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L’ONU encourage le racisme en France et l’encourage en Côte d’Ivoire, en Afrique

Siège de l'ONU à New York
Siège de l’ONU à New York
L’AFP du 15 novembre 2013 rapporte les propos du Haut-Commissariat aux droits de l’homme « outré » par les attaques racistes contre la ministre française de la Justice Christiane Taubira: «Nous condamnons les attaques racistes dont fait l’objet depuis plusieurs semaines la Ministre française de la Justice, Christiane Taubira, et notamment la couverture d’un hebdomadaire d’extrême droite Minute publié mercredi avec la photo de la Ministre accompagnée de la légende: « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane »» Selon lui, «l’intention raciste qui se cache derrière ce jeu de mots ne fait aucun doute, et ce malgré les protestations du magazine», qui affirme n’avoir utilisé que deux expressions françaises, «dont la seconde est familièrement utilisée pour décrire une personne en bonne forme».

Ces «abus totalement inacceptables perpétrés à l’encontre d’une responsable politique connue en raison de sa couleur de peau sont une manifestation claire de la montée du racisme, de la xénophobie et de l’intolérance à l’encontre des minorités ethniques ou religieuses et des migrants dans de nombreux pays européens» indique le Haut-Commissariat dont la déclaration suscite, en réalité, une confusion dans l’esprit de tous, quant aux véritables revendications des Noirs. Affirmer que les attaques racistes en France sont perpétrées en raison de la couleur de la peau de la ministre, c’est inciter, de manière subtile, les Africains à emprunter la voie du communautarisme qui consiste à faire prévaloir, par exemple, l’identité, les richesses culturelles des Noirs dans un monde confronté à une grande crise économique où les droits des plus faibles, des ouvriers, des travailleurs sont menacés par les multinationales, par les patrons. Le communautarisme dans un tel contexte politique ne ferait qu’exaspérer les autres communautés faibles du monde qui aspirent à l’instar des Noirs à la liberté, à l’égalité entre tous les hommes. Quelles sont en fait les origines du racisme et des lois ségrégationnistes qui en découlent?

Disons, de manière sommaire, que le racisme ne nait pas de la différence des phénotypes des peuples (blanc, noir, jaune ou rouge) mais plutôt d’un sentiment de supériorité qu’éprouve un peuple vis-à-vis de l’autre. Ce sentiment se fonde en général sur une idéologie, sur des concepts, sur des préjugés colportés de génération en génération par des scientifiques, par des philosophes, par des penseurs, ou par des religieux obscurantistes. Les scientifiques qui nourrissent et entretiennent ce sentiment de supériorité s’efforcent de démontrer que la race humaine vient des grands singes. Si la race dite supérieure: l’homme blanc est la forme achevée de l’évolution de l’homme, le Noir (la race dite inférieure) est, selon eux, l’anneau manquant entre l’espèce animale et la race humaine. Ce qui explique, par conséquent, son inaptitude à entrer dans l’Histoire de l’humanité, à appréhender les intrigues du monde politique, puisque ces réactions épidermiques le rapprochent d’avantage de l’animal, d’un primate que de l’homme. Les religieux qui soutiennent la thèse de la supériorité de la race blanche s’inspirent naturellement des saintes Écritures particulièrement de la malédiction proférée par Noé à l’encontre de son fils Cham (le père des Noirs) qui avait vu sa nudité. Ces derniers soutiennent erronément à partir de l’interprétation de ce passage biblique que la condition de servitude des Noirs est une fatalité, une malédiction divine. Un cercle fermé de la race dite supérieure confesse publiquement sa foi en Dieu, et affirme, dans le secret, que son arbre généalogique ne remonte pas à Adam et Ève mais plutôt aux fils de Dieu pères des Nephilim, à des créatures qui peuplent les espaces célestes, ou d’autres planètes de l’univers, d’où les recherches scientifiques effrénées pour fuir la terre qui se meurt à cause de leurs égoïsmes, dans le but de rejoindre leurs géniteurs, habitants d’autres planètes. Ces personnes sont à l’origine de la culture extraterrestre et interprètent les passages bibliques à partir de la conception scientifique qu’ils ont de la création du monde.

Toutes ces thèses scientifiques, religieuses, élaborées par des membres de la race dite supérieure les amènent à poser sur l’homme noir, en général, un regard empreint de préjugés puisque la maitrise de la technologie, de la science, de ces thèses scientifiques constitue, pour eux, un critère qui confirme leur supériorité sur les autres peuples. La sagesse, les vertus, la justice ne prévalent pas sur leurs désirs. L’homme noir n’est, en conclusion pour eux, qu’une créature émotive, encline à l’attraction sexuelle, bien que nous constations que les viols collectifs n’ont pas lieu en Afrique mais sous d’autres cieux, et que les crimes odieux ou les abus sexuels sont relevés dans tous les pays du monde. Cette stigmatisation de l’homme noir ne se limitera pas qu’aux concepts, puisqu’au-delà des attaques racistes identiques à celles perpétrées contre la ministre Taubira, nous avons, à travers le monde, des systèmes de domination institutionnalisés de la race dite supérieure. La traite négrière faisait de l’homme noir une propriété, un outil qui valait moins que le coton, le sucre ou le tabac; les biens matériels pour lesquels ils étaient assassinés. En 1930, l’Organisation internationale du travail favorisa le travail forcé qui se rapprochait de l’esclavage. Avec la ségrégation raciale aux USA et en Afrique du Sud nous avons assisté à la séparation physique des « personnes de couleurs » qui n’avaient pas le droit de manger dans les mêmes restaurants, d’utiliser les mêmes toilettes, de recevoir la même formation militaire, scientifique, spirituelle…

Cette séparation entre Blancs et Noirs étaient instaurée soit par la Loi soit de facto (de fait), et des milices blanches comme le KKK veillaient à ce que toute discrimination qui ne pouvait pas dans certains cas être adoptée légalement le soit de facto. La France ne fut pas en reste, elle adopta le 28 juin 1881 le Code de l’indigénat dont le but était de donner un visage humain à la ségrégation raciale au sein de Empire français: le racisme perpétré par la France est semblable à une poigne de fer dans un gant de velours. Le Code de l’indigénat distinguait en effet deux catégories de citoyen: les citoyens français (la race supérieure) et les sujets français (la race inférieure) qui ne jouissent pas jusqu’à ce jour des mêmes droits. Les sujets français étaient, sous ce Code, privés de la majeure partie de leur liberté et de leurs droits politiques, parce que la métropole s’est toujours employée à étouffer toute aspiration à la démocratie. Les Africains ne conservaient que leur statut personnel, d’origine religieuse ou coutumière, dans le but de les empêcher de surmonter les clivages ethniques, religieux pour fonder une nation unie. « Le rattrapage ethnique » prôné par l’ « assimilé » Alassane Ouattara n’est que la continuité de cette politique coloniale, ségrégationniste. Assujettis, aux réquisitions, aux impôts, toute violation des interdictions du Code de l’indigénat de la part des indigènes était passible d’emprisonnement ou de déportation. Ce système d’inégalité sociale et juridique instauré par la France perdura jusqu’en 1946, bien que les accords de Genève eurent interdits le 23 avril 1938 les travaux forcés. Le 7 avril 1946 fut aboli le Code de l’indigénat instauré par la loi mais non le Code de l’indigénat de facto. Le racisme, la ségrégation et la discrimination de facto sont, dit-on, plus difficiles à éradiquer que celle de jure (celle instaurée par la Loi).

Il nous suffit d’observer le panorama politique, les sociétés francophones, la société française pour retrouver les éléments qui fondent le Code de l’indigénat de facto: les «sujets» de la France depuis les indépendances sont en général orientés, malgré leurs diplômes, et contre leur gré, vers un type d’emploi précis comparable à ceux des travaux forcés. Ils sont logés dans des quartiers propres à leur condition de servitude. La politique africaine de la France n’est qu’une application systématique du Code de l’indigénat: les États africains sont condamnés à payer des impôts, des taxes à la métropole (à la France).

Tous les hommes politiques Africains qui refusent de conserver leur statut personnel de sujets français et aspirent à la démocratie, à une architecture des négociations internationales fondée sur l’égalité entre les peuples, entre les sujets et les maîtres français, courent le risque d’être emprisonnés, déportés comme le président ivoirien Laurent Gbagbo à la Haye où la Procureure Bensouda, à la solde de l’ONU et de la France, a pour rôle de monter un dossier dans le but de garder en prison un innocent. Le slogan d’Alassane Ouattara: «Côte d’Ivoire, pays émergent à l’horizon 2020» n’est qu’un leurre, puisqu’il est chargé de vendre aux Ivoiriens des r êves. Comment en effet récolter des fruits si nous nous ne semons pas, si les Ivoiriens voire les Africains n’assument pas leur propre destin? Les Africains assimilés sont ces Noirs qui s’accommodent à l’idée de l’infériorité des Noirs, des Africains vis-à-vis des autres peuples, des Blancs, des Français; c’est en fait le but visé par la politique d’assimilation élaborée par la France.

La guerre enclenchée par la France et l’ONU en Côte d’Ivoire, la mort de 3000 personnes dans le but d’installer de force Alassane Ouattara n’est que l’application systématique du Code de l’Indigénat de facto. Le HautCommissariat aux droits de l’homme de l’ONU se doit, après toutes ces analyses, de tirer des conclusions objectives, quant aux attaques racistes perpétrées contre la ministre Taubira. Il s’agit, au-delà de sa couleur noire, de la manifestation d’un sentiment de supériorité institutionnalisé par la France. Tant que l’ONU soutiendra cette politique coloniale de la France en Afrique; ce racisme institutionnalisé, elle ne peut être crédible à nos yeux.

Les Africains luttent justement pour leurs droits; contre ce racisme institutionnalisé dont le but est de maintenir de facto les deux catégories d’individus: les citoyens français (la race dite supérieure) et les sujets français (la race dite inférieure), l’inégalité entre les hommes. Si l’ONU aide la France à garder en prison le président Laurent Gbagbo (partisan d’une issue pacifique au contentieux électoral), et laisse en liberté les criminels de guerre d’Alassane Ouattara à la solde de la métropole, cela signifie qu’elle encourage et soutient le racisme institutionnalisé en Côte d’Ivoire, en Afrique.

Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)

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