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Douanes : «Quand il y a négociation, il n’y a pas grève», dixit Michel Ondinga

Michel-Ondinga-douanesExpressément dépêché par le ministre de l’Economie et de la Prospective sur le plateau du JT de Gabon Télévision, dans la nuit du mardi 4 mars, le directeur général des Douanes et droits indirects, un brin étonné par la situation qui prévaut depuis plusieurs semaines au sein de l’administration dont il a la charge, a tenu à donner le point de vue de la tutelle.

Depuis février 2012 et encore récemment avec le lancement d’un nouveau mouvement de grève, le secteur des douanes gabonaises vit désormais au rythme de l’humeur des agents. En effet, si l’échec de la grève engagée il y a deux ans est resté en travers de la gorge des douaniers, depuis le 18 février dernier, ces derniers ont montré leur détermination à mener jusqu’au bout leurs différentes revendications. Pourtant, celles-ci, contenues dans le cahier des charges que l’organisation intersyndicale a déposé sur la table de la tutelle n’ont jusqu’à présent trouvé aucune solution. Toute chose qui a décidé les agents des douanes gabonaises à durcir le ton au terme d’une énième assemblée générale tenue mardi 4 mars 2014 au port d’Owendo.

La hiérarchie qui, plusieurs fois interpellée, semblait jusque-là faire fi de la situation, s’est finalement résolue à apporter son point de vue sur ce mécontentement qui n’a que trop duré et dont les répercussions se font déjà sentir sur les recettes douanières du pays, quoiqu’en disent les autorités. Pour ce faire, Christophe Akagha Mba, le ministre de l’Economie et de la Prospective a dépêché Michel Ondinga Ngouengue sur les antennes de la chaîne de télévision nationale, au journal de 20 heures. Là, le directeur général des Douanes et des droits indirects (DGDDI) a reconnu que «la Direction générale a reçu trois cahiers des charges correspondant aux trois syndicats que nous avons au sein de l’administration.» De même, sur un ton ferme, le DG des douanes a lancé : «Le droit de grève est un droit reconnu, et je préviens que ceux qui font grève ne doivent pas empêcher ceux qui veulent aller travailler d’y aller.»

De même, le patron de la DGDDI, s’étonnant des accusations portées contre lui par les agents grévistes, a tenu à exprimer sa bonne foi quant à la résolution des problèmes soulevés : «Suite à (la lecture de) ces trois cahiers des charges, j’ai reçu les trois syndicats pour pouvoir regarder ensemble le contenu de ces documents. Sur ces réunions nous avons dressé des procès verbaux. Ces procès verbaux ont été envoyés à la hiérarchie. La hiérarchie est donc informée de cela. Et suite à ces trois réunions, le secrétaire général, sur instructions du ministre de l’Economie, le 20 février, a organisé une réunion à la quelle assistaient, non seulement les directeurs généraux, mais également les syndicats, pour avoir le même niveau d’information. Et suite à la réunion du 20 février, le 21, j’ai organisé à la Direction générale une réunion de restitution. Assistaient à celle-ci, les directeurs centraux, les chefs de service…en un mot, les responsables de notre administration. (…) et j’ai demandé aux syndicats présents dans la salle d’informer l’assistance de ce qui avait été dit à notre rencontre du 21 février 2014. A ma grande surprise, deux syndicats ont claqué la porte ; est resté dans la salle avec nous, un seul syndicat.»

Ainsi, pour Michel Ondinga, la faute est désormais du côté des syndicalistes qui, alors qu’une réunion avait été initiée par la DGDDI le mardi 4 mars dernier, avaient pris le parti de ne pas s’y rendre, lui préférant une énième assemblée générale dont l’issue a été de durcir les termes de la grève. Mais, le patron des douanes gabonaises a tenu à rappeler que «quand il y a négociation, il n’y a pas grève». D’autant plus, a-t-il annoncé, qu’une commission a été mise en place dans l’objectif de trouver au plus vite une solution au problème.

Pour ce qui est de la santé du secteur des douanes et notamment des recettes douanières prélevées par l’Etat gabonais, le DG a dit ne pas être plus inquiet qu’il n’en faut : «Pour 2013, on nous avait demandé de mobiliser 382 milliards de francs CFA sur la loi des finances. Sur la nouvelle charte rectificative, nous avons porté ce chiffre à 425 milliards de francs CFA. (…) Pour 2014, le gouvernement de la République nous a demandé de mobiliser 436 milliards de francs CFA. Pour les premiers mois de l’année, je parle de janvier et février, nous sommes à un écart bénéfice de 11 milliards (janvier 2014) et pour le mois de février nous avons un écart négatif de 4 milliards. Donc, aisément, quand vous faites «11-4», vous avez écart positif.» En sommes, la grève des douaniers ne perturberait pas autant que cela les recettes douanières qui, à en croire Michel Ondinga, sont loin de causer des sueurs froides à la tutelle. Toute chose qui implique tout de même que les discussions entre les syndicats et la hiérarchie reprennent sur une nouvelle base, a-t-il indiqué.

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