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La CPG et le chômage des jeunes

madeleine-berre-a-la-tete-de-la-cpgSi le gouvernement entend peser de son poids pour que les entreprises recrutent davantage, ces dernières posent un problème d’adéquation formation/besoins.

Plus que jamais, le chômage des jeunes est une préoccupation nationale. Au point que le gouvernement en arrive à imposer aux entreprises de procéder à des recrutements, en dépit de la persistance de l’inadéquation formation/emploi. «La confédération patronale gabonaise (CPG) est bien consciente de ce problème, dans la mesure où, fédérant 350 entreprises, (elle représente à elle seule) 80% de l’emploi formel au Gabon», a déclaré sa présidente au cours d’un récent échange avec le ministre de l’Economie, de la Promotion des investissements et de la Prospective, et celui du Budget et des Comptes publics, ajoutant : «Ces entreprises ne souhaitent donc pas s’entendre dire qu’elles ne participent pas à la création d’emploi, notamment chez les jeunes, et qu’elles ne donnent pas réponse à cette préoccupation du gouvernement».

Pour Madeleine Berre, le problème est ailleurs, et certainement pas dans le supposé refus systématique d’engager les jeunes. Elle estime qu’avec un taux de chômage évalué à 30% pour cette catégorie, de nouvelles stratégies doivent être adoptées. L’Etat, par l’entremise de l’Office national de l’emploi (ONE), a-t-il véritablement pris toute la mesure du problème ? Rien n’est moins sûr. Bien que le gouvernement ait opté pour la formation des jeunes au sein des entreprises, les mesures restent insuffisantes voire inefficaces. Surtout que la formation initiale pose souvent problème. «On nous demande de réguler le taux de chômage des jeunes. Soit. Mais les chiffres qui nous sont communiqués sont tels que nous avons tenu à faire nos propres investigations sur la question. Il résulte de cela que ce taux de chômage doit se lire à 2 niveaux, parce que la réalité de ces chiffres est complexe. Elle montre qu’il existe effectivement de nombreux diplômés sur le marché, tous se réclamant d’un master, d’un BTS, et le fichier de l’ONE l’atteste. Mais l’épiphénomène que l’on observe montre que, soit ces jeunes sont formés dans des établissements qui ne sont pas à forte valeur ajoutée, soit ils sont formés dans des cursus qui ne correspondent pas aux besoins de nos entreprises», explique la présidente de la CPG, poursuivant : «Vous avez énormément de sociologues, des jeunes diplômés dans le cadre des institutions ou en communication institutionnelle…C’est loin de correspondre à nos besoins».

Ainsi, alors que certaines entreprises étrangères du secteur industriel ont quasiment trouvé une réponse à la préoccupation du gouvernement, en consentant à former puis employer de nombreux jeunes, les entreprises locales pointent du doigt «la problématique de l’inadéquation aux besoins des entreprises locales», en plus de celle de «mise à niveau des jeunes demandeurs d’emploi» : «Il ne sont pas employables, en somme», tranche la représentante du patronat gabonais, avant de reconnaître qu’il existe tout de même quelques bons profils dans les fichiers de l’ONE. Est-ce donc à ce seul niveau que se situe le problème du chômage des jeunes? Pour la CPG, il semble bien que oui.

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