spot_imgspot_img

Déclaration de Montclair de Luc Bengono Nsi et de la Diaspora d’Amérique du Nord

C’est ce lundi 27 juillet en clôture des travaux de Montclair au New Jersey (USA) que Luc Bengono Nsi, président du MORENA, a lu, en son nom propre et au nom de la Diaspora Politiquement Engagée en Amérique du Nord, le texte de résolutions suivant, avec à ses côtés, le Dr. Daniel Mengara, Porte parole de la Diaspora Politiquement Engagée en Amérique du Nord et Président du mouvement Bongo Doit Partir-Modwoam, et Monsieur Allhen Allhan Ambamany, Délégué Spécial de la Diaspora Politiquement Engagée en Amérique du Nord. Luc Bengono Nsi est, en effet, depuis le 22 juillet 2015, aux Etats-Unis où il a pris part en tant qu’invité au conciliabule initié par la Diaspora Politiquement Engagée en Amérique du Nord. Le conciliabule, qui devait durer du 24 au 26 juillet a vu le président Bengono Nsi partager, le 24 juillet à Washington, un moment de communion avec la diaspora gabonaise aux Etats-Unis (Voir vidéo de son intervention) en compagnie de Monsieur Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, Président du Front uni de l’opposition (Voir vidéo de son intervention) et le Dr. Daniel Mengara (Voir vidéo de son intervention). Le conciliabule visait à discuter, puis asseoir les bases idéologiques, politiques et juridiques de la destitution d’Ali Bongo au Gabon par le biais d’une Assemblée Constituante du Peuple. La version vidéo de la déclaration de Montclair du 27 juillet 2015 suivra dans quelques jours.


Déclaration de Montclair
New Jersey, Etats-Unis d’Amérique
27 juillet 2015

Gabonaises, Gabonais,
Chers compatriotes.

C’est avec gravité que je vous parle du haut de ce magnifique promontoire de la ville de Montclair, à seulement quelques jets de pierre de la ville de New York et de la vallée newyorkaise que vous voyez derrière moi.

New York n’est pas simplement une ville qui se prête par hasard à l’admiration des touristes. C’est le symbole de la puissance économique de l’Amérique. Mais cette puissance économique ne serait pas possible aujourd’hui si les ancêtres de ce pays ne s’étaient pas un jour érigés en défenseurs des libertés universelles de l’Homme, d’abord en s’affranchissant de la tutelle coloniale de l’Angleterre dans leur fameuse déclaration d’indépendance, ensuite dans l’affirmation des principes qui garantissent aujourd’hui à chaque Américain la libre poursuite du bonheur.

Dans la libre poursuite du bonheur, il y a, avant tout, la somme de tous les droits, de toutes les libertés de l’Homme, dont la liberté de s’exprimer, la liberté de circuler, la liberté d’entreprendre et la liberté de choisir librement ses dirigeants. C’est donc dans les principes de la libre poursuite du bonheur que se trouvent, en fin de compte, les fondamentaux qui affirment la dignité de l’homme, la dignité d’une nation.

Mais il y a aussi, dans la déclaration d’indépendance américaine, une injonction qui demande à chaque citoyen et chaque citoyenne de toujours se tenir prêt à combattre jalousement, voire farouchement, tout ce qui pourrait, un jour, remettre en cause cette libre poursuite du bonheur, cette dignité de l’homme et de la femme qui font la fierté de toute nation libre, de tout peuple affranchi.

C’est que cette injonction, chers compatriotes, proclame, au final, le droit de chaque citoyen et de chaque citoyenne à défendre la République, donc à se soulever contre tout gouvernement injuste qui aura osé fonctionner en marge de ce contrat social de façon arbitraire. Cette injonction, chers compatriotes, est celle qui dit au citoyen et à la citoyenne qu’il a le droit de se révolter, de recourir à une insurrection réparatrice et assertive de la souveraineté du Peuple à chaque fois qu’un gouvernement se sera permis de remettre arbitrairement en cause les principes sacrés de la libre poursuite du bonheur.

Ce sont, d’ailleurs, ces principes que le Mouvement de Redressement National (MORENA), dont j’ai l’honneur aujourd’hui de présider la destinée, avait voulu défendre en 1981 quand nous exigeâmes d’Omar Bongo qu’il reconnût immédiatement aux Gabonais leur droit à la libre poursuite du bonheur. Comme réponse, le dictateur nous jeta en prison.

Mais comme vous le voyez, même la prison ne peut briser la volonté d’un citoyen animé du type de conviction qui découle de son devoir à toujours défendre la République. Cette défense de la République est aussi, avant tout, synonyme de la défense du droit de son prochain à l’emploi, à l’éducation, aux soins de santé, à la libre circulation, à la libre expression, au libre accomplissement, à la dignité humaine. C’est cela le sens du patriotisme. Et c’est parce que j’étais animé de ces convictions altruistes et patriotes qu’Omar Bongo n’a jamais pu me briser. La preuve, je suis toujours là.

Mais ce combat pour la dignité du Gabonais, ce combat que j’ai commencé en 1981, il y a, donc, 34 ans, avec plusieurs compagnons de lutte, dont plusieurs sont tombés ou se sont égarés en cours de route, il faut le terminer. Mais le terminer comment ?

Simplement en nous assurant que les aspirations qui furent nôtres il y a 34 ans, et qui sont encore celles de la jeunesse aujourd’hui, puissent trouver leur réalisation par l’action conjuguée de toutes les générations combattantes. Nous, de la vieille génération, devons cela à notre jeunesse. Mais nous ne servirons ni l’intérêt de cette jeunesse ni celui du Gabon et encore moins les intérêts de la postérité si nous, les aînés, nous lançons comme des moutons et de façon prématurée, dans le débat des élections et de la candidature unique.

Autrement dit, la préoccupation des Gabonais ne doit pas être de se lancer, déjà, dans le débat de la campagne électorale alors même que celui des conditions de la transparence des élections n’est même pas encore posé. Voilà pourquoi j’ai tenu, chers compatriotes, dans cette déclaration de Montclair aux Etats-Unis, à vous parler pour demander à chacune et à chacun d’entre vous de prendre ses responsabilités, car il arrive dans la vie de chaque homme, de chaque femme, de chaque citoyen, un moment où chacun et chacune se doit de faire face à son devoir de citoyen.

Oui, chers compatriotes, les fructueux échanges pour un Gabon nouveau que j’ai eus avec la Diaspora Politiquement Engagée en Amérique du Nord nous appellent à une prise de responsabilité autour des fondamentaux qui vont nous éviter de perdre encore notre pays en 2016 parce que nous aurons continué à croire à l’illusion qui nous fait croire que c’est par la participation sans conditions à une énième élection perdue d’avance que viendra le salut du Gabon, que nous pouvons gagner une élection présidentielle au Gabon des Bongo Ondimba et acolytes en comptant uniquement sur l’argent et les réseaux.

Ce serait une erreur. Ce serait également un leurre.

Voilà pourquoi, aujourd’hui, devant l’histoire et devant les hommes, je déclare, en compagnie des représentants de la nouvelle génération que sont le Dr. Daniel Mengara, Président du mouvement Bongo Doit Partir et Porte Parole de la Diaspora Politiquement Engagée en Amérique du Nord, et Monsieur Allhen Allhan Ambamany, membre de cette Diaspora engagée, et conformément aux résolutions des travaux auxquels j’ai participé du 24 au 26 juillet dans le cadre de l’invitation qui m’avait été faite par cette diaspora,

• Qu’il ne saurait aujourd’hui s’envisager d’élection crédible au Gabon avec Ali Bongo Ondimba toujours au pouvoir ;

• Qu’aucune élection ne serait crédible au Gabon si elle est organisée et contrôlée unilatéralement par le régime Bongo-PDG ;

• Qu’aucune garantie de gagner le pouvoir par les urnes n’existera au Gabon s’il n’est pas procédé, au préalable, à une révision de la Constitution ;

• Qu’une candidature unique de l’opposition sans réformes préalables et sans garanties de transparence est une victoire garantie pour Ali Bongo, et que tout vote, dans ce contexte galvaudé, est un vote pour Ali Bongo Ondimba ;

• Que la question de la candidature unique ne se pose que parce qu’il n’y a, aujourd’hui, qu’un seul tour d’élection au Gabon, et que si nous nous battons tous pour imposer, au minimum, une révision de la Constitution qui garantirait un second tour d’élection, l’informatisation et la biométrisation du fichier électoral, une réforme de la CENAP, une réforme de la Cour constitutionnelle et l’indépendance des procédures électorales, la victoire de l’opposition serait assurée et il n’y aurait plus besoin de candidature unique puisque chaque Gabonais qui s’en sent l’envie aurait alors la liberté de concourir au suffrage des Gabonais en leur proposant sa vision du Gabon nouveau ;

• Que face à l’affront fait à la République par l’usage de faux qui lui a permis d’accéder frauduleusement à la magistrature suprême du Gabon, la légitimité et la légalité d’Ali Bongo Ondimba doivent être remis en cause ; nous avons donc besoin, à ce titre, de poser, sur la place publique, la question de la démission ou de la destitution pure et simple d’Ali Bongo Ondimba et la fin du système Bongo-PDG ;

• Qu’en l’absence de toute volonté de dialogue constructif, responsable et patriotique par le pouvoir en place, le seul recours pacifique du Peuple réside dans l’organisation au Gabon, par le Peuple lui-même, d’une Assemblée Constituante qui demeure la meilleure et la seule option pour doter le Gabon d’institutions fortes conduisant à une transition pacifique et souveraine de notre pays vers une démocratie digne de ce nom.

Je me donne donc pour tâche aujourd’hui de convaincre mes collègues de l’opposition que c’est là le seul agenda politique qui vaille la peine d’être adopté si nous voulons que la prochaine élection présidentielle au Gabon porte en elle la volonté du Peuple ; que si une élection doit se tenir au Gabon, elle doit porter en elle la garantie que la voix et le choix du Peuple seront entendus.

Vous me permettrez, à ce sujet, de revenir au débat sur l’Article 10 de la Constitution gabonaise, qui stipule que les Gabonais d’adoption ou ceux nés de parents étrangers ne peuvent se porter candidat à la présidence de la République jusqu’à la quatrième génération.

Je suis ici aux Etats-Unis, pays peuplé en majorité d’immigrants, mais dont la Constitution contient les mêmes dispositions que l’article 10 de la Constitution gabonaise. Ces clauses exigent des candidats à une élection présidentielle non seulement qu’ils doivent naître en terre américaine d’au moins un parent américain, mais aussi qu’ils fassent montre de beaucoup d’honnêteté, de moralité, de sincérité et, surtout, de patriotisme. On aurait donc du mal à voir un candidat américain fournir, dans son dossier de candidature, de fausses informations dans le seul et unique but de tromper son peuple et se hisser frauduleusement à la magistrature suprême. Aux Etats-Unis, tout doute sur un candidat donne lieu à une enquête sur les allégations. Barack Obama avait dû, lui-même, devant les doutes des Américains, fournir l’original de son acte de naissance. Pourquoi en serait-il autrement au Gabon ?

Dans un pays de droit, la fraude intentionnelle et le faux et usage de faux sont des crimes. Ces crimes sont suffisants, à cause des questions d’éthique et de moralité qu’ils déclenchent, pour mener à la démission ou à la destitution d’un Président de la République. Et parce qu’Ali Bongo est coupable de ces crimes, il doit démissionner. Sur cette base également, il ne peut plus se porter candidat à aucune élection présidentielle gabonaise.

Soyons clairs. Il ne s’agit nullement ici d’un appel au boycott des élections. Je dis simplement qu’aucune élection ne doit plus se tenir au Gabon si elle a Ali Bongo comme candidat et si elle ne porte pas en elle la garantie de la volonté du Peuple. A ce titre les Gabonais doivent se tenir prêt à empêcher la tenue d’une telle élection, et cette obligation d’empêcher la tenue de cette élection commence, maintenant, avec le projet d’Assemblée Constituante proposé par la diaspora.

Telle est ma position et telle est la position de la jeunesse ici représentée à mes côtés par le Dr. Daniel Mengara et Monsieur Allhen Allhan Ambamany. Je crois également que telle est la volonté et le désir de la très grande majorité des Gabonais qui ne veulent plus subir le bongoïsme.

A la communauté internationale, je lance l’appel du droit. Au Gabon, nous avons essayé tous les recours que le droit peut nous permettre et toutes les formes de dialogue constructif que peuvent mener des citoyens en vue de faire triompher la démocratie, la paix, la justice et l’unité nationale. Ali Bongo Ondimba et son régime s’y refusent systématiquement.

Nous ne pouvons plus attendre. Le Peuple est fatigué d’attendre.

Que ceux qui, aujourd’hui, au Gabon, veulent détourner l’attention du Peuple de ce débat, du seul vrai débat qui en vaille la peine aujourd’hui en se lançant prématurément dans la campagne pour une candidature unique condamnée à simplement accompagner Ali Bongo dans des élections perdues d’avance sachent qu’ils porteront sur eux la responsabilité de l’échec non seulement de la démocratie, mais aussi de l’opposition au Gabon en 2016.

Il appartiendra alors au peuple de juger.

Vive le Gabon.
Vive la République.

Signataires de cette résolution :
—————————–
Pour le MORENA
Monsieur Luc Bengono Nsi, Président-Fondateur;
Pour la Diaspora Politiquement Engagée en Amérique du Nord
Monsieur Daniel Mengara, Porte Parole ;
Monsieur Allhen Allhan Ambamany, Délégué Spécial.

Exprimez-vous!

  1. Quand un texte est bien écrit, il faut le partager. Merci Monsieur Luc Bengono Nsi​. Que Dieu le Père Tout Puissant vous garde le plus longtemps. Merci.

Répondre à Bouka Rabenkogo Annuler la réponse

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES