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Des malades mentaux partout

malade_mentauxDepuis l’entrée en grève du personnel du service psychiatrique de l’hôpital provincial de Mélèn, le nombre de malades mentaux qui errent à Libreville, la capitale gabonaise, semble avoir augmenté. Si ces indigents n’étaient visibles que dans certains quartiers, leur présence est désormais remarquable dans la plupart des zones ; même dans les secteurs les mieux urbanisés tel que la Sablière…

En grève depuis juin 2014 pour de meilleures conditions de travail, le personnel soignant a quasiment déserté la structure. Les patients, pour ceux qui y sont encore présents, sont entretenus par des parents proches ou des personnes de bienfaisance soucieuses du bien-être de ces êtres humains. Ils leurs apportent des vivres et leurs font prendre un bain. Les pièces servant de chambres sont de temps à autre nettoyées. Il n’y a pas d’eau et les WC ne fonctionnent pas. Les petits besoins se font dans la nature.

La structure est vieillissante. Elle manque du matériel adéquat qui faciliterait son fonctionnement. Le bâtiment où logent les malades mentaux a juste une grille à son entrée principale ; les différentes pièces sont dépourvues de portes et de fenêtres. Il y a quelques mois, de nombreux patients s’étaient échappés nuitamment. L’arrivée des malades mentaux qui traînaient à Lambaréné dans le moyen-Ogooué au service psychiatrique de Mélèn compliqua davantage l’équation. Sur ordre de la Mairie de cette capitale provinciale, les agents des forces de l’ordre saisirent un grand nombre de malades dans les rues et vinrent les déverser à ce service psychiatrique en mal de fonctionnement. Le syndicat durcit le ton après maints avertissements à l’endroit du ministère de la santé qui resta muet. Aujourd’hui le service psychiatrique de l’hôpital provincial de Mélèn, le seul du Gabon, est plongé dans une profonde léthargie.

Fin 2014, un patient de la structure a rendu l’âme. Il était dépourvu de tout traitement. Son corps avait été retrouvé par des personnes de bonne volonté qui se rendent à ce service de temps à autre pour donner un peu d’alimentation à ces malades abandonnés. Aux dernières nouvelles, un nouveau directeur a été promu à la tête de ce service. Une reprise du fonctionnement est donc probable. Les grévistes réclamaient aussi le départ de leur directeur.

A Libreville les malades mentaux, pour ceux qui sont violents, augmentent chaque jour le degré d’insécurité dans la ville. Entre ceux qui lancent des projectiles aux passants, ceux qui agressent à mains nues et ceux qui possèdent une arme blanche, le frisson s’élève à la croisée d’un malade mental.

Georges-Maixent Ntoutoume

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