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Jean François Ntoutoume Emane zappe le PDG et drible l’opposition (papier)

Jean François Ntoutoume a rédigé un discours d’une demie rame de papier pour annoncer avec fracas sa démission du Parti démocratique gabonais (PDG, ancien parti unique toujours au pouvoir) mais il a plus ou moins douché les caciques de l’opposition en annonçant qu’il créé son propre parti.

« Je le déclare haut et fort et sans ambages. A compter de ce jour, je ne suis plus membre du Parti démocratique gabonais », c’est cette petite séries de phrases accueillis par un tonnerre d’applaudissements que Jean François Ntoutoume Emane a lâché pour produire un effet d’une bombe dans la grande famille du « parti des masses ».

« Le PDG fonctionne désormais comme une secte avec des coteries et des officines adaptées », a-t-il cogné pour justifier son geste qui ressemble à une mère qui jette le bébé avec l’eau du bain.

Jean François Ntoutoume Emane, en effet, n’était pas n’importe qui au sein du parti créé par Omar Bongo Ondimba le 12 mars 1968. Il en était l’un des idéologues et principaux défenseurs.

Le doyen politique du 5ème arrondissement de Libreville a atteint le sommet de la hiérarchie du parti quand en fin 1998, Omar Bongo Ondimba pour sa réélection le nomme Directeur de campagne. La victoire acquise cash, Ntoutoume Emane est gratifié, naturellement, du prestigieux poste de Premier ministre, chef du gouvernement. Poste qu’il occupera jusqu’en janvier 2006.

« Jacky mille encyclopédies » ou « Jacky mille diplômes » n’a certes pas révolutionné l’administration gabonaise mais l’on reconnait qu’il était l’un des rares Premiers ministres à avoir une assez grande maitrise et un contrôle assez efficace de ses ministres.

Sous la « magnanimité » de son ami Omar Bongo, Jean François Ntoutoume Emane s’est fait élire maire de Libreville, le dernier poste officiel qu’il a occupé avant sa rupture de ban avec le régime d’Ali Bongo Ondimba.

C’est justement son départ de l’hôtel de ville au début de l’année 2014 qui l’a rendu furieux. Il s’est senti lâché par son parti qui a refusé de l’investir candidat aux élections locales. Il se considérait également oublié par le président Ali Bongo Ondimba alors qu’il lui avait apporté un soutien indéfectible en 2009.

Plus rien ne pouvait le consoler. Pas même la nomination de son fils au gouvernement, juste après son départ de la Mairie de Libreville. Simon Ntoutoume Emane a été reconduit au gouvernement après le récent remaniement du gouvernement. Mais le père n’a pas fléchi.

Jean François Ntoutoume Emane a donc retourné sa plume contre ses anciens amis et protégés. Il est devenu tout à coup le plus grand pourfendeur du régime qu’il a contribué à installer.

Tous les principaux opposants gabonais ont assisté à son film du départ du PDG. Tous étaient là pour accueillir l’enfant prodige. Mais patatras, le « philosophe » gabonais a démontré que la retraite politique est encore loin, malgré son vieil âge. Le fils de Lalala, a driblé et annoncé la création de son propre parti : le Mouvement patriotique et démocratique pour la refondation de la République (MPDR) dit « Le mouvement patriotique » qui a pour devise : « Patrie, justice et développement ».

Le MPDR est donc la nouvelle machine politique qui permettra à Jean François Ntoutoume Emane de peser de tout son poids dans l’opposition, convaincu qu’il pourrait avoir au moins un siège de député après 2016. L’ex éminence grise du PDG, capitalise ainsi l’amère expérience de certains anciens cadres du PDG qui ont fondu dans l’opposition sans moyens de pression.

Martin Safou

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