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Emmanuel Issoze-Ngondet : « Au Gabon, il n’y a aucun journaliste en prison »

issoze_ngondetEmmanuel Issoze-Ngondet est ministre des Affaires étrangères et de la Francophonie. Emmanuel Issoze-Ngondet est ministre des Affaires étrangères et de la Francophonie. © Jacques Torregano pour J.A.

Terrorisme dans les pays voisins, relations avec les États-Unis, liberté de la presse… Emmanuel Issoze-Ngondet, le ministre des Affaires étrangères du Gabon, livre à Jeune Afrique son analyse des dossiers chauds du moment. Et défend le bilan du président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 5 ans.

« En Afrique, nous n’insultons pas l’ami qui vient vous soutenir en cas de grand malheur », fait remarquer Emmanuel Issoze-Ngondet. Le chef de la diplomatie gabonaise est atterré par les critiques formulées par certains médias français à l’égard du président de son pays, Ali Bongo Ondimba, après la participation de ce dernier à la marche républicaine organisée à Paris le 11 janvier, au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo.

Lors de l’entretien qu’il nous a accordé le 27 janvier au siège de Jeune Afrique, Issoze-Ngondet s’est indigné de la façon dont on présente le Gabon : un pays où la liberté de la presse ne serait pas respectée. « Il n’y a aucun journaliste en prison dans notre pays, martèle le ministre des Affaires étrangères. La liberté de la presse est consacrée par nos lois, les journalistes écrivent ce qu’ils veulent et ils ne s’en privent pas ! » Et d’ajouter fièrement : « Comment peut-on critiquer avec autant de virulence un pays aussi bien évalué par les agences de notation et qui peut se targuer d’avoir engagé des réformes qui commencent à porter leurs fruits et à produire de la croissance ? »

Sur le terrain de la politique intérieure, le ministre admet que le climat est tendu à cause de la « radicalisation d’une partie de l’opposition ». « Certains veulent créer une situation de désordre pour pousser la communauté internationale à intervenir, explique-t-il. Mais il n’y a pas péril en la demeure. »

« Réponse régionale » à Boko Haram

C’est un homme d’expérience qui l’affirme. Ce diplomate de 53 ans a fait le tour de la planète. Ambassadeur du Gabon entre 2003 et 2009 en Corée du Sud, en Thaïlande et aux Philippines avec résidence à Séoul, en Éthiopie, au Kenya et à l’Union africaine, il est nommé représentant permanent à l’ONU en 2008. À partir de 2009, il écume un certain nombre de ministères : d’abord chargé de l’Énergie, il a ensuite été nommé ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique en 2011 avant de revenir aux Affaires étrangères, où il avait commencé sa carrière en 1988.

Dans ce domaine, l’une de ses plus grandes préoccupations aujourd’hui, ce sont les islamistes nigérians de Boko Haram. Pour stopper leur progression, il préconise une « réponse régionale » et appelle à « une mobilisation des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale ».

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