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Permis Gré à Gré ou Forêts Communautaires ?

Ministère des Eaux et Forêts - Libreville
Ministère des Eaux et Forêts – Libreville
Le 12 juin dernier, une note circulaire annonçait la volonté du Ministère en charge des Forêts de relancer à titre transitoire les Permis de Gré à Gré (PGG). Ces derniers étaient en effet suspendus depuis le 25 juillet 2012, et ce dans le but de mener une réflexion sur les procédures d’attribution. Annoncée pour stimuler les bénéfices des communautés rurales, l’ancienne forme du PGG (régit par le décret n°725/PR/MEFEPA et l’arrêté 136/MEF) a été reconduite en 2014, à raison d’un maximum de 1100 PGG (correspondant à 55 000 pieds) répartis dans les neuf provinces du Gabon. Si les PGG ont très souvent été assimilés aux forêts communautaires, les modes d’attribution, de gestion et de partage des revenus sont très différents, voire même opposés.

En ce qui concerne les PGG, les personnes impliquées sont les titulaires du permis et l’opérateur économique seulement, tandis que toute la communauté se trouve impliqué dans la forêt communautaire. Dans une forêt communautaire, le prélèvement se fait de manière artisanale, utilisant des engins légers comme la tronçonneuse, la scie mobile, et l’impact sur l’environnement est très faible avec le sciage qui est fait sur place, et l’utilisation de sentiers pédestres. Les PGG par contre implique une exploitation semi-industrielle avec l’utilisation d’engins lourds : chargeurs, grumiers et bulldozers pour la création de routes, ce qui contribue à la destruction de la forêt et de manière indirecte, au braconnage.

Du point de vue des communautés, la foresterie communautaire apporte un bénéfice tant économique que social. Elle contribue à générer des revenus plus importants et permet aussi de créer des emplois locaux, de responsabiliser les habitants de la communauté, de mener des activités fédératrices qui confèrent un bien être et une significative amélioration des conditions de vie. La conduite des PGG par des opérateurs extérieurs à la communauté rendent en revanche les villageois plus vulnérables à des facteurs externes dont ils n’ont pas la maitrise. En plus de voir leur échapper la part principale du bénéfice (20% sont dédiés à la communauté), ils entrent dans un système passif où ils sont peu considérés. En effet, l’entreprise ne les mobilise que pour des emplois non qualifiés et donc peu rémunérateurs.

Le problème aujourd’hui est que certains villages qui se sont vu attribués des forêts communautaires ont confié l’exploitation de ces espaces à des opérateurs économiques car n’ayant aucun moyen de le faire eux même. En effet le concept de forêt communautaire aurait dû être accompagné de programmes de formation pour les populations rurales mais aussi de soutient financier pour les équipements nécessaire. C’est donc sans surprise qu’on retrouve parfois dans des forêts dites communautaires, des engins lourds et d’autres caractéristiques des PGG. C’est une situation que les plus hautes autorités de la République devraient veiller à éclaircir pour le bien des populations rurales et l’environnement.

Carl FANGA

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