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Locales 2013 : le cri d’alarme de Chantal Myboto Gondjout

chantl-mybotoCandidat indépendant aux municipales de ce 14 décembre dans le 1er arrondissement de Libreville, Chantal Myboto Gondjout, s’est aperçue au bureau de vote au lycée Paul Indjendjet Gondjout (ex-Lycée d’Etat de l’Estuaire) où elle devait accomplir son devoir civique, de certaines irrégularités dans le déroulement du scrutin. Elle a vite fait de les dénoncer in situ, avant de donner une conférence de presse à ce sujet.

En compagnie de Mme Essomeyo, directeur de campagne adjoint de Jean Eyéghé Ndong, lui aussi candidat indépendant, Chantal Myboto Gondjout a raconté par le menu sa matinée dans le bureau de vote du lycée Paul Indjendjet Gondjout : «Je voudrais tout simplement vous faire part d’une situation que j’ai vécue ce matin lorsque je suis rendu au bureau de vote du lycée d’Etat Paul Indjendjet Gondjout pour aller voter. Je suis arrivée et lorsque j’ai eu accès au bureau de vote, je me suis rendue compte que les bulletins n’étaient pas authentifiés. Or, la loi est claire là-dessus. Les bulletins doivent être authentifiés. Ils doivent avoir trois signatures : la signature du président et celle de deux accesseurs pour être validés.»

Ce constat fait, la candidate au 1er arrondissement de Libreville n’a pas manqué d’en piper un mot au président du bureau de vote concerné. «Je lui ai fais comprendre que je n’étais pas en mesure de voter et que le vote de ceux qui avaient voté avant moi était forcément nul. S’en est suivi un petit échange entre le président de ce bureau de vote et moi. Nous avons don du arrêter les opérations de vote et nous avons fait appel au superviseur général de la province de l’Estuaire pour le compte de la Cenap, qui est arrivé et qui s’est rendu compte des anomalies qu’il y avait dans ce bureau de vote. Ces irrégularités sont de plusieurs ordres : d’abord, les bureaux de vote ont commencé en retard, ce qui a été noté. Tous les représentants des candidats n’étaient pas dans la salle, surtout ceux de la majorité et de l’opposition. La liste d’émargement et de présence étaient détenue par un même groupe, ce qui est contraire à la loi. Parce que l’opposition peut en tenir une et la majorité, l’autre et, enfin, le fait effectivement d’avoir laissé toutes ces personnes voter sans avoir authentifié les bulletins de vote», a raconté Chantal Myboto Gondjout.

«Lorsque que le superviseur général est arrivé, il a donc fait comprendre au résident du bureau de vote que cette situation n’était pas possible parce que tous les bulletins dans l’urne étaient forcément nuls. Et de la même manière, nous avons donc fait venir deux huissiers de justice qui ont constaté les manquements, qui les ont enregistrés et qui en ont dressé un procès verbal», a-t-elle poursuivi.

La sociétaire de l’Union nationale, qui se présente en indépendant du fait de la prohibition de cette formation politique, a indiqué, citant le superviseur général, que les manquements constatés là étaient également enregistrés dans la plupart des bureaux de vote du 1er arrondissement, mais aussi dans le 3e et le 4e arrondissement de Libreville. Elle a ensuite déploré «le fait que nous soyons candidats indépendants nous pénalise parce que nos représentants dans les bureaux de vote n’ont pas droit à la parole. C’est donc le président qui décide. Comme nous sommes allés sous l’étiquette de candidats indépendants, nous n’avons pas les mêmes droits que les autres. Cette situation nous interpelle à plusieurs niveaux : d’abord, le travail fait par Gemalto : Je me demande dans quelle mesure ce travail est réellement fiable aujourd’hui. Parce que lorsqu’il s’est agit de faire l’identification, après le vote, je me suis rendue compte que le responsable qui devait s’en occuper voulait tout simplement que je prenne mon pouce et le trempe dans l’encrier du cachet. Et je lui ai demandé où était l’encre indélébile. Il était 12 heures 45. Donc comme ça, des gens ont pu voter ce matin sans utiliser l’encre indélébile. Autre manquement à signaler.»

La candidate a ensuite déploré l’attitude non citoyenne des superviseurs et responsables des bureaux de vote : «ce qui m’interpelle, ce sont les comportements des différentes personnes qui étaient à l’intérieur des bureaux de vote. D’abord, parce que ces personnes ne doivent pas induire les citoyens gabonais qui viennent remplir leur devoir, en erreur. Or cela a été fait ce matin. Mieux, lorsque je leur ai posé le problème, ils vous regardent comme si vous étiez une personne qui ne comprend vraiment rien du tout au déroulement ou au processus du vote. Je voudrais simplement leur dire que nous savons très bien ce qui se prépare et nous n’allons pas nous laisser faire. Nous pensons qu’aujourd’hui, le PDG et ses alliés doivent apprendre qu’une élection se gagne, qu’elle se gagne de manière honnête.»

La dame politique s’est ensuite lancée dans une tirade sur les principaux moraux, l’exemplarité et le message lancé aux générations futures : «Et que dans la vie, il faut savoir perdre et être fair-play. Le PDG a toujours triché. Le PDG et ses alliés ne savent que tricher et nous pensons qu’il est temps de mettre un terme à cette situation. Parce qu’elle ne nous honore pas et ne grandit pas notre pays. Le pouvoir qui se veut émergent, un pays qui tend à l’émergence ne se comporte plus de cette manière. C’est un comportement rétrograde. Un comportement barbare et honteux. Et ceux qui gagnent de cette manière, de toutes les façons, ne doivent pas être fiers. Parce qu’à gagner de cette manière-là, je pense que c’est plus que triste. Mais mieux, c’est l’exemple qui est donné à nos jeunes générations. L’exemple de la fraude, l’exemple de la tricherie, l’exemple de la facilité. Dans la vie, il faut que les uns et les autres apprennent que s’ils veulent que les jeunes générations soient des générations conscientes, responsables, ils doivent arrêter cela. Parce que j’appelle ça un massacre.»

Elle a terminé son propos en relevant la particularité du bureau de vote du lycée Paul Indjendjet Gondjout, vraisemblablement dédié aux forces de l’ordre. «Les témoins étaient là et ce que j’ai apprécié dans ce bureau de vote c’est qu’il est fréquenté essentiellement par les forces de l’ordre. C’est-à-dire ceux qui sont soit gendarme, soit policier ou de la Garde républicaine et qui ont assisté à cette scène».

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