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Faustin Boukoubi : «L’opposition actuelle ? Un collège d’anciens hiérarques du PDG»

Faustin Boukoubi, le 14 mars 2015 au Jardin Botanique de Libreville. © DCP-Gabon
Faustin Boukoubi, le 14 mars 2015 au Jardin Botanique de Libreville. © DCP-Gabon
Profitant de l’occasion que lui offrait, sous le chapiteau du Jardin botanique, la cérémonie de commémoration de la naissance du PDG, le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) a ironisé sur les démissions ayant cours dans son mouvement politique qui vient de voir partir, au cours des 12 derniers mois, un membre du Comité permanent du Bureau politique, René Ndemezo’Obiang, un ancien secrétaire général du parti, Jacques Adiahenot, et des cadres de premier plan tel que Jean Ping. Pourtant, il n’y a pas que des cadres qui partent…

«Mais pourquoi les hiérarques partent-ils ?» serait-on tenté de demander à Faustin Boukoubi. En dehors de 1990, année pendant laquelle le PDG avait perdu de nombreux responsables et militants partis «faire fortune» ailleurs en adhérant ou créant des formations politiques, les années 2008-2015 constituent aussi, sous le magistère Boukoubi, des années de «grande perte en ressources humaines de qualité» pour le parti créé par Omar Bongo. Faustin Boukoubi a pourtant l’air de sous-estimer un mouvement de fond qui dure en réalité depuis pratiquement son accession à la tête du PDG en 2008 lorsqu’il succédait, au gymnase du stade omnisports Omar Bongo, à Simplice Guédet Manzéla. Le parti est confronté à une fuite de ses meilleurs cerveaux depuis cette période.

Fuite des cerveaux

Déjà, à la veille de l’élection présidentielle d’août 2009, d’anciens Premiers ministres, ministres d’Etat et membres du Bureau politique avaient claqué la porte du PDG. En effet, des personnalités comme André Mba Obame, Jean Eyéghé Ndong, Casimir Oyé Mba, Paulette Missambo, Victoire Lasséni Duboze, et d’autres décidèrent de démissionner du PDG. Malgré cette saignée, on avait pu croire, connaissant la force de dissuasion de ce parti, que ce ne serait qu’une crise passagère, mais lorsqu’on voit aujourd’hui encore des militants de premier plan tel que l’ex-Premier ministre Raymond Ndong Sima quitter le Bureau politique, l’on est en droit de penser que ce parti est dans une crise qui, si elle n’est pas profonde, paraît tout de même inquiétante.

Que de cadres partis ailleurs ! Que de militants contestant le mode de fonctionnement ! Venir ironiser publiquement sur les anciens hiérarques alors que, selon des sources concordantes, en privé Faustin Boukoubi critique le système, se disant régulièrement «surpris» et «ulcéré» par les décisions que prend parfois le gouvernement depuis 2009, relève d’une gymnastique intellectuelle incompréhensible.

Départ de petits militants

En plus des cadres de premier plan qui disent ne plus se reconnaître dans ce parti et qui partent, une autre catégorie de membres du parti, les petits militants vont eux aussi, chaque jour, rejoindre les rangs des partisans du changement. Malgré ces départs, Faustin Boukoubi semble avoir beaucoup de mal à mettre en place une stratégie visant à éviter un exode encore plus massif des cadres et militants du PDG. On n’en voudra pour preuve que l’assistance ayant pris part, le vendredi 13 mars à l’Immeuble Arambo, aux conférences-débats organisés par son parti. Une salle vide aux deux tiers. L’intelligentsia a-t-elle tournée le dos au PDG ? Ou boude-t-elle simplement les grand-messes du parti ?

En tout cas, Faustin Boukoubi ne donne pas, pour l’instant, l’impression d’être le grand secrétaire général dont rêve le PDG.

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