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Gabon-France : rien ne va plus

Maixent Accrombessi. © D.M.
Maixent Accrombessi. © D.M.
Les relations entre les deux partenaires particuliers, historiquement très proches, commencent à se refroidir, après la multiplication des épisodes vécus comme des humiliations par Libreville.

Après l’affaire dite des biens mal acquis, puis l’astronomique redressement fiscal infligé au pétrolier Total, puis la saisie pendant plusieurs semaines de l’avion de la présidence gabonaise, l’arrestation de Maixent Accrombessi, directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, le 3 août, dans le salon VIP de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, sera-t-elle la goutte d’eau qui fera déborder le vase ?

Au Palais du bord de mer, siège de la présidence gabonaise, on ne croit pas à une maladresse. Encore moins à la sacro-sainte indépendance de la justice française, qui, parfois, sert de paravent au pouvoir politique. Car Maixent Accrombessi n’est pas n’importe qui.

Plus proche collaborateur d’ABO, il n’accepte plus que, comme au temps d’Omar Bongo Ondimba, certaines entreprises françaises se comportent au Gabon en terrain conquis. Et il a donc entrepris de diversifier les partenaires économiques de son pays.

Une justice française critiquée

On s’interroge aussi sur les raisons qui ont conduit les magistrats français à s’intéresser à Accrombessi dix ans après les faits et huit ans (juillet 2007) après l’ouverture d’une enquête préliminaire contre le groupe Marck. Et puis, pourquoi avoir choisi cette mise en scène humiliante pour l’intéressé, alors qu’il était si facile de le convoquer ?

Si Accrombessi était bien le conseiller d’ABO au ministère de la Défense au moment des faits, il était surtout un homme d’affaires, non un fonctionnaire de l’État, et en aucun cas un « agent étranger », qualification pénale retenue par la justice française. Surtout, le contrat en question ne concernait pas le ministère de la Défense, mais celui de l’Intérieur, et avait d’ailleurs été paraphé par l’ancien ministre André Mba Obame (décédé en avril).

Conclusion d’un intime du cabinet d’Ali : « Paris a fait là un pas inacceptable. N’importe quel pays étranger pourrait donc, sur la seule base d’une dénonciation calomnieuse, attaquer en justice un haut commis de l’État gabonais, en s’affranchissant des règles du droit international ? Nous ne l’acceptons pas plus que les Marocains n’ont accepté la tentative d’interpellation d’Abdellatif Hammouchi [le patron des services secrets] par la police française, en février 2014 à Neuilly-sur-Seine. »

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