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Burkina Faso : Zida se désolidarise de l’Union africaine

Le lieutenant-colonel Isaac Zida a promis lundi que «l'organe de transition sera dirigé par une personnalité consensuelle». (Photo Issouf Sanogo. AFP)
Le lieutenant-colonel Isaac Zida a promis lundi que «l’organe de transition sera dirigé par une personnalité consensuelle». (Photo Issouf Sanogo. AFP)
Le lieutenant-colonel estime que le délai de 15 jours imposé par l’Union africaine pour parvenir à une transition civile «n’engage que» l’organisation panafricaine.

Le délai de 15 jours imposé par l’Union africaine au Burkina Faso pour parvenir à une transition civile «n’engage que» l’organisation panafricaine, a affirmé jeudi le lieutenant-colonel Isaac Zida, l’actuel homme fort du pays, sans toutefois exclure de passer le relais plus rapidement. «Le délai qu’on nous a imposé (…) ce n’est pas véritablement une préoccupation pour nous», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.

«L’UA peut dire « dans trois jours », ça n’engage que l’Union africaine. L’important, c’est de parvenir à un consensus pour aller au bout d’une année sans problème et faire des élections dont les résultats seront acceptés par tous», a-t-il ajouté.

L’ancien numéro 2 de la garde présidentielle n’a toutefois pas exclu de rendre le pouvoir aux civils avant ce délai de deux semaines. «Si demain nous avons une personnalité consensuelle, nous n’allons pas attendre l’UA», a-t-il lancé.

L’Union africaine avait menacé lundi le Burkina Faso de sanctions si les militaires, qui se sont emparés du pouvoir vacant après la démission forcée du président Blaise Compaoré le 31 octobre, ne remettaient pas le pouvoir aux civils dans les deux semaines.

Le lieutenant-colonel Isaac Zida, désigné par l’armée le 1er novembre, s’était engagé mardi à «remettre le pouvoir au civils», s’avançant sur un délai de «15 jours», selon des déclarations rapportées par un chef traditionnel et un responsable syndical. «Nous n’avons pas peur des sanctions. Nous prêtons davantage attention à la stabilité et à la paix pour les habitants du Burkina. Les sanctions ne sont pas vraiment notre souci en ce moment», a assuré le lieutenant-colonel Zida.

L’OPPOSITION ET LA SOCIÉTÉ CIVILE PLANCHENT SUR UNE «CHARTE DE LA TRANSITION»
Mercredi, l’armée, l’opposition, la société civile, ainsi que les chefs traditionnels et religieux, ont conclu un accord, sous l’égide d’une médiation ouest-africaine, pour «la formation d’un gouvernement de transition pour une période d’un an» et «l’organisation d’élections présidentielle et législatives d’ici novembre 2015».

Ils ont échoué en revanche à s’entendre sur le choix d’une personnalité pour conduire cette transition.

Par ailleurs, une commission réunissant des représentants de l’opposition au président déchu, Blaise Compaoré, et de la société civile du Burkina Faso a commencé jeudi à plancher sur une «charte de la transition», ont annoncé des responsables à l’AFP. Cette commission va élaborer «une charte de la transition» qui définira «les organes» de transition et «les profils des animateurs de ces organes», a déclaré Ablassé Ouédraogo, président du parti d’opposition Le Faso autrement. Cette charte va définir «les différents organes de la transition et les qualités de la personnalité qui sera choisie pour la diriger», a précisé un responsable de la société civile sous couvert d’anonymat.

La commission est composée de six membres : deux représentants de l’opposition, deux de la société civile, deux des chefs traditionnels et religieux, a-t-il indiqué. Le document issu de ces travaux sera soumis samedi à une conférence «plénière», réunissant l’opposition, la société civile et les chefs religieux et traditionnels, qui sera chargée de le «valider», a souligné ce responsable.

Cette conférence plénière devrait également proposer des noms de personnalités répondant aux critères définis par cette «charte» pour occuper les postes au sein des organes de la transition, a-t-il expliqué. L’ensemble des résultats de ces travaux devrait être transmis lundi aux médiateurs de la crise burkinabè, la troïka ONU-Union africaine-Cédéao (l’organisation régionale ouest-africaine), selon la même source. Le camp Compaoré n’a pas été invité aux travaux.

Ses responsables pourront faire des propositions aux médiateurs, mais «nous ne souhaitons pas discuter avec eux», a expliqué le représentant de la société civile. Blaise Compaoré a abandonné le pouvoir et fui le pays le 31 octobre, chassé par une insurrection populaire après vingt-sept ans de règne.

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