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Problème de conscience collective

snecLe héros national tant recherché par Ika Rosira est bien souvent le produit d’un contexte social, politique, idéologique (au sens de manière collective d’appréhender le monde). En ce sens, elle dresse cette fois la typologie des postures politiques du Gabonais. Dans quelle catégorie vous situez-vous ?

On marque une petite pause, dans notre quête d’un Sankara ou d’un Lumumba made in Gabon. Ce problème a soulevé trop de questions, a révélé trop de non-dits, a encouragé la réflexion et a révélé l’émotivité de certaines personnes. Il nous faut nous asseoir un moment et «penser global». Sur le plan politique, il y a clairement quatre camps : ceux qui ont confisqué le pouvoir (le Parti dit démocratique), ceux qui veulent récupérer le pouvoir (toute l’Opposition), ceux qui les observent en espérant secrètement qu’ils s’entre-tueront sans causer plus de drames (les Neutres), ceux qui veulent absolument qu’on leur rende leur pays (les pro-Révolution).

Ceux qui ont confisqué le pouvoir, sont parvenus à le faire avec brio, faut l’avouer, à mettre en place un système de pillage, de perversion des mœurs, d’exploitation de toutes les ressources autant humaines qu’énergétiques, minières et forestières d’un pays sans en être inquiété, sans craindre un soulèvement populaire, sans envisager une seule seconde que ce régime puisse s’essouffler, sans envisager un tant soit peu une alternance politique ; ça relèverait du fantasme, de la fiction, de l’incroyable si seulement ce n’était pas la véritable tragédie que traverse notre pays. Le parti dit Démocratique est l’aberrante démonstration de notre inconscience collective, de la faiblesse de notre peuple et de son incapacité à faire valoir ses droits, ses valeurs et son idéal.

Ceux qui veulent récupérer le pouvoir sont pour la plupart des anciens du régime ou des assoiffés de pouvoir comme on dit vulgairement chez nous. Ils ont besoin de ce statut de leader politique. Ils ont ce besoin vital de commander, de contrôler, de décider, de briller, d’incarner le berger qui va mener son troupeau vers des verts pâturages. Mais soyons sérieux un moment, même s’il en faut du courage pour quitter un système assassin et menteur, assassin et voleur, assassin et narcissique, il faut se rendre à l’évidence : ces gens (pour la plupart) n’ont rien fait pour le peuple. La plupart n’ont pas créé d’école ou de centre éducatif. Ils n’ont pas ouvert d’hôpitaux ou de dispensaires, de service d’aide aux familles ou d’organisme culturel à rayonnement national. Ils n’ont pas non plus créé des emplois ou d’entreprises qui ne se contentent pas de leur profiter ou qui sont simplement assez florissantes pour leur intimer le fait de faire vivre des familles entières. D’un côté, on a des criminels en puissance et de l’autre de beaux-parleurs.

Les neutres sont certainement offusqués par les secrets dévoilés au public et par l’indécence de ces secrets autant lorsqu’il s’agit de dépravation, des systèmes de prostitution sexuelle ou de prostitution intellectuelle, de la privation, de la spoliation, de la fiction dans laquelle nos marchés financiers, politiques et sociaux nous traînent. Les neutres sont pour la plupart en mode «laissons faire Dieu, ce n’est pas à nous de sauver le Gabon, c’est Dieu qui les a mis là, c’est Dieu qui a le pouvoir de les enlever», en fait quand on rentre dans leur raisonnement typique, on est en droit de se demander si dans l’équation, ils font fi de la volonté du Diable, ou bien le Diable en question n’a aucune volonté ? Ahurissant ! Les neutres prétendent que tout soulèvement populaire est susceptible d’entraîner des tueries, un génocide qui ferait des Gabonais, un peuple en voie de disparition, tellement nous ne sommes pas nombreux sur cette planète. Les neutres savent faire la différence entre le bien et le mal. Ils savent le mal causé par le parti dit Démocratique, ils savent bien que «ça suffit comme ça» mais ils préfèrent se dire : «on va encore faire comment ?»

Il y a enfin ceux qui veulent qu’on leur rende leur pays. Ils sont bien plus nombreux que les gens du parti dit Démocratique, bien plus nombreux que ceux qui lèchent les anciens du régime, les pseudo-opposants ou les opposants circonstanciels. Ils sont bien plus nombreux que les neutres. Le problème, c’est qu’ils sont dispersés et cherchent désespérément, armés de leur torche indigène, armés de leur Bible et même de leur Coran, armés du dictionnaire de la vie, armés de leur appétit pour la Justice et l’Équité, armés de leur soif de progrès, armés de projets, d’idées et d’une volonté de fer, des meilleures intentions pour le rayonnement du Gabon dans le monde. Ils cherchent désespérément leur Thomas Sankara, leur Patrice Lumumba, leur Nelson Mandela, leur Che Guevara, leur Stéphane Hessel… Espérons seulement que celui qu’ils cherchent et qu’on espère tous, ne soit pas né récemment.

#BringBackOurCountry

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