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Mener le vrai combat pour libérer le peuple Makaya de l’encanaillement

Moulomba-Edzodzomo-Ella1Par Martin Edzodzomo-Ela

Le peuple « Makaya. »

Makaya, mot d’origine de l’ethnie Vili qui signifie les feuilles mortes. Il est devenu un patronyme courant. Dans le sens premier de « feuilles mortes », il traduit l’idée d’une chose qui n’a plus de valeur, un « sans importance. » C’est dans ce sens que le billet « Pour Moi Quoi Makaya » du quotidien gouvernemental l’Union l’utilise, pour signer ces fameux «chroniques acerbes ». Makaya est le « Pauvre bougre » sans importance pour ceux qui compte, dont l’avis importe peu, mais qui se permet quand même de dire ce qu’il pense. Tel est le sens que prend le nom Makaya qui signe ces fameux billets du journal l’Union. Critique souvent très acerbe, parfois caustique, mais toujours juste et à propos. Pour le peuple, le nom Makaya a fini par désigner sous le régime de Bongo, la très grande majorité des indigènes, dominés par un régime prédateur et tyrannique qui s’est allié à toutes les catégories d’allogènes « les Mamadou », qui ont le monopole de l’économie. Le Makaya c’est l’indigène gabonais, qui s’est vu progressivement marginalisé dans la maîtrise de son pays. Celui qui, se retrouve vivant en marge de la sphère économique dans son pays, le Gabon au profit des « Mamadou », les allogènes de tout acabit : expatriés, occidentaux, syro-libanais, ouest-africains, etc.

Quand le chrétien rencontre cet ordre dans le Premier Testament de la Bible : « Il n’y aura pas de pauvre chez toi »( Deutéronome 15.4). La compréhension du mot pauvre renvoie à celui qui est courbé, abaissé, accablé, comme l’est aujourd’hui la très grande majorité de Gabonais : les « Makaya ». Les prophètes bibliques se sont élevés avec véhémence contre l’oppression des faibles par les riches. C’est dans ce sens que le philosophe américain William James a montré que la pauvreté allait au-delà de la question. « Aucun châtiment plus terrible ne pourrait être infligé, si une telle chose était possible, que d’être introduit dans une société et rester délibérément et complètement ignoré de tous ses membres. Si personne ne se retrouvait quand nous entrons dans une pièce, ni ne répondait quand nous parlons, ni ne prêtait attention à ce que à ce que nous faisons, mais si chaque personne que nous rencontrons feignait de ne pas nous voir et se comportait comme si nous n’existions pas, une sorte de rage et de désespoir impuissant nous envahirait bientôt, en comparaison desquels la plus cruelle torture corporelle semblerait douce ». La pauvreté ainsi vécue renvoie à l’insignifiance, elle est certes économique, mais aussi culturelle, morale et relationnelle. Le Gabonais Makaya, est aujourd’hui le plus pauvre parmi les pauvres. Car, comme disait Mère Teresa : « La plus grande pauvreté, c’est de ne compter pour personne » ; autrement dit, être considéré de Makaya : les feuilles mortes. Pire, le Gabonais « Makaya » connaît la misère. Il est miséreux. Selon la distinction féconde de Thomas d’Aquin, le pauvre est celui qui manque du surplus. Le miséreux, lui, manque même du nécessaire. La pauvreté se qualifie par les principes de simplicité et de frugalité. Ainsi, les peuples habitants les terres ingrates du Sahel sont pauvres. Alors que la misère désigne la chute dans un monde sans repère où toutes les forces du sujet sont orientées vers la survie, quel que soit le prix. Voilà ce à quoi a été réduit l’indigène gabonais par le régime prédateur qui sévit au Gabon depuis bientôt un demi- siècle. Pourtant, le Gabon est riche, scandaleusement riche de ressources économiques. Le Gabon comme disent les observateurs perspicaces c’est un pays bénit des « Dieux », mais qui est tombé dans les mains du « Diable » !

Le devoir d’une société, qu’on peut considérer comme une exigence des droits de l’homme, est d’éradiquer la misère. Une fois la misère dépassée, les questions se posent autrement. Lorsque tout homme est pourvu du nécessaire, le pain et le livre, c’est-à-dire du minimum matériel et du minimum de dignité humaine, la question de la répartition du luxe change de registre, on n’est plus dans l’urgence mais dans la convenance.

Pour un peuple, le pire des dénis de justice est atteint quand il n’est pas seulement écrasé, mais aussi effacé de la mémoire universelle par une propagande hégémonique qui la voue aux poubelles. C’est ce que le système Bongo a fait de l’indigène gabonais. Etranger sur son propre sol, banalisé et effacé de sa propre histoire depuis 1964, depuis donc 51, plus d’un demi-siècle. C’est ce que les héritiers de Bongo (fils putatifs et autres) continuent de faire par les stratégies que les uns et les autres développent pour soit maintenir le pouvoir auquel ils ont accédés à la mort du « père », soit y accéder par une alternance à celui qui selon eux, menace la survie du système par une gestion calamiteuse.

[L’avocat à la Cour et Docteur en Droit, Robert Bourgi ne s’est pas fait prier pour confirmer ce que d’autres avant lui ont eu à fustiger concernant le mode opératoire de celui qui, (…) était présenté comme «le meilleur défenseur des intérêts français dans tous les domaines». Entre autres, il est en effet reproché au président Ali Bongo Ondimba d’écarter des affidés de son père dans la gestion du pays au détriment d’un nouveau personnel. (…) Le président Ali Bongo dont je suis très proche et dont j’ai souhaité l’élection en 2009. «Je suis resté extrêmement proche de lui contrairement à ce qui se dit çà et là. Il faudrait (…) qu’il manifeste le désir et la volonté rapide de ramener la paix dans la famille, de retrouver sa sœur Pascaline, de reprendre le dialogue froid et actuellement interrompu avec Jean Ping, Paul Toungui et tant d’autres». (…)Voulant désespérément retrouver en Ali Bongo le caractère et les manières d’Omar, Robert Bourgi (…) ne lui reproche pas moins d’écarter les caciques du régime en place depuis 46 ans : le tort qu’il a eu, c’est de laisser sur le bord de la route tous ceux qui ont accompagné son père pendant des décennies, qui lui ont été fidèles, qui l’ont servi et qui ont également servi Ali Bongo et qui ont permis son élection».» (Robert Bourgi sur le plateau de France 24, le 13 avril 2014. © Capture d’écran – Gabonreview)

Les damnés de la terre.

“Mais quand l’Afrique parviendra-t-elle à s’arrimer au progrès ? […] Partout les morts s’ajoutent aux morts qui alimentent le plus grand charnier de la planète. Partout la corruption nourrit la corruption qui se transforme en une maladie endémique. Le drame africain devient un tel lieu commun que l’indifférence s’installe. Nous devrions, pourtant entendre en nous ces souffrances. Ces femmes et ces hommes sont comme nous et méritent un autre sort que celui de damnés de la Terre. Leur descente aux enfers donne la mesure de l’effort, immense, qu’il a fallu aux pays occidentaux pour dominer leur propre barbarie. Elle nous rappelle, aussi, que ce mal absolu n’est jamais vaincu.

La débâcle africaine, plus de quarante ans après la décolonisation, incombe, il est temps de le dire, d’abord aux Africains. Ils ont trop maudit le passé et cédé aux mirages d’une libération sans contraintes. Leur responsabilité s’arrête, cependant, aux diktats que leur a imposés l’ordre mondial. Cette émancipation, vieille de moins d’un demi-siècle, a ouvert un sinistre terrain de manœuvres à la rivalité qui opposa, jusqu’à la fin des années 80, l’Union soviétique et les Etats-Unis. La politique internationale y a trouvé son compte ; les hommes, non. D’autant que les pays riches, victimes de leur individualisme, ont oublié qu’il ne peut y avoir de paix vraie, profonde et durable sans développement fort. Or, des milliards d’homme et de femmes vivent, encore aujourd’hui, dans le dénuement. Comme le déclarait le général de Gaulle, le 23 avril 1960, à Washington : “Par-dessus toutes les théories, toutes les doctrines et tous les régimes, la grande affaire mondiale, c’est délivrer de la misère et orienter vers le développement ces 2 milliards d’hommes dépourvus.” Tout le monde, en vérité le sait. Tout le monde plus ou moins, le dit. Mais personne n’agit réellement et fortement. Avec, pour résultat, le pire.”(Denis Jeambar (L’Express n°2673 du 26 sept au 2 oct. 2002). Or, il s’est avéré aujourd’hui que sans démocratie, il ne peut y avoir de développement véritable. C’est donc par la promotion prioritaire de la démocratie que l’Afrique parviendra à s’arrimer au progrès.

L’arrogance de l’incompétence ?

Quarante six ans de très mauvais gouvernement, de corruption et de gabegie et de prédation ont usé les Gabonais, épuisé leurs ressources. Ils ont fait de l’Etat gabonais un Etat défaillant et criminel. Avec le dirigeant au pouvoir depuis presque un demi-siècle, le Gabon est aujourd’hui un Etat défaillant qui, par absence de volonté n’assure pas pour ses citoyens les missions régaliennes d’un Etat : la sécurité, la défense de la propriété, les services publics fondamentaux et les infrastructures essentielles. Il est devenu en plus un foyer potentiel ou effectif de terrorisme, de crime organisé, de trafic de drogue, de maladies et d’immigration sauvages, porteuse de violence et d’instabilité :- (La Légion étrangère est une réelle menace de destruction de la Nation gabonaise ; l’infiltration de l’islamisme de la secte Boko Harem aussi).

C’est une situation explosive au sein de notre Nation gabonaise. Cette situation entretient des frustrations, et peut à tout moment balancer dans la violence, quoi qu’en disent les thuriféraires du régime. Un régime qui a institutionnalisé le crime rituel, la corruption, le détournement des deniers publics, par les hiérarques du régime, dont l’impunité est une grossière offense à la morale.

Ce peuple qui se sent maudit est en fait victime, depuis 1967, de son mauvais dirigeant qui s’était éterniser au pouvoir, et qui s’est révélé à la fois méchant, et machiavélique. Le régime Bongo qu’a institué la France est criminel, par incompétence. Il n’y a pas que le crime de guerre ou le crime contre l’humanité que la communauté internationale devrait poursuivre et sanctionner : il y a aussi le crime des dirigeants contre leur peuple.

Et dans ce procès, la France n’est pas qu’un témoin ; elle est si non totalement responsable, du moins complice. Au Gabon, malgré la tentative de démocratisation du pays, voulue par les populations, et enclenchée après les assises de mars-avril 1991, notre pays a régressé en matière de processus démocratique. Peu d’anciennes colonies françaises d’Afrique noire sont sorties du degré zéro de l’indépendance. Le néocolonialisme, la « Françafrique » mis en place par Jacques Foccart, en lieu et place d’une véritable indépendance, impose et maintient des proconsuls sur les anciens territoires, manipule l’armée, la police, la monnaie, contrôle la rente des matières premières. Les cas des pays pétroliers d’Afrique centrale est typique à cet égard : Le Gabon avec Bongo, notre pays a en effet plutôt reculé sur plusieurs points.

Nous sommes de nouveau à l’époque du PDG, parti unique, parti État des années 70. C’est ce qu’atteste le conglomérat de pseudo partis politiques regroupés dans le cadre de la «mangeoirecratie » dans soi-disant majorité présidentielle : UMP/Omar Bongo. C’est un véritable hangar four tout, dans lequel on a rassemblé “tous les invendus des anciens fonds de commerce politiques arrivés presque en dépôt de bilan”. Que cherche-t-on d’autre que de récupérer un fonds de commerce, voire un pas de porte, et de consolider sa petite part de marché à faire valoir auprès du potentat. Entre Mba Abessole hier opposant qui a rejoint la majorité présidentielle, bataille d’idées ou positionnement en vue de la succession. Sans oublier le retour intempestif des groupes d’animation, des mobilisations et autres manifestations des jeunes et pauvres chômeurs embrigadés, à la gloire du monarque.

Du coup, le citoyen « makaya » décroche. Comme toutes ces sociétés à responsabilité très limitée il n’est pas actionnaire, et comme, surtout, la raison sociale ne lui apparaît décidément pas très sociale, il risque de prêter l’oreille à n’importe quel escroc qui lui proposerait des investissements bidon à taux d’intérêts faramineux tout aussi faux que l’imposture actuel. Tel est le danger. Hélas ! Ce sont ceux qui crient au loup qui rabattent vers lui le troupeau de moutons.

De l’opposition du pouvoir ou au pouvoir ?

Dans notre pays, « La démocratie ne fait pas seulement peur au chef d’Etat en place. Elle fait peur à l’ensemble de son entourage, c’est-à-dire à la quasi-totalité de la classe politique, des hauts fonctionnaires et de leur petit personnel. Elle fait donc peur non seulement aux représentants du pouvoir ( parti, gouvernement, anciens et (nouveaux) députés, armée), mais à ceux des autres partis hâtivement constitués et démultipliés avec l’accession récente au pluralisme politique, (…) aux délégués des syndicats, des associations, des milieux professionnels, des différents cultes, de l’université, des femmes etc.

La raison fondamentale de cette peur, c’est ce que les Anglo-Saxons ont dénommé le « patrimonialisme » et les Français la « politique du ventre », c’est-à-dire les formes modernes prise par le clientélisme ». Dans notre pays, nous parlerons de la « mangeoirecratie ». On peut donc dire que la démocratie ferait aussi peur à  « l’opposition légale » issue des assises de 1990.»

En effet, lors des émeutes de 1990, la réponse mesurée du pouvoir d’Omar Bongo correspondait à une remise en question qui portait sur le pluralisme. Il opta, face au langage de la rue, pour une stratégie institutionnelle. L’opposition, dans le cadre des accords de Paris, a choisi aussi, après des mois d’insurrection larvée, une démarche qui emprunte de plus en plus à la procédure et fait de moins en moins référence au contenu réformateur. C’est ainsi qu’il faut admettre aujourd’hui qu’en réalité il n’y a jamais eu de véritable opposition politique au système du potentat Bongo solidement verrouillée par la corruption. Du moins, ce qu’il nous faut reconnaître aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas eu une opposition, avec une stratégie définie face au pouvoir en place. En clair, face à cette opposition très fractionnée, souvent incapable d’accorder ses violons, les cartes du président Bongo sont loin d’être négligeables. Comme l’a dit avec humour un diplomate en poste à Libreville, Bongo a été un « survivor ». Un homme politique au sens plein du terme, dont les réseaux sont si nombreux et si sophistiqués que l’on ne sait plus très bien qui sont ses amis et qui sont ses ennemis.

Autrement dit, ceux qui se déclarent « opposants » dans les structures légales, hier sous Omar Bongo Ondimba comme aujourd’hui avec son héritier de “fils” Ali Bongo Ondimba, ne sont d’accord que sur une seule chose : priver le chef d’Etat de son fauteuil…. Ils n’ont pas jusqu’ici, su se regrouper sur la base de valeurs communes, ni définir une stratégie cohérente, encore moins proposer un projet politique défini et réaliste, au-delà des prises de positions démagogiques. Encore une chose et non point la moindre, les structures politiques appelées “Partis” non de base qu’aux référents ethniques ou régionalistes. (Voir Jeune Afrique n°1697 du 8 au 14 juillet 1993, et n° 1717 du 2 au 8 décembre). Cette opposition a été, hier, complice des « accords de Paris ». Et, le journal  l’Union ne manquera pas de noter à son sujet : « Les poids lourds de l’opposition radicale gabonaise, dans leur ensemble, s’étaient juré de nettoyer… les écuries d’Augias – enfin, je veux parler de la vie publique nationale – aux fins de les débarrasser de toutes ces plaies incurables que sont la corruption, le détournement des deniers publics, l’enrichissement illicite, etc. (…) Mais avec cette sulfureuse affaire de fonds de souveraineté, voilà l’opposition radicale gabonaise aux avant-postes d’un racket tellement nauséabond que cette opposition-là, rattrapée par les odeurs, nous donne franchement la nausée et le dégoût. Les voilà complices d’une forfaiture, d’une infamie, d’un abus de pouvoir, d’un vol organisé, d’une gestion scandaleuse de nos finances publiques, toutes choses qui les déshonorent et les disqualifient dans tout rôle de premier plan d’une alternance politique crédible et porteur d’espoir. ». Que voyons-nous aujourd’hui, avec l’agitation de ceux qui se disent combattre pour l’alternance ? Les mêmes causes créant les mêmes effets : – [Voilà l’opposition se disant radicale aux avant-postes d’un racket tellement nauséabond que cette opposition-là, rattrapée par les odeurs, nous donne franchement la nausée et le dégoût, une fois de plus.]

Face, au régime dit de ‘Emergence en place d’Ali Bongo, que représente l’opposition légale dite d’alternance ?

Dans notre pays, nous parlerons de la « mangeoirecratie ». On peut donc dire que la démocratie ferait aussi peur à « l’opposition légale » issue des assises de 1990, et celle qui s’est structurée à la suite de la disparition d’Omar Bongo en 2009.

En effet, lors des émeutes de 1990, la réponse mesurée du pouvoir d’Omar Bongo correspondait à une remise en question qui portait sur le pluralisme. Il opta, face au langage de la rue, pour une stratégie institutionnelle. L’opposition, dans le cadre des accords de Paris, choisit aussi, après des mois d’insurrection larvée, une démarche qui emprunta de plus en plus à la procédure et fait de moins en moins référence au contenu réformateur. C’est ainsi qu’il faut admettre aujourd’hui qu’en réalité il n’y a jamais eu de véritable opposition politique au système du potentat Bongo solidement verrouillée par la corruption. Du moins, ce qu’il nous faut reconnaître aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas eu une opposition, avec une stratégie définie face au pouvoir en place. La même chose se manifeste aujourd’hui face au régime mis en place par son successeur. En clair, face à cette opposition très fractionnée, souvent incapable d’accorder ses violons, les cartes du système Bongo sont loin d’être négligeables. Comme l’a dit avec humour un diplomate en poste à Libreville, Bongo est un « survivor ». Un homme politique au sens plein du terme, dont les réseaux sont si nombreux et si sophistiqués que l’on ne sait plus très bien qui sont ses amis et qui sont ses ennemis. Son héritier Ali Bongo Ondimba en tire évidemment avantage. Car, comme avec Omar Bongo Ondimba, les “ opposants ” ne sont d’accord que sur une seule chose : priver le chef d’Etat de son fauteuil…. Ils ne savent pas se regrouper sur la base de valeurs communes, ni définir une stratégie cohérente, au-delà des prises de positions démagogiques, animées par une ambition exacerbée d’accéder à la tête de l’Etat.

Parlant de cette opposition, voici ce que Bongo, maître orchestre de la parodie multipartisme qui est joué au peuple gabonais depuis 1990 en dit : – Sur la fraude : « … je n’ignore rien de ce que font mes adversaires. Je peux vous apporter la preuve. Dans le cinquième arrondissement de Libreville (tenu par l’opposition), par exemple, j’ai demandé un jour à quelqu’un, un étranger, d’aller se faire enregistrer sur les listes électorales. Quand il est sorti, il avait un jugement supplétif qui faisait de lui un authentique Gabonais… Alors, vous voyez ! – Sur les anciens collaborateurs, devenus un temps ses adversaires : «Hier, ils m’applaudissaient tous : – Bravo Bongo, bravo Bongo ! Aujourd’hui, comme par miracle ils se rappellent qu’ils n’étaient pas d’accord avec moi. Du coup, je suis devenu le seul à avoir commis des erreurs. Eux, ils n’étaient au courant de rien. (…. Et demain, malgré leurs gesticulations, ils ne feront rien. Ils n’auront pas le courage politique d’affronter les difficultés que connaît le peuple et de reconnaître qu’ils se sont trompés en s’attaquant à moi. Ainsi de Jean-Pierre Lemboumba-Lepandou, Bongo déclare : « semble-t-il, est immensément riche… » « Pourtant, il n’a pas hérité de qui que ce soit. Mais quand on a été commissaire général du Plan pendant plus de dix ans, on gère des crédits, on brasse des milliards. Lorsqu’il s’agit d’une créance de l’Etat, on dit que l’Etat doit à X ou Y 3 milliards de F CFA, alors qu’en réalité il n’est question que des milliards. Les deux autres milliards vont naturellement ailleurs. Ma chance à moi, c’est de ne jamais avoir à gérer les crédits. Ce qui n’est pas le cas de la plupart de mes anciens collaborateurs. » Quand les journalistes lui posent la question suivante : -Puisque vous êtes sûr de leurs indélicatesses, pourquoi ne pas les avoir poursuivis en justice ? Bongo répond tout simplement : « Il n’est jamais trop tard ! Quand on est à la tête d’un Etat, il faut avoir plusieurs tours dans son sac. J’ai sous le coude beaucoup de numéros de comptes bancaires à leurs noms, en Europe et ailleurs. » On peut imaginer comment le politicien Bongo a pu se servir d’une telle situation pour calmer ceux qui se sont opposés à lui dans de telles conditions. Le fils héritier a sans doute compté lui aussi sur ces « reliques » pour rendre raisonnable ceux qui à l’intérieur du pays comme à l’extérieur au sein de la Françafrique (France –à-fric) pouvaient tenter d’oublier à quelque niveau qu’ils soient, « les largesses » du père. Voilà nos « opposants internes » et notre « grande France » enfoncées dans la gadoue nauséabonde du trou noir de l’après Bongo !Ali Bongo Ondimba a de quoi à calmer les ardeurs de ses rivaux, et les rendre plus raisonnables. D’autant plus que certaines des vedettes d cette opposition se reconnaissent ne pas avoir un courage selon elles suicidaires !

Que faire ? Changer. 

« Ce n’est pas seulement le monde Qu’il s’agit de changer ; mais l’homme, D’où surgira-t-il, cet homme neuf ? Non du dehors, Camarade, sache le découvrir en toi-même, et, comme du minerai l’on extrait un pur métal sans scories, exige-le de toi, cet homme attendu. Obtiens-le de toi. Ose devenir qui tu es. Ne te tiens pas quitte à ton compte. Il y a d’admirables possibilités dans chaque être. Persuades-toi de ta force et de ta jeunesse. Saches te dire sans cesse : Il ne tient qu’à moi » (André Gide). « Si le futur ne vient pas à nous, nous devons le rattraper » dit un proverbe Zoulou. Aujourd’hui, fort de cette dure expérience, et face à la nécessité pressante pour une mobilisation générale, guidée par des patriotes véritables, nous avons un devoir sacré d’organiser un regroupement tactique, pour relever la gageure du redressement de notre pays, apporter une alternative à la faillite retentissante du système Bongo. Il faut que les patriotes se lèvent pour engager avec notre peuple un nouveau débat, le mobiliser pour le conduire à une prise en mains de son propre destin.

« Les responsables commettent un crime contre leur peuple s’ils hésitent à affûter leurs armes politiques quand elles sont devenues moins efficaces. » La tâche à finalité pratique, consiste à jeter les bases d’un nouveau compromis institutionnel et historique, avec le peuple, afin de le sortir dans le désarroi actuel. C’est ce « nouveau compromis » qui prendra le relais des précédents. Dans ce modèle, la liberté et la démocratie interviennent l’une et l’autre dans l’appréciation des institutions, aussi bien économiques que politiques. Cette nouvelle dynamique démocratique doit proposer et développer l’expansion des droits de la personne, et donc à responsabiliser démocratiquement l’exercice des droits de propriété comme du pouvoir par l’État, les droits humains de dignité, d’intégrité de son corps, … C’est qu’ainsi, qu’elle aura pour référence Rousseau et la conciliation enfin réussie de la souveraineté populaire et de la liberté. Le moteur sera la vitalité de communautés démocratiques qui s’élèveraient entre l’État et l’individu. Je pense qu’il est hors de question de renverser l’histoire, cette fois, en rêvant des chemins non parcourus, ni en se réfugiant dans l’abri des attitudes exorcismes. Une tâche s’impose, c’est la rupture démocratique avec l’état actuel des choses, avec la dictature patrimoniale et prédatrice. Ce qui n’est pas seulement une nécessité, c’est également une urgence, compte tenu des indications dont nous disposons dans le domaine économique et politique à l’heure actuelle. Ne soyons pas ni défaitistes ni utopistes. La recette miracle du changement n’est pas disponible. Il faut la créer, il faut l’établir avec nos ingrédients propres, puisés dans les ressources de nos richesses culturelles, des apports extérieurs minutieusement assimilés et bien intégrés à nos racines.

Dans l’espace, le retour au point de départ après une longue trajectoire s’appelle une révolution. Aujourd’hui, le Gabonais pour comprendre ce qui lui est arrivé afin d’y remédier, va devoir faire un retour sur lui-même, au point de départ de ce qui lui apparaît aujourd’hui comme une trajectoire tragique de son histoire. Ce retour nécessaire et indispensable de l’homme gabonais sur soi-même, c’est le point initial et fondamental de la révolution en cours. Certes, la stratégie et la méthode pour cette révolution qui amènerait le changement restent à inventer. Mais n’empêche d’y travailler dès maintenant. Parce que les actes tardent, le découragement s’installe progressivement. Après l’ombre de désenchantement longtemps vécu depuis les années 1990, aujourd’hui, c’est déjà une crise de confiance. Après une apathie, un climat pesant qui a alterné indifférentes torpeurs et mauvaises querelles, et où a pointé par instant la tentation lâche, laide du renoncement, le peuple gabonais a pris conscience de la nécessité de maîtriser son destin. Il faut donc opposer à ce passé la sincérité du moment historique et que soit tracé avec éclat les lignes futures de nos combats, que soient marqués sans crainte et sans hésitation, notre volonté, notre, notre engagement, notre désir d’affronter les questions que nous n’avons pas traitées, les problèmes que nous avons dissimulés et que le peuple citoyen n’a pas oubliés. Ce passé de trahison, d’abandon, de peur, d’apathie, de corruption en tout genres ; ce passé caractérisé par l’égoïsme et l’arrivisme des élites compradores devenus, le moteur principal des visées agressives déployées pour satisfaire les seuls désirs de la chair , qui sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Abandonnant le fruit de l’Esprit, qui est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, et la tempérance ; ce qui a conduit notre peuple assujetti et dominé, vaincu après un siècle et demi de colonisation, à subir l’humiliante condition de « makaya » sous “la paix des cimetières” du système PDG. Bongo pendant 46 ans.

C’est le manque de courage, d’honnêteté, d’intégrité et de patriotisme de l’ensemble des gabonais qui font le lit de la dictature qui perdure. Aucune lutte politique se réclamant de la démocratie ne peut être gagnée sans le peuple. Aujourd’hui, il n’y a que la mobilisation et la détermination populaire qui peuvent vaincre la dictature corruptrice, prédatrice et sans aucune morale publique qui s’agrippe au pouvoir dans notre pays depuis plus de quatre décennies. Devant le spectre de la violence qui hante aujourd’hui beaucoup d’esprits, la mobilisation du peuple, bien encadré et adroitement dirigé peut nous permettre d’opérer pacifiquement le changement du régime actuel. La force populaire dans son expression non-violente peut mettre fin à l’oligarchie prédatrice qui use de la corruption pour se perpétrer au pouvoir. La désobéissance civique par le refus de se mêler de la mascarade électorale prochaine serait une des voies pacifique pour faire tomber les murs du Jéricho gabonais. Contre les régimes les plus oppresseurs, le courage se dresse encore et encore. Ce qui fait l’Homme, c’est sa capacité de s’amender. C’est sa croyance en un monde de raison et de civilisation qui le pousse à souffrir pour construire des sociétés libérées de la peur et de l’envie. Vérité, justice, solidarité, ces idées ne doivent pas être méprisées. Ce sont, bien souvent, les seules armes qui s’opposent aux pouvoirs immoraux du dictateur.

Je crois fermement en la victoire de ce combat sans effusion de sang du fait du peuple. Jusqu’ici, c’est le manque de courage, d’honnêteté, d’intégrité et de patriotisme de l’ensemble des gabonais qui font le lit de la dictature qui perdure. Le peuple gabonais vient de prouver son courage, et sa force tranquille très puissante quand elle se déploie. « Le pouvoir des sans pouvoirs ». À la question de « UnMillion de Gabonais : « Quel genre de peuple sommes-nous ? » ; je peux aujourd’hui dire que – Nous sommes ce peuple qui a élu en 2009 comme son Président André Mba Obame, et dont ce dernier a servis des fonctions de déblocage, d’émulation, de recomposition : ces trois vertus de l’homme providentiel ont été incarnés dans l’histoire des peuples par des personnages, des « Guides » dévoués à la cause de leurs peuples, ce que André Mba Obame aura été pour le peuple gabonais. C’est de ce peuple ressuscité de la « Paix des cimetières » du régime des Bongo que je suis, qui est réellement le peuple gabonais. Ce peuple qui a démontré du 28 avril au 4 mai, sa force tranquille et efficace, qui a impressionné le monde entier par son ordre, sa capacité d’organisation pour honorer dans la dignité, son Président, celui qui comme ses ancêtres, Rempole, Emane Tolé, Mbombé, Mavurulu, a permit au peuple gabonais de retrouver l’héroïsme, et de démontrer sa grandeur. Oui, je le confesse haut et fort que la victoire est proche.

«  Comme dans l’opéra russe, le chœur, le peuple monte au fil des actes, à l’avant-scène et ravit le premier rôle aux ténors ». Ainsi le grand peuple gabonais, le peuple de Rempole, Emane Tolé, Mbombé, Mavurulu, longtemps réduit au rôle de chœur des tenants du pouvoir dans le Bongoland, est monté à l’avant-scène et a ravit le premier rôle dans la révolution en cours, aux ténors politiciens. Et comme dans une telle circonstance de l’histoire des nations, la victoire appartient toujours au peuple, il en va de même pour ce brave et grand peuple gabonais.

– LE PEUPLE GABONAIS VAINCRA L’IMPIE-

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