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Interpellation du gouvernement : Coup de «Tonnerre» à l’Assemblée nationale

Assemblée nationale gabonaiseInterpelé par les députés, le Premier ministre a récemment eu fort à faire devant les blâmes des élus, parmi lesquels, Idriss Ngari, cadre du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). Celui que la presse surnomme le «général Tonnerre» a exprimé son impatience de voir les promesses du Plan stratégie Gabon émergent (PSGE) se matérialiser.

Alors que l’on a entamé la dernière ligne droite vers l’élection présidentielle prévue pour 2016, le «gouvernement d’action» voulu et souhaité par Ali Bongo a décidément du mal à convaincre. A l’exemple des critiques véhémentes faites par plusieurs députés le 5 mai dernier, la lenteur enregistrée dans la matérialisation d’un grand nombre de projets, les promesses, les discours souvent pompeux et autres atermoiements font que plus personne n’y croit, et ont fini d’installer le doute dans l’esprit des populations. D’autant que le Premier ministre, à qui le président de l’Assemblée nationale a demandé de faire preuve de «sérieux» et de «responsabilité», semble dépassé par la charge qui lui incombe, se contentant de répondre à ses interlocuteurs, Albertine Maganga Moussavou (PSD), Michel Mboumi Mouele et Jonathan Ignoumba (PDG) : «Je partage vos analyses et je prends bonne note». Une fuite avant que n’a pas goûté Idriss Ngari, un baron du parti au pouvoir.

En effet, le député de Ngouoni (Haut-Ogooué), plusieurs fois ministre, s’est montré particulièrement corrosif à l’égard du gouvernement qu’il a invité à plus de pragmatisme. «Pourquoi le budget de fonctionnement (du pays) ne tourne pas ? N’y-a-t-il plus d’argent ? Mais dites-le nous !», a-t-il lancé, arrachant un rire au président de l’Assemblée nationale. Pour Idriss Ngari, tout va trop lentement. Et le «Gabon des services» contenu dans le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) cher à Ali Bongo éprouve beaucoup de mal à satisfaire les attentes des élus, partant des populations. «Pour que le ’’Gabon des services’’ tourne, il faut un budget. (Or), même dans les services de sécurité et de défense, il n’y a rien ! Là encore, personne ne peut me tromper, parce que je sais», a soutenu l’ancien ministre de la Défense nationale, qui a appelé à plus de clarté et de transparence, «pour que les gens comprennent les choses» et pour que les gouvernants soient «crédibles».

De même, le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale s’en est vivement pris au «Gabon industriel», en expliquant que «les Gabonais voudraient savoir le nombre d’industries mises à leur disposition depuis six ans». Des projets liés à la construction du barrage sur l’Okano à Mitzic à celui des chutes de l’impératrice Eugénie dans la Ngounié, celui que la presse nomme «général Tonnerre», en référence à la traduction littérale de son patronyme en français, a dit attendre impatiemment la réalisation, autant que les Gabonais qui ont besoin d’énergie électrique. «Il faut dire (aux Gabonais) pourquoi les travaux n’ont pas démarré», a-t-il exhorté, avant d’attaquer, un brin moqueur, le «Gabon vert» par le projet «Graine» (Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés), lancé il y a quelques mois. S’il s’est montré peu convaincu par ce nouveau projet, Idriss Ngari n’en a pas moins exprimé son agacement devant la politique actuelle : «Je pense que le tout n’est pas de faire des discours tous les jours. On parle trop politique dans le pays mais on ne réalise pas ce que la politique veut. Ce n’est pas normal. Je veux bien qu’on nous donne des cours de finance, mais il faut faire les choses de façon pragmatique», a-t-il conclu, renvoyant le gouvernement à ses chères études.

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