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La France, cible de manifestations annoncées pour ce 28 novembre

manifestation-gabonDéconcertés et ne sachant plus à quelle autorité se vouer, une frange de la population Gabonaise qui se reconnait en certains mouvements de la société civile s’est donné rendez-vous ce 28 novembre 2013 devant les représentations diplomatiques françaises basées à Libreville et Port-Gentil pour mieux se faire entendre et dire non à l’oppression sous toutes ses formes.

Après avoir essuyé, à plusieurs reprises, des échecs dans leurs différentes revendications et mouvements de protestation auprès des autorités locales compétentes, les membres de la société civile gabonaise et certains citoyens, qui se qualifient tous «d’indignés», ont opté pour une double manifestation pacifique baptisée «journée d’indignation et de refus de l’oppression sous toutes ses formes» devant les représentations diplomatiques françaises au Gabon, ce 28 novembre 2013.

Initiée par la société civile gabonaise et la Diaspora gabonaise de France, cette manifestation a pour but de dénoncer la violence exercée par les forces de l’ordre contre des paisibles citoyens, des enseignants, des élèves et des étudiants dont le seul crime est de protester contre leurs honteuses conditions de travail et d’étude. Si l’on s’en tient à ce qui circule sur les réseaux sociaux, le rassemblement annoncé est, théoriquement, soutenue par plusieurs mouvements et organisations notamment, la Convention nationale du syndicat du secteur éducation, le Front des indignes du Gabon, le Mouvement «Ça suffit comme ça», le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon, le Cercle de réflexion patriotique et d’action, le Syndicat des communicateurs gabonais et la Convention de la diaspora gabonaise.

Il s’agit également, toujours selon qui se dit sur les réseaux sociaux, de dire non aux suspensions arbitraires de salaires, aux arrestations illégales de militants des droits de l’Homme, aux tentatives d’intimidation de journalistes qui ne cessent de se multiplier, aux crimes dits rituels avec prélèvement d’organes et à la fraude électorale en perspective. «Dans le Gabon de Mr Ali Bongo Ondimba, les hôpitaux manquent désespérément de lits, de médicaments et il n’est pas rare que dans nos quartiers, la SEEG coupe l’eau et l’électricité, abandonnant les populations dans le dénuement le plus complet. À l’approche des grandes élections, les familles gabonaises sont terrorisées. On séquestre, on viole, on prélève sur nos enfants, de leur vivant, la langue, les yeux, le pénis ou le clitoris et tout ceci sans que jamais, les commanditaires de ces crimes barbares soient inquiétés le moins du monde», déclarent les organisateurs des sit-in annoncés dans un communiqué de presse.

«La société civile gabonaise, les Gabonais de France et les amis du Gabon protestent contre ces faits intolérables et entendent alerter la communauté internationale sur la souffrance endurée par notre peuple», ont-ils rassuré.

La manifestation aura-t-elle lieu ou enregistrera quelque succès ? On ne saurait rien présager. Il y a peu de temps, un appel à manifester devant le siège de Gemalto en France n’a enregistré que la participation de deux pelés trois tondus. De même, en février 2011, une flopée de posts sur les forums et les réseaux sociaux d’Internet, avaient circulé durant des semaines et appelaient à un soulèvement populaire le 21 février de la même année à Libreville. L’idée qui escomptait un rassemblement d’au moins «100.000 Gabonais courageux», avait été inoculée par un certain Dr Thierry Gérard Obiang Ndong se présentant sur le Web comme un «activiste gabonais, membre du Collectif pour la Libération Totale du Gabon». Quelques centaines de jeunes gens avaient alors fait le déplacement du centre-ville de Libreville, déjà quadrillé par les forces de l’ordre arborant l’attirail anti-émeute habituel. Celles-ci n’avaient pas manqué de disperser les attroupements notés ça et là.

Le choix des représentations diplomatiques françaises ainsi que l’organisation de cette manifestation pacifique en plusieurs lieux en France plutôt qu’au Gabon ou devant les représentations du pays à l’étranger, interpelle plus d’un commentateur sur le rôle, voir la responsabilité de l’ancienne puissance coloniale dans les crises qui accablent le Gabon depuis un bon nombre d’années. Si l’ancien colonisateur n’est sollicité ici que comme simple médiateur, pourquoi n’avoir pas maximisé les chances en cognant également vers les États-Unis d’Amérique, perçus comme un modèle de démocratie, mais également vers d’autres partenaires et puissances diplomatiques ?

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