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Ukraine: Steinmeier pas optimiste face à une escalade dangereuse dans l’est

ukraineLe chef de la diplomatie allemande s’est déclaré mardi pas optimiste sur une sortie de crise en Ukraine face à une escalade dangereuse dans l’est séparatiste du pays, où l’Otan a dénoncé un renforcement militaire russe très grave.

Il n’y a pas de fondement pour l’optimisme dans la situation actuelle, a déclaré Frank-Walter Steinmeier, lors d’une conférence de presse avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, à Moscou, après une visite à Kiev.

Il a, dans ce contexte, appelé à surtout ne pas abandonner l’accord de Minsk du 5 septembre sur un cessez-le-feu en Ukraine, qui devient de plus en plus moribond.

Même s’il y a des raisons de se dire que les obligations les plus importantes n’ont pas été remplies, l’abandon de ce document serait toutefois une grande perte, a souligné M. Steinmeier.

Nous devons maintenant faire un effort, même s’il s’agit d’un effort immense, de donner une nouvelle impulsion aux négociations visant à trouver un règlement du conflit ukrainien, a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie allemande s’est ensuite entretenu avec le président, Vladimir Poutine, alors qu’aucune rencontre n’avait été initialement prévue.

La discussion entre les deux responsables a porté sur une sortie de crise qui pourraient ouvrir de nouvelles perspectives de coopération, selon des sources au sein de la délégation allemande, interrogées après ces discussions ouvertes et sérieuses entre les deux hommes.

Les accords de Minsk signés en septembre entre Ukrainiens et séparatistes pro-russes avec la participation de la Russie et de l’OSCE avaient permis la mise en place d’un cessez-le-feu désormais quotidiennement bafoué.

Les accords de Minsk ne sont pas parfaits, mais c’est la seule chose qui a été soutenue par tous les acteurs clé: l’Union européenne, les Etats-Unis, les parties du conflit ukrainien et la Russie, a déclaré pour sa part M. Lavrov.

Si nous sommes sincères, faisons respecter ces accords, a-t-il lancé, en soulignant que la tâche la plus importante actuellement est la poursuite d’un dialogue direct stable entre Kiev et les rebelles pro-russes.

Au cours de sa visite à Kiev, M. Steinmeier avait estimé pour sa part, après une rencontre avec le président ukrainien, Petro Porochenko, que la situation dans l’est était dangereuse et ne faisait que s’aggraver.

La visite de M. Steinmeier intervient en effet sur fond de craintes d’une guerre totale dans l’est séparatiste pro-russe où les violences ne connaissent pas de répit.

– La Russie menacée d’isolement –

Au même moment à Bruxelles, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a accusé la Russie de continuer de déstabiliser l’Ukraine.

La Russie a le choix: la Russie peut soit participer à une solution de paix négociée ou elle peut continuer sur le chemin qui mènera à son isolement, a-t-il mis en garde au début d’une réunion avec les ministres européens de la Défense.

Nous voyons des mouvements de troupes, d’équipements, de tanks, d’artillerie et aussi de systèmes de défense anti-aérienne modernes, a détaillé M. Stoltenberg. C’est un renforcement militaire très grave (…) à la fois en Ukraine et sur le côté russe de la frontière.

Les accusations de déploiement massif russe avancées depuis plus d’une semaine par Kiev et les Occidentaux sont qualifiées d’élucubrations par la diplomatie russe.

Les autorités ukrainiennes disent pourtant se préparer au pire scénario dans le conflit, qui a déjà fait plus de 4.100 morts depuis la mi-avril.

– Négocier en terrain neutre –

Après l’accueil glacial réservé à Vladimir Poutine le week-end dernier lors du sommet du G20 en Australie, M. Lavrov a tout de même déclaré mardi à Minsk espérer que les relations de la Russie avec l’Union européenne n’ont pas atteint un point de non-retour.

Il a également pressé les autorités ukrainiennes de s’engager dans des négociations avec les rebelles.

Une option inacceptable pour Kiev qui les qualifie de terroristes aux ordres de Moscou.

Tout dépend en premier ordre du président russe, a lancé mardi le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, en invitant Moscou à négocier en terrain neutre.

La Russie a immédiatement rejeté cette invitation de Kiev.

Le plus important, ce sont les négociations entre Kiev et les régions et non pas une tentative de se cacher derrière un paravent de formats (de négociations) qui n’aboutissent à rien, a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine, cité par l’agence publique Ria Novosti.

Sur le terrain, la guerre de tranchées et d’artillerie s’est intensifiée depuis les élections tenues le 2 novembre dans les régions séparatistes, un scrutin que Moscou a dit respecter alors que Kiev et les Occidentaux l’ont dénoncé comme une grave entrave au processus de la paix.

Six soldats ukrainiens ont été tués et neuf blessés ces dernières 24 heures dans des tirs ou après avoir sauté sur des mines artisanales.

Selon un porte-parole militaire ukrainien, Vladislav Seleznev, les insurgés posent de façon active des mines en exposant au danger les civils, une tactique de guérilla relativement nouvelle dans ce conflit rythmé par les tirs d’artillerie et de lance-roquettes multiples Grad.

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