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Suite à une analyse de la situation actuelle : Le Front juge la démission d’Ali Bongo nécessaire

Le président du Front, Jean de Dieu Moukagni Iwangou. © Gabonreview
Le président du Front, Jean de Dieu Moukagni Iwangou. © Gabonreview
Jugeant que le président de la République a cessé de protéger le peuple et qu’il viole indéfiniment la Constitution, le Front de l’opposition pour l’alternance a estimé, le 12 mai à Libreville, que la seule conséquence à en tirer est son départ.

Décidé à mettre un terme au régime d’Ali Bongo, le Front de l’opposition pour l’alternance en appelle à la démission pure et simple de celui-ci, invitant le peuple à la résistance face à l’oppression et les forces de défense à soutenir cette démarche. Telle est la substance de la conférence de presse animée le 12 mai courant à Libreville par Jean de Dieu Moukagni Iwangou, qui a évoqué «l’Etat hors-la-loi», «la saisine de la Cour pénale pour crimes contre l’humanité, tirés des violences de masse planifiées par le gouvernement contre les populations civiles pour des motifs politiques, respectivement les 20 décembre 2014, 9 avril 2015 et 11 avril 2015», «la saisine de la Cour pénale internationale pour une enquête indépendante aux fins de déterminer la nature des armes non létales utilisées à Libreville contre les populations placées dans un environnement confiné le 1er mai 2015».

Dans le même ordre d’idée, le président en exercice du Front de l’opposition pour l’alternance a mis en avant «l’enrichissement illicite du président de la République par prise illégale d’intérêt et conflit d’intérêt et la pauvreté des Gabonais» ainsi que «l’enlèvement et la séquestration judiciaires comme mode de traitement du pluralisme politique». Concernant le premier point, il a estimé que «le chef de l’exécutif qui est la clé de voûte des institutions, dont il doit assurer le fonctionnement régulier, se retrouve à la base du blocage des institutions», évoquant notamment la transcription de l’acte de naissance d’Ali Bongo qui s’est soldée par un «faux en écritures publiques contre le maire du 3e arrondissement de Libreville et Ali Bongo». Jean de Dieu Moukagni-Iwangou regrette également que la Haute cour de justice, seul organe habilité à juger le président de la République, les membres du gouvernement, les présidents et vice-présidents des corps constitués demeure fictive. Car, les 13 membres qui la composent, dont sept magistrats nommés par décret présidentiel, n’ont jamais été désignés. «Par cette attitude, motivée par la seule volonté de soustraire l’ensemble des membres du régime au pouvoir de toute poursuite, de sorte à leur garantir la totale impunité, la Haute cour de justice n’a jamais été mise en place», a-t-il analysé.

Au titre de la deuxième récrimination, il a annoncé la saisine de la justice internationale, «seule susceptible de dire le droit à l’encontre des membres du régime et le président de la République, tous donneurs d’ordre, mais protégés par une impunité, organisée par le président de la République, l’Assemblée nationale et le Sénat». Car a-t-il rappelé, en se gardant d’interdire les réunions publiques sollicitées aux dates susmentionnées, «le régime a visiblement planifié des violences de masse contre des populations identifiées sur des motifs politiques».

S’agissant des armes utilisées à Libreville contre les populations, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou souhaite le contrôle, et si nécessaire, la destruction, sous contrôle international, de cet arsenal, afin de garantir «la protection de la démocratie, ainsi que la sécurité des personnes». Rappelant ensuite que la fonction de président de la République est incompatible, aussi bien avec l’exercice de toute autre charge publique, mais aussi avec toute activité rémunérée, il a déploré la violation de toutes ces prescriptions. «En mettant en place Delta Synergie, l’analyse démontre qu’Ali Bongo a hérité, et continue de consolider une mécanique implacable de captation des deniers publiques», a-t-il souligné, avant d’ajouter : «Cette mécanique est au fondement de la mauvaise gouvernance du pays, en même temps qu’elle siphonne l’économie nationale».

Le Front sollicite, à cet effet, un bénéfice d’inventaire sur le patrimoine d’Omar Bongo Ondimba, «qui ne peut se justifier par ses seuls revenus à la tête de l’Etat, dont il faudra nécessairement dévoiler les niveaux». Jean de Dieu Moukagni-Iwangou a conclu son propos par les arrestations d’Annie Léa Meye et Georgette Toussaint. «Elles ont été gardées 17 jours, sans possibilité pour leurs avocats d’accéder aux dossiers. Il y a manifestement une violation grave et continue de la loi, opérée sous contrôle judiciaire, au vu et au su de toutes les autorités ayant pouvoir de donner suite», a-t-il affirmé, évoquant parallèlement les arrestations de Jean de Dieu Ntoutoum-Eyi et d’un jeune garçon de 17 ans, Obama Mombo. Pointant un doigt accusateur vers Ali Bongo, le président en exercice du Front de l’opposition pour l’alternance pense que le président de la République a cessé de protéger le peuple et d’être juste envers tous. En conséquence, «il doit présenter sa démission».

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