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Des coupes sombres sur la PIP

argent-sportSans crier gare, sans communiquer dessus, le gouvernement Ona Ondo, à travers la Commission Interministérielle sur la PIP, a réduit de 40 à 60% la prime aux agents publics qui l’avaient reçue en juillet 2014.

«C’est ça la prime destinée à nous inciter à la performance ?», s’est demandée une directrice d’administration centrale au ministère de la Forêt. Un autre fonctionnaire, conseiller d’un ministre, qui avait reçu 2,4 millions CFA en juillet, a été surpris de ne recevoir qu’un million cent cinquante mille francs la semaine dernière. Un autre agent public indique qu’en lieu et place du million trois cent mille francs qu’il avait reçu en juillet, il n’a obtenu que 720.000 F cette fois.

La PIP s’est transformée en «pipi de chat» pour de nombreux agents publics parmi ceux qui en avaient été crédités il y a quatre mois. Déjà, concernant les agents des Forces de sécurité et de défense, la PIP a oscillé, pour les sous-officiers, entre 24.000 et 120.000 FCFA. Pour un grand nombre de personnes «pipées», la PIP a été décevante. Les pouvoirs publics ayant, à dessein, refusé de communiquer sur la baisse drastique opérée sur la prime. «Pour une prime trimestrielle créée pour stimuler les agents de l’Etat, la déception est grandement ressentie parmi les bénéficiaires», souligne Jean-Baptiste Biyoghé, syndicaliste. Et d’ajouter que, plus que jamais, «les centrales syndicales de l’administration publique doivent mettre l’accent, lors des négociations qui s’ouvrent ce lundi à la Primature avec le gouvernement, sur le relèvement du point d’indice et l’augmentation du SMIG ; c’est avec ces deux éléments que les pensions-retraite vont s’améliorer, pas avec la PIP».

Instituée par le gouvernement à l’issue de l’étude du Cabinet McKinsey sur l’état de la pauvreté au Gabon, et votée au Parlement en mai 2014, la PIP avait été distribuée, pour la première fois, en juillet dernier à 30.000 fonctionnaires. Depuis le mois de novembre, elle a été élargie à l’ensemble des agents de l’Etat, soit environ 89.000 fonctionnaires. Alors que les fonds communs concernaient 9000 agents des régies financières et de certains départements ministériels et s’élevaient à 212 milliards CFA, la PIP qui est distribuée aux 89.000 fonctionnaires n’a reçu qu’une dotation annuelle de 100 milliards CFA, soit 25 milliards par trimestre. Une décision que personne, parmi les agents publics, ne comprend. Pourquoi avoir initialement accordé 212 milliards CFA à 9000 agents et ne donner que 100 milliards pour 89.000 personnels ?

Beaucoup d’agents publics se disent en tout cas convaincus que la PIP du dernier trimestre de cette année (décembre) ne sera payée, comme celle de septembre, que très tardivement. Ils pensent que le gouvernement s’est mis en difficultés tout seul en intégrant à cette prime des fonctionnaires civils et militaires qui disposaient déjà de primes spécifiques. La PIP est désormais considérée par la majorité des agents publics rencontrés comme une prime aléatoire, «parce que, selon eux, la bonne idée du départ se révèle aujourd’hui mal appliquée sur le terrain».

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