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«Ali Bongo n’est pas Biafrais !»

Pascaline Mferri Bongo, le 2 novembre 2014 sur Gabon Télévision. © Photographie d’écran/Gabonreview
Pascaline Mferri Bongo, le 2 novembre 2014 sur Gabon Télévision. © Photographie d’écran/Gabonreview
Suite à la publication du livre de Pierre Péan «Nouvelles affaires africaines – pillages et mensonges au Gabon» qui met en doute la filiation d’Ali Bongo, sa sœur aînée, Pascaline Mferri Bongo, affirme le contraire.

Snella Ange Pambo : Depuis le mercredi dernier (29 octobre), «Nouvelles affaires africaines» dont le titre est «Pillages et mensonges au Gabon» est paru en France, faisant couler encre et salive, aussi bien dans les quartiers que dans les coins feutrés de la capitale. Pourquoi avoir attendu 4 jours avant de réagir ?

Pascaline Ferri Bongo : Nous n’avons pas répondu parce qu’on n’a pas l’habitude de répondre. Nous avons été éduqués par un père et une mère qui ne répondaient jamais aux attaques. Et un père qui a dit : «Le chien aboie, la caravane passe». Mais là, mon frère, ma famille, on a dit : «Ça suffit !» On va dire à la caravane de marquer le pas pour voir la qualité des chiens, pour savoir ce qu’ils sont en train de dire. Et là, c’est le choc. Notre père n’est plus là pour se défendre. Lui, c’était : «Laissez, mes enfants. C’est moi qu’on attaque. Laissez !» Mais là, ça suffit. C’est la colère de toute une famille. Les gens racontent n’importe quoi, les gens écoutent n’importe quoi, on a dit : «Assez, assez, assez !» On va répondre aujourd’hui, pour exprimer notre colère, et pour que les gens arrêtent de raconter n’importe quoi sur la famille Bongo. On a tout dit sur la famille Bongo, mais cette fois-ci, nous allons aussi donner notre point de vue.

Dans ce livre de Pierre Péan, il est remis en cause la gestion du Gabon au cours de ces 40 dernières années. Il parle de malversations financières notamment, mais pis, remet en cause la nationalité du président de la République, en posant le problème de filiation d’Ali Bongo. Quel regard portez vous sur ces graves accusations ?

Je vous l’ai dit, c’est un sentiment de colère et de tristesse. Tristesse parce que la question n’avait jamais été posée à mon père. Péan pour qui nous avons beaucoup de respect dit avoir reçu les «confidences» de l’ambassadeur Delauney [Maurice Delauney, ancien ambassadeur de France au Gabon de 1975 à 1979, ndlr]. Pourquoi n’a-t-il pas sorti un livre sur la filiation d’Ali quand mon père était vivant ? D’ailleurs, il se contredit, en disant que c’est le fils adoptif dont le père aurait annulé une réunion l’OUA [Organisation de l’unité africaine, désormais Union africaine depuis 2002, ndlr], pour se battre pour ses diplômes, à un autre moment il évoque l’article 10 (de la Constitution gabonaise, ndlr)…Non ! Si M. Péan qui dit qu’il est un journaliste d’investigation serait venu me voir pour poser des questions aux gens qui savent, plutôt que d’écrire le «Kongossa» comme on dit, on lui aurait répondu : «Ali Bongo n’est pas Biafrais !» Ça me rend triste parce que toute une famille est obligée de se justifier sa filiation. C’est honteux ! Et ce n’est pas Ali Bongo que vous insultez, mais plutôt Omar Bongo Ondimba. On le fait passer pour un fou, et nous disons : «Non. Ça suffit !»

Omar Bongo Ondimba a eu des enfants, Ali est son fils. Il n’y a pas de Biafrais mais de l’amalgame. Que M. Péan nous apporte des preuves, puis qu’il cite des noms. C’est facile de citer des noms pour faire croire que l’histoire est vraie. Qu’il vienne nous dire. Qu’il apporte les papiers que l’ambassadeur Delauney lui avait donnés, et qui vienne face à la famille Bongo pour lui dire : «Vous êtes des menteurs. M. Ali Bongo n’est pas gabonais.» C’est facile de raconter, c’est facile d’être au bord de la Seine et d’écrire des livres, de faire du scoop, de la «propaganda». Non, nous on n’est pas d’accord. Ça, c’est la colère d’une famille qui n’a pas l’habitude de parler, qui écoute et se tait. Mais là, ça suffit !

Ne craignez-vous pas que la sortie de ce livre fasse les choux gras de la presse gabonaise et internationale, et qu’il y ait une récupération politique voire une instrumentalisation ?

Ceux qui savent ne vont pas y croire. Il n’y a que ceux dont je ne connais pas les motivations, qui vont raconter leurs vies. Ils ont d’ailleurs déjà commencé. Mais moi, je souhaite que M. Péan nous apporte les preuves c’est tout. Si on est journaliste d’investigation, on cherche à savoir le «comment» et le «pourquoi». Il a dit avoir investigué à Alès (dans le département du Gard, sud de la France, ndlr), sans être venu auprès de nous : Ali, Stéphanie Alaba, les 2 filles de Léon Mba (Christiane et Brigitte), les 2 enfants Minko et Angèle Rawiri. Il dit ne pas y avoir trouvé nos noms parmi les élèves. J’ai fait ma 6ème à Alès, et mon frère ne pouvait donc pas être au collège. Il n’a demandé à personne. Il a décidé d’écouter je ne sais qui… c’est faux ! Il faut qu’il vienne nous demander. Il serait facile de dire que la famille mentira, mais il y a d’autres personnes qui ont vu grandir Ali, comme ceux de la famille Richard Nguéma. Pourquoi n’y est-il pas allé ?

Pour moi, M. Péan qui, d’ailleurs avait dit qu’il devait écrire un livre pour réhabiliter mon père, l’insulte. Les gens qui le croiront, le croiront puisque je ne peux aller dans toutes les maisons pour démentir. Mais je vous dis, les yeux dans les yeux, que c’est faux. Ali Bongo n’est pas Biafrais. Pourquoi aurait-on eu honte de dire qu’on a adopté des enfants si on l’avait fait ? C’est ça la vérité. Mais parfois, on la préfère au scoop, au mensonge, à la «propaganda». Désolée !

Cette question de la nationalité d’Ali Bongo a été posée pendant les élections anticipées de 2009. Pourquoi, selon vous, Ali Bongo fait-il peur à ses adversaires politique ?

En politique on attaque le projet de société et non la nationalité ou la filiation. Et moi, je vous dis que ce n’est pas normal, ce n’est pas juste de s’attaquer à quelqu’un sur ce qu’il y a de plus profond en nous. Sa famille, son père qui est mort et qui ne peut pas venir se justifier… je dis : «Non !» Quand Omar Bongo était vivant, pourquoi cette question ne s’était-elle jamais posée ? On a attendu qu’il s’en aille pour la poser… pourquoi ? Si les adversaires politiques d’Ali veulent s’attaquer à lui, qu’ils le fassent sur ses actes, en tant que président de la République et non contre sa personne ou sa filiation. C’est sacré. On n’insulte pas un mort.

Outre la question relative à la nationalité d’Ali Bongo, l’on évoque ici et là des problèmes d’incompréhension qui existeraient au sein de la famille Bongo. Quelle est votre réaction en tant qu’aînée des fils et filles Bongo Ondimba, notamment sur la relation entre Ali Bongo Ondimba et vous ?

Vous le dites si bien : «Ali Bongo Ondimba, Pascaline Bongo Ondimba» et vous précisez «existeraient». Ce ne sont donc que des fantasmes. Les gens ne connaissent ni l’un ni l’autre, mais racontent beaucoup de choses. Vous savez, un jour Ali vient me voir et me dit : «Tu sais, toi et moi pouvons avoir des problèmes. Mais on a un dénominateur commun : Bongo.» Pour les gens, Pascaline ne s’entend pas avec Ali, mais entre un frère et une sœur, il y a toujours des problèmes. Un exemple qui apparaît dans le livre de Péan : le jour où Ali sort du gouvernement, pensez-vous que Pascaline est devenue ministre sans qu’Ali ne soit au courant ? Non. Mon père, je l’appelais «l’artiste», jouait souvent l’un contre l’autre pour savoir ce qu’ils pensaient mutuellement. (…) Il n’y a pas de problème entre Ali et moi. Je vous le dis aussi les yeux dans les yeux : ce sont les gens qui racontent pour que ça fasse mousser, et pour faire vivre certaines personnes.

Je voulais ajouter une chose : M. Péan, s’il lui manque des sujets de dissertation, il peut disserter sur la filiation de Napoléon III, dont on a appris qu’il n’est pas le fils de Louis Bonaparte. Qu’il nous laisse, nous les Africains, nous les Gabonais s’occuper de nos problèmes. On a, nous aussi, des lumières en Afrique et au Gabon. Les siennes, on n’en a pas besoin. Qu’il disserte sur les problèmes de la France et de l’Europe. J’ajoute aussi que le symbole du Gabon c’est la maternité allaitante (le sceau de la République, ndlr). Les armes (le blason de la République, ndlr) sont les deux panthères qui gardent le Gabon. Quand on descend au niveau de notre cellule familiale, la maternité allaitante, c’est Omar Bongo, qui a donné tout à tout le monde, y compris à Pierre Péan. Les deux panthères, ce sont Ali et moi qui gardons la famille Bongo. On n’attaque pas. Ne touchez pas à notre papa, c’est tout !

Exprimez-vous!

  1. ALI BONGO EST UN BIAFREI PASCALINE MENTEUSE…TOI MEME TU LE DISAIT SOUVENT DANS TA CUISINE BIAFREI BIAFREI ON ATTEND TOUT.C EST TROP TARD IL DOIT PARTIR MAINTENANT AVANT QU IL NE SOIT BRULE AVEC DES PNEUS COMME AU NIGERIA CHEZ LUI.

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