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Jean Ping : l’homme qui voulait « l’alternance » pour un Gabon « pas très loin du chaos »

Alors que la candidature unique de l’opposition n’est pas encore assurée pour la présidentielle de 2016, l’un des prétendants, Jean Ping, continue sa campagne. Vendredi, il a une nouvelle fois fustigé Ali Bongo Ondimba et décrit un Gabon « pas très loin du chaos ».

« Candidat à la candidature » unique de l’opposition pour la présidentielle 2016 au Gabon, Jean Ping continue de tirer à boulets rouge sur celui qu’il espère affronter, Ali Bongo Ondimba. Vendredi 9 octobre, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, a décrit un Gabon « pas très loin du chaos ».

« Il est temps de mettre fin à une situation inédite d’un demi-siècle de pouvoir par une même famille », a déclaré Jean Ping lors d’un passage à Paris, plaisant pour une « alternance » à la famille Bongo. Selon lui, cette alternance est d’autant plus nécessaire que la Constitution gabonaise ne prévoit pas de « limitation du nombre de mandats ».

« Ce n’est pas possible, au 21e siècle, on ne peut pas entrer dans l’Histoire en reculant », a insisté l’ancien collaborateur d’Omar Bongo Ondimba, décédé en 2009, et père de deux enfants de Pascaline, fille de l’ancien président.

« Tout est biaisé »

En campagne pour être désigné candidat unique de l’opposition, comme une « cinquantaine de prétendants potentiels », issus des trois grandes composantes de l’opposition (le Front de l’opposition pour l’alternance (Fopa), l’Union des forces pour l’alternance (UFA) et l’union des forces pour le changement (UFC), Jean Ping a vivement critiqué la système du scrutin à un tour, selon lui défavorable à une opposition gabonaise morcelée.

« Nous cherchons à ce qu’il y ait une candidature unique », a déclaré Jean Ping. « La tâche n’est pas aisée mais elle n’est pas insurmontable », a-t-il confié. « On fait des élections à un tour normalement dans les pays bi-partisans comme aux États-Unis, mais dans un pays où il y a plusieurs partis, c’est deux tours », a encore déploré le Gabonais.

« Commission électorale, listes électorales… tout est complètement biaisé », a affirmé l’opposant qui souhaite « tout remettre sur la table ». « Nous avons saisi les Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine, pour instaurer les conditions de la transparence », rappelle-t-il.

« Où est parti cet argent ? »

« La situation politique, économique et sociale s’est aggravée : il y a des grèves partout, des manifestants, les élèves ne vont plus à l’école, les syndicats sont en grève, le chômage s’aggrave, les entreprises quittent le pays », accuse Jean Ping. « On n’est pas très loin du chaos. […]. Dans un pays de 1,5 million d’habitants avec autant de richesses – pétrole, manganèse, fer, bois – comment comprendre que les Gabonais soient pauvres ? », assène-t-il.

Alors que les prix du baril de pétrole évoluaient « entre 9 et 25 dollars », dans les années 90 et 2000, et que « les prix ont grimpé jusqu’à 150 dollars » après l’arrivée d’Ali Bongo Ondimba, avant de redescendre à environ 50 dollars, « où est parti tout cet argent, qu’en a-t-on fait ? », fait ainsi mine de s’interroger le candidat.

« En 52 ans, moins de 3 000 km de routes ont été construits dans le pays. Quand nos voisins, la Guinée équatoriale et d’autres, ont construit des autoroutes, il n’y a pas une seule autoroute au Gabon », énumère Jean Ping. Et de poursuivre « Omar Bongo a construit un chemin de fer de 600 km (inauguré en 1978, NDLR). Depuis lors, il n’y a pas eu un kilomètre de voie ferrée !». Ce qui n’a toutefois pas empêché l’ancien président de la Commission de l’UA de sillonner pour sa campagne électorale.

Par Jeune Afrique avec AFP

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