des limites entre le travail et les autres considérations. Même que certains de ses parents, dit-on, le craignaient pour la nouvelle stature d’homme d’Etat qu’il avait acquise en slalomant entre les fortes tensions qui avaient marqué les primaires du Parti démocratique gabonais (PDG).

Or, depuis quelques temps, l’on s’interroge de plus en plus sur la véritable influence du Chef de l’Etat sur certains de ses collaborateurs et amis. Il se murmure d’ailleurs à travers le pays et dans les couloirs d’administrations que le Président n’a plus la poigne qu’il a affichée au début de son mandat. De plus, raconte-t-on, ses cousins germains, de même que certains de ses ministres feraient comme bon leur semble sans crainte de représailles de la part du Chef de l’Etat ni même de la justice. Bienvenu dans le fameux «conglomérat de petits royaumes indépendants» dont parlait Paul Toungui à une certaine époque.

Ali Bongo serait-il devenu moins influent que lorsque, puissant ministre de la Défense nationale sous l’ère Omar Bongo, il ne laissait personne lui marcher sur les pieds et faire contre sa volonté ? La question mérite d’être posée au regard de la situation qui prévaut ces derniers temps à la Direction générale des Caisses de stabilisation et de péréquation (Caistab) où l’un de ses nombreux cousins, Léon Paul Ngoulakia tiendrait tête au Chef de l’Etat. Le «cousin», dit-on, refuserait de se soumettre aux directives d’Ali Bongo portant sur des nominations.

Depuis la parution, le 18 septembre 2013, du décret n°0375/PR/S2 portant nominations au sein de la direction générale de la Caistab, Léon Paul Ngoulakia refuse formellement de se plier à la note officielle du Conseil des ministres relayée par son nouveau directeur des Ressources humaines et des Moyens, Annie Pascaline Avome Mengome ép. Nguema. Pour lui, les nominations entérinées par le décret présidentiel engendreraient «un climat de confusion […] au sein de [son] établissement.» Des nominations qu’il juge «non conformes aux procédures réglementaires et administratives» dans une missive officielle datée du 29 octobre dernier. Missive dans laquelle Ngoulakia dit avoir personnellement «saisi» «les hautes autorités de la République aux fins de statuer sur ces dérives», tout en menaçant de quiconque osera lui dire ce qu’il a à faire.

En effet, si Léon Paul Ngoulakia refuse ainsi de se soumettre au décret signé par Ali Bongo, c’est dit-il, parce qu’il peut gérer son administration sans l’aide de personne. A cet effet, a-t-il explicitement indiqué à l’endroit de ses détracteurs «en mal de pouvoir et d’autorité» : «En ma qualité de directeur général des Caisses de stabilisation et de Péréquation, investi du pouvoir que me confère la puissance publique, je confirme et informe l’ensemble du personnel que les cadres dirigeants en place à ce jour restent et demeurent les seuls habilités et compétents à répondre des actes de gestion de l’Entreprise. Tout contrevenant à ces instructions s’exposera à des sanctions majeures prévues par le code du Travail.»

En un mot, les quinze cadres parmi lesquels sept conseillers, cinq directeurs de services (dont celui des Ressources humaines) et des directeurs adjoints ne retrouveront pas de sitôt leurs nouvelles fonctions au sein de la Caistab. Du moins, pas tant que le DG Léon Ngoulakia sera en place.

Comme quoi, en République gabonaise un responsable d’administration peut défier le Chef de l’Etat sans risque de se faire débarquer de son poste. Mais pour certains, le Président la jouerait modeste devant certains effrontés afin de mieux se venger sous peu. C’est envisageable. Mais, à moins de trois ans des prochaines présidentielles, il serait temps qu’Ali Bongo recadre ses collaborateurs au risque de voir ce laxisme retomber sur lui.

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