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«Le cas Accrombessi» soumis à Manuel Valls

Maixent Accrombessi… l’homme en question. © ny-forum-africa.com
Maixent Accrombessi… l’homme en question. © ny-forum-africa.com
Dans une lettre adressée en copie à plusieurs autres personnalités, à l’instar du président béninois, Paul-Marie Gondjout présente la situation du directeur de cabinet du président de la République au Premier ministre français.

Décidément, le directeur de cabinet du président de la République constitue un véritable problème pour de nombreux compatriotes. Depuis sa nomination, certains comprennent mal comment un individu détenant autant de nationalités a pu être choisi pour occuper une fonction aussi stratégique. Ceci, estime le mouvement «Article 10 – Ali bouge de là» est «un sujet d’importance nationale», alors qu’une proposition de loi portant réprimant les actes de xénophobie, d’intolérance religieuse, de racisme et de tribalisme vient d’être soumise aux députés par Guy Nzouba Ndama, le président de l’Assemblée nationale.

De fait, citoyen français d’origine béninoise et bénéficiant de la nationalité gabonaise depuis peu, Maixent Accrombessi est le sujet d’une correspondance à Manuel Valls. Paul-Marie Gondjout fait part au Premier ministre français de l’équation difficile que constitue ce haut fonctionnaire à qui plus d’un Gabonais attribuent tous les maux du pays. Rappelant au Premier ministre français ses «prérogatives constitutionnelles» et les dispositions de l’article 97 du Code de la nationalité française, le président du mouvement «Article 10 – Ali bouge de là», l’a notamment prié de «faire injonction à Maixent Accrombessi de ne choisir qu’une seule nationalité car sa situation administrative à plusieurs nationalités n’est pas éthiquement compatible avec les fonctions qu’il occupe au Gabon». Sans doute le mouvement «Article 10 – Ali bouge de là» a-t-il en tête un article du Code de la nationalité en France qui dispose : «Perd la nationalité française le Français qui, occupant un emploi dans une armée ou un service public étranger ou dans une organisation internationale dont la France ne fait pas partie ou plus généralement leur apportant son concours, n’a pas résigné son emploi ou cessé son concours nonobstant l’injonction qui lui en aura été faite par le Gouvernement.» Maixent Accrombessi aurait-il un emploi à résigner ou un concours à cesser en France ? Encore faudrait-il motiver l’injonction que devrait lui faire, dans ce cas, le gouvernement francais.

Qu’à cela ne tienne, Paul-Marie Gondjout, qui adressé la même correspondance à Thomas Yayi Boni, le président béninois, ainsi qu’à Daniel Ona Ondo, Premier ministre gabonais, estime que la «fonction de directeur de cabinet du président de la République fait de l’occupant le rouage essentiel dudit cabinet». Or, fait-il remarquer, «après la dernière élection présidentielle (2009), le directeur de cabinet, en plus de ses prérogatives ordinaires, contrôle tout le renseignement militaire et civil dont est destinataire le président de la République». Maixent Accrombessi, estime-t-il, aurait «une totale mainmise sur le Trésor public général à travers la trésorerie spéciale de la présidence de la République où sont logés tous les budgets d’investissements de l’Etat, et le budget des forces armées». Aussi, porte-il à la connaissance de Manuel Valls qu’au Gabon, alors qu’il semble avoir le contrôle de tous les établissements publics rattachés à la présidence de la République, son compatriote «intervient directement dans les nominations aux hautes fonctions de l’Etat, et dans diverses décisions gouvernementales».

Le sujet, soutient Paul-Marie Gondjout, relève désormais d’«une question de sécurité nationale», qui implique un choix explicite de la part de Maixent Accrombessi, accusé de détenir de «larges pouvoirs et des prérogatives extraordinaires». A cet effet, s’il souhaite conserver sa fonction, le directeur de cabinet du président de la République ne doit dorénavant «se prévaloir, au Gabon et ailleurs, que de la seule nationalité gabonaise en perdant toutes celles qu’il aurait pu avoir antérieurement à cette dernière». Le débat est posé.

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