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Rendez-vous manqué pour les «oppressés» du Gabon

Junior Ebong Tchissambo, aux prises avec deux policier, le 28 novembre à Libreville. © Facebook/infoskinguele
Junior Ebong Tchissambo, aux prises avec deux policier, le 28 novembre à Libreville. © Facebook/infoskinguele
Les mouvements de la société civile et la diaspora gabonaise de France qui organisaient, le 28 novembre 2013, deux manifestations pacifiques de protestation contre l’oppression «sous toutes ses formes» et avaient convié la population à les rejoindre, ont brillé de leur absence au lieu et heure indiqués, a constaté un reporter de Gabonreview.

Programmée et annoncée pour le 28 novembre 2013 de 10h à 18h, aussi bien au Gabon du côté des représentations diplomatiques françaises à Libreville et Port-Gentil qu’en France, la double manifestation pacifique baptisée «journée d’indignation et de refus de l’oppression sous toutes ses formes» n’a pas tenu ses promesses. Ce n’était un pétard mouillé, c’est du moins l’énième raté des actions de la société civile et la diaspora gabonaise de France, après le flop retentissant du rassemblement annoncé devant le siège de Gemalto en France, le 31 octobre.

L’ambassade de France à Libreville, le 28 novembre 2013. © gabonactu.com
L’ambassade de France à Libreville, le 28 novembre 2013. © gabonactu.com
Ce 28 novembre donc, aux alentours de l’ambassade de France, lieu dit de la manifestation à Libreville, seuls les agents des forces de police et de défense étaient présents bien que n’ayant pas été conviés. Les «Indignés» du Gabon avaient sans doute sous-estimé la réactivité et la promptitude des forces de police et de défense qui ne tardent plus à faire valoir leur patriotisme et leur compétence quand il s’agit de mater le petit peuple.

«Devant le siège de l’ambassade de France au Gabon à Libreville , Junior Ebong Tchissambo, membre de la société civile gabonaise a été interpellé par les forces de police nationale pour avoir tenté de déposer un lettre de contestation contre la société française Gemalto, responsable de la confection du ficher biométrique qui servira pour les prochaines élections locales (2013)», peut-on lire sur les pages Facebook d’Infos-Kinguélé, le plus grand réseau social gabonais à ce jour (13000 membres). Une information confirmée par Blanche Simonny Abegue du Front des Indignés du Gabon, jointe au téléphone. «Comme d’habitude les Gabonais n’arrivent jamais à l’heure, alors que la manifestation était prévue à 10 heures […] Nous étions tout de même nombreux mais on ne pouvait vraiment pas approcher de l’ambassade de France. Tout autour, il y avait des camions de policiers, des policiers à pied avec des chiens […] Junior Tchissambo qui devait déposer une lettre à l’ambassadeur de France a été interpellé. Il a été conduit au commissariat central.»

La même manifestation en France. © Facebook/infoskinguele
La même manifestation en France. © Facebook/infoskinguele
Jeune activiste, Junior Ebong Tchissambo avait déjà été interpellé en mai dernier lors de la manifestation parallèle de la société civile au quartier Nzeng-Ayong de Libreville, alors que se tenait la marche organisée par la Première dame, Sylvia Bongo, contre les crimes dits rituels. «L’ambassade était avertie du dépôt de cette lettre et la manifestation était pacifique. Les Français et les autorités gabonaises auraient gagné à la laisser se tenir. Il n’y avait aucun risque. C’est regrettable», a ajouté la responsable du Front des Indignés du Gabon.

En France, selon les témoignages recueillis sur Infos-Kinguélé, la manifestation devant le siège de Gemalto n’a, à nouveau, enregistré que la présence de trois pelés et un tondu, ainsi que l’a également relayé Gabonews.

Ce rassemblement raté était, théoriquement, soutenue par plusieurs mouvements et organisations notamment, la Convention nationale du syndicat du secteur éducation, le Front des indignes du Gabon, le Mouvement «Ça suffit comme ça», le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon, le Cercle de réflexion patriotique et d’action, le Syndicat des communicateurs gabonais et la Convention de la diaspora gabonaise.

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