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Une présidente de transition élue pour ramener la paix en Centrafrique

La nouvelle présidente de la Centrafrique, Catherine Samba-Panza. © ERIC FEFERBERG / AFP
La nouvelle présidente de la Centrafrique, Catherine Samba-Panza. © ERIC FEFERBERG / AFP
Catherine Samba-Panza, première femme de l’histoire à accéder à la présidence du pays, a lancé un « appel vibrant » à déposer les armes.

La maire de Bangui, Catherine Samba-Panza, a été élue lundi présidente de transition par le Parlement centrafricain et a aussitôt lancé un « appel vibrant » aux miliciens chrétiens et combattants musulmans à déposer les armes après des mois de sanglantes violences interreligieuses. Aucun des huit candidats n’ayant obtenu la majorité absolue au premier tour de scrutin devant le Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire), un second tour a été organisé pour donner à la Centrafrique un successeur à Michel Djotodia, contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à mettre fin aux tueries interreligieuses. Catherine Samba-Panza, largement en tête au premier tour, a recueilli au second tour de scrutin 75 voix, devançant l’autre candidat, Désiré Kolingba, fils d’un ancien chef de l’État, qui a obtenu 53 suffrages, selon les résultats lus dans la salle et suivis d’applaudissements de l’assistance, qui a entonné l’hymne national centrafricain, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Prenant la parole devant les parlementaires dès son élection, la maire de Bangui – première femme de l’histoire de Centrafrique à accéder à ce poste – a lancé un « appel vibrant » à renoncer aux armes. « Je lance un appel vibrant à mes enfants anti-balaka (miliciens chrétiens) qui m’écoutent. Manifestez votre adhésion à ma nomination en donnant un signal fort de dépôt des armes », a-t-elle déclaré, ajoutant : « À mes enfants ex-Seleka qui m’écoutent aussi, déposez vos armes ! » « À compter de ce jour, je suis la présidente de tous les Centrafricains sans exclusive », a-t-elle assuré. Née le 26 juin 1954 et maire de Bangui depuis 2011, décrite comme une battante et ayant déjà une longue expérience politique, elle a ajouté : « La priorité des priorités est de faire cesser la souffrance des populations, restaurer la sécurité et l’autorité de l’État sur tout le territoire. »

Une mission ardue

Auparavant, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait appelé à une « action immédiate et concertée » en Centrafrique, lors d’une session spéciale au Conseil des droits de l’homme à Genève pour la création d’un poste d’expert indépendant sur ce pays. À Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont approuvé le lancement d’une opération militaire de l’Union européenne (UE) en Centrafrique, en appui aux forces africaine et française, avec des soldats – leur nombre pourrait s’élever à 500 – qui seraient chargés d’aider à la sécurisation de Bangui, a-t-on indiqué de source officielle. Toujours à Bruxelles, les pays donateurs se sont engagés à débloquer près de 500 millions de dollars pour la Centrafrique en 2014, ont indiqué l’UE et l’ONU. Ils « se mobilisent totalement pour tenter de mettre fin à la grave crise » humanitaire de la Centrafrique, qui « a été si longtemps oubliée », a déclaré la commissaire européenne à l’Aide humanitaire, Kristalina Georgieva.

Malgré ces promesses d’aide, pour le nouvel élu, « ce ne sera pas une partie de plaisir », avait déclaré à l’ouverture de la séance parlementaire la présidente en exercice du CNT, Léa Kouyassoum Doumta, devant les huit candidats, six hommes et deux femmes. Un mois et demi après le début de l’intervention française, la situation sécuritaire dans la capitale, où la plupart des soldats français sont stationnés, s’améliore progressivement, malgré des explosions de violence localisées. Mais dans un pays de plus de 600 000 km2, très pauvre malgré son potentiel minier et agricole, un déploiement reste très compliqué dans les zones reculées, et les témoignages d’habitants et d’ONG décrivent une situation chaotique et largement hors de contrôle. La nouvelle présidente a désormais la lourde tâche de pacifier le pays, de remettre une administration totalement paralysée en état de marche et de permettre aux centaines de milliers de déplacés de rentrer chez eux. Elle dispose de peu de temps : selon le calendrier de la transition, des élections générales doivent être organisées au plus tard au premier semestre 2015, la France souhaitant pour sa part qu’elles se tiennent en 2014.

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