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Sommes-nous tous Jonas Moulenda ?

Jonas-MoulendaC’est depuis le Cameroun où le journaliste gabonais Jonas Moulenda vit reclus qu’il a annoncé sur les réseaux sociaux, son départ pour la France et les Etats-Unis ayant réussi à obtenir un visa pour l’Hexagone via le consulat Général de France à Yaoundé. Une nouvelle parenthèse dans la vie de ce journaliste que l’on aime ou pas et dont le parcours atypique divise la société gabonaise.

Peu connu il y a encore quelques années avant d’être remarqué en 2009, à travers son brûlot  »Je reviens de Port-Gentil » rapportant des cas de tortures et autres au plus fort de la contestation de l’élection présidentielle anticipée à l’époque où il animait les colonnes de la rubrique consacrée au faits divers dans le journal quotidien l’Union. Et qui lui vaudra plus tard d’être viré faute de preuves matérielles de son reportage. Là est né Jonas Moulenda.

Considéré par beaucoup comme étant un affabulateur, sans cesse à la recherche du scoop, et flairant la bonne affaire, il s’associe avec Désiré Ename, proche d’André Mba Obame et propriétaire du journal Echos du Nord qui tire à boulet rouge sur Ali Bongo et son gouvernement, pour créer « Faits Divers ». Le succès est immédiat, les lecteurs se l’arrachent comme des petits bouts de pain. La recette est simple mais macabre : publier des articles sordides de crimes rituels et autres largement illustrés de photos de cadavres mutilés et des prétendus commanditaires sans tenir compte de la sensibilité des familles de victimes ou de la présomption d’innocence. Tant pis. L’horreur se vend, il a compris.

Mais le problème est que le journaliste d’investigation qu’il se considère, au mépris du professionnalisme, de la déontologie, empiétant souvent sur le terrain judiciaire, et bien souvent sans la moindre preuve, se plaît à dénoncer des prétendus commanditaires, souvent placés au sommet de l’Etat. Un genre professionnel qui lui vaudra des menaces, puis des aller-et-retour au commissariat.

Mais pour certains, Jonas Moulenda ne serait que le fruit de la société, de ce besoin de justice populaire, de soif de dénoncer. Car bien longtemps les affaires de crimes rituels ont été souvent considérés comme étant de l’ordre de l’indicible, la presse n’en parlant qu’à demi-mot et la justice se révélant incapable de traduire les auteurs de ces actes ignobles. Laissant les familles en deuil, sans justice.

C’est ce travail d’investigation qui lui vaudra moult tribulations. Selon ses dires, le journaliste rapportera plusieurs menaces de mort, comme cette course-poursuite jusqu’en territoire camerounais engagée avec un haut responsable qu’il cite comme étant un commanditaire de crimes rituels dans le sud du Gabon. Une situation qui a semble-t-il convaincu les autorités françaises qui lui ont accordé un visa d’entrée en France.

Vrai-faux exil ou non, amateur de scoop ou journaliste d’investigation, il est clair que le cas Jonas Moulenda divise entre hilarité et quolibets ou compassion.

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