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Suite à sa nomination avortée au gouvernement : Moukagni-Iwangou livre sa version des faits

À travers un communiqué de presse également publié sur son compte Facebook, le président de l’Union du peuple gabonais (UPG-loyaliste) revient, par le menu, sur les dessous de sa nomination ratée au poste de ministre d’Etat à l’Agriculture. Une réponse à Billie-By-Nzé et aux photos publiées par L’Union.

C’est la réponse du berger à la bergère dans ce qui semble devenir un feuilleton mettant en scène Alain-Claude Billie-By-Nzé et Jean de Dieu Moukagni-Iwangou. Le 12 septembre dernier, 24 heures après sa nomination au gouvernement, le président de l’Union du peuple gabonais (UPG, aile Loyaliste) déclinait le poste ministériel qui lui avait été confié. Depuis lors, du côté de l’exécutif et de l’opposition, chacun essaie de tirer avantage de cette affaire ou du moins de se blanchir après ce qui est apparu, pour les uns, comme une «trahison de sieur Moukagni-Iwangou» et, pour les autres, comme une nouvelle «erreur de casting du régime en place». Pour le porte-parole du gouvernement, il est plus que nécessaire de blanchir son camp et prouver qu’il y a bel et bien eu mensonge. Le 18 septembre courant, le quotidien pro-gouvernemental L’Union titrait en Une : «Il n’a pas dit la vérité», illustrant le tout par une photo d’une audience accordée par le président de la République au président de l’UPG-Loyaliste.

La photo publiée par le quotidien L’Union, le 18 septembre 2015. © D.R.
La photo publiée par le quotidien L’Union, le 18 septembre 2015. © D.R.

La réponse de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou n’a pas tardé. «Pour se sortir de son camouflet, et tenter de retourner l’opinion contre un homme, le régime se sert des images forcement trompeuses pour accréditer trois choses», écrit-il, précisant : «La première est que j’ai été consulté de longue date. La deuxième est que j’ai négocié le portefeuille de l’agriculture. La troisième est que j’ai reculé sous la pression populaire». «Les mots ayant tout leur sens, je confirme, je persiste et je signe, que je n’ai jamais été contacté pour entrer dans un gouvernement. En revanche, je précise que j’ai été informé de ce que mon nom a été inscrit dans la nouvelle équipe, et j’ai été invité à donner mon accord», assène-t-il.

Juriste de formation, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou se veut méthodique, présentant les faits séquence par séquence. Sur ce qu’il qualifie de «prétendue consultation», il explique qu’il y a un homme à la base. «C’est Yves Fernand Manfoumbi, le neveu de Pierre Mamboundou, mon maître», note-t-il, avant de révéler qu’ils se côtoient dans le cadre du dossier de réconciliation de l’Union du peuple gabonais, notamment s’agissant d’un éventuel rapprochement entre Mathieu Mboumba Nziengui et lui. Selon le leader de l’UPG, le 9 septembre dernier, il a été contacté depuis Paris, se voyant signifier l’urgence d’un retour sur Libreville. «Je rentre le jeudi 10 septembre 2015. Après s’être libéré des obligations de sa charge autour de 22 heures, nous convenons de nous rencontrer chez Jean Noël Bouassi, notre frère à tous les deux, où je me trouve à cet instant», confie-t-il, ajoutant qu’Yves Fernand Manfoumbi est arrivé accompagné de Maixent Accrombessi Nkani qu’il rencontrait pour la première fois et qui disait avoir été mandaté par Ali Bongo. «Sur la base de cette indication, affirmer que j’ai été consulté de longue date procède de la simple manipulation», martèle-t-il. «Je n’ai engagé de négociation avec quiconque. J’ai eu un entretien, et tout entretien débouche sur un succès ou sur un échec», ajoute-t-il. «Le jeudi 10 décembre à 22 heures, je suis informé par Yves Fernand Manfoumbi et Maixent Accrombessi Nkani de l’imminence de la publication du nouveau gouvernement, dans lequel ils me révèlent avoir pris sur eux d’introduire mon nom. Sur ce fait, dire haut et fort que je n’ai pas été consulté au préalable relève de la simple vérité», poursuit-il, affirmant que face à son refus, «alors qu’ils escomptaient joie et reconnaissance, (ses) interlocuteurs ont sollicité le bénéfice d’un second échange, et (l)’ont invité à rencontrer le chef de l’Etat lui-même, en affirmant qu’en dépit de (leurs) divergences profondes, il attacherait du prix à la question». «J’ai exigé que cette rencontre ait lieu dans un cadre officiel. Au Palais», tranche-t-il.

C’est ainsi que le vendredi 11 septembre 2015, il a rencontré Ali Bongo «non pas pour négocier un poste ministériel, mais pour lui signifier qu’une telle ouverture ne pouvait être envisageable qu’à la faveur d’une rencontre préalable entre la majorité et l’opposition». «Aux propositions avenantes qui m’ont été faites, je suis resté inflexible. Je dois, à la vérité, reconnaitre que l’échange est resté courtois. Mes interlocuteurs ont cru jusqu’au bout que j’allais finir par répondre à leur sollicitation, en mettant en avant le caractère républicain de l’appel. J’ai repoussé l’offre au nom du respect de l’éthique démocratique, qui veut que la majorité gouverne et que l’opposition, a minima s’oppose, a maxima propose», rapporte-il.

Enfin, se prononçant sur «le prétendu recul», il affirme que c’est un homme serein que les militants et visiteurs ont trouvé à son domicile le soir du 11 septembre 2015. «Je me réjouis que mon choix soit celui du peuple», fait-il savoir. Pour lui, ni les difficultés financières, ni les honneurs ne peuvent infléchir ses convictions, révélant avoir déjà repoussé une offre similaire formulée par Omar Bongo Ondimba. «Autre temps, autres mœurs. Omar Bongo Ondimba avait eu la précaution de ne pas persister à publier mon nom. En retour, j’avais eu la précaution de ne pas afficher mon refus», a-t-il dit avec un peu d’humour.

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