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Gabon Télévision en grève

Gabon-televisionEn cessation d’activités depuis novembre 2014, le Syndicat national autonome des personnels des affaires sociales (Sapas) conditionne la reprise du travail par le paiement des primes issues des recettes publicitaires.

Rien ne va plus à la première chaine de télévision publique. Les agents fédérés au sein du Syndicat national autonome des personnels des affaires sociales (Sapas) ont, une nouvelle fois, exprimé leurs états d’âme, le 4 février dernier. En grève depuis novembre dernier, le Sapas tenait à faire le point de ce mouvement d’humeur. Malheureusement l’accès au siège de Gabon Télévision lui a été interdit par des éléments des forces de l’ordre. Une décision vertement critiquée par les syndicalistes. «Nous avons été interdits d’entrer dans les locaux de Gabon Télévision. Ce sont les forces de défense qui nous ont intimé l’ordre de ne pas y entrer selon un mot d’ordre de la direction générale. Nous devrions tenir une assemblée générale mais nous avons été forcés de rester dehors», a déploré Aminata Ondo. D’où la tenue de leur assemblée générale à l’entrée principale de Gabon Télévision.

En gros, la présidente du Sapas a rappelé qu’un délai de trois jours avaient été accordé au nouveau directeur général de Gabon Télévision pour vérifier si la prime qui leur est due pouvait être payée. Finalement les fonds disponibles ne permettent pas de payer ces accessoires de solde. Les agents soupçonnent ainsi un détournement de fonds, annonçant qu’une plainte a été déposée pour la disparition d’un peu plus d’un milliard de francs, une somme supposée provenir des recettes publicitaires engrangées pour la seule année 2014.

Disant détenir toutes les preuves de ses affirmations, les syndicalistes s’interrogent également sur les montants et la destination des recettes publicitaires des autres années. En conséquence, Aminata Ondo et ses collègues estiment que tant que la lumière ne sera pas faite sur cette question et tant que l’accès à Gabon Télévision leur sera interdit, la grève se poursuivra. «Nous ne pouvons plus accéder à nos postes de travail, car il faut inscrire nos noms sur une liste, une manœuvre de non-respect du droit syndical. Nous demandons que la manne publicitaire soit partagée : tant que cet argent ne sera pas payé nous ne reprendrons pas le travail et il sera toujours perturbé. Nous devons manifester notre mécontentement dans nos locaux, mais nous forcer à rester dehors n’est pas la bonne solution», a conclu la présidente du Sapas. Voilà un épineux dossier pour le nouveau directeur général de Gabon Télévision, Léon Imunga Ivanga, qui a déjà la lourde mission de redonner très vite un nouveau visage à ce média public.

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