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Forum citoyen : «Le Gabon est un pays où la liberté s’exerce» (Alain-Claude Billie-By-Nzé)

Le Forum citoyen du Gabon organisé par le journal Libération s’est ouvert, le vendredi 9 octobre 2015, avec des panels très animés. Dès l’entame, les débats ont permis de constater que «le Gabon est un pays où la liberté s’exerce».

Cette affirmation est d’Alain-Claude Billie-By-Nzé, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, qui intervenait dans le panel autour du thème : «Elus, citoyens : qui décide ? (Les défis de la démocratisation)». L’atelier a permis à Marc Ona Essangui (prix Goldman 2009, secrétaire exécutif de l’ONG Brainforest), Georges M’Paga (président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon), Chantal Uwimana (directrice Afrique de Transparency International), Jean Valentin Leyama (directeur de cabinet adjoint du Président de la République Gabonaise) et au ministre sus cité d’échanger devant près d’un millier de personnes.

Le débat a cependant pris l’allure de pugilat verbal opposant le Porte-parole du gouvernement au secrétaire exécutif de Brainforest. Avec Georges Mpaga entre ces deux intervenants, le débat portait sur le processus électoral. Pour Marc Ona, «tant que le citoyen ne sera pas au centre des décisions, il n’y aura pas de développement au Gabon». Et Georges Mpaga de renchérir soutenant que l’environnement de l’organisation des élections au Gabon n’est pas sain. Selon lui, pour qu’ «une élection soit crédible, il faut que les institutions qui l’organisent soient crédibles». Or, ce n’est pas le cas du Gabon, a-t-il souligné, non sans marteler qu’il ne peut y avoir de «démocratie sans alternance».

Répondant à ces membres de la société civile, Alain-Claude Billie-By-Nzé et Jean Valentin Leyama ont essayé de démontrer que les choses se déroulent bien dans le pays, même s’il y a des réglages à effectuer dans certains domaines. Dans ce contexte, les panelistes ont reconnu, à la suite de Chantal Uwimana, que les priorités du Gabon pour aboutir à une réelle démocratie restent la résolution des problèmes d’emplois, de santé, d’infrastructures, de formation, d’éducation et de bonne gouvernance.

Revenant aux préoccupations des leaders de la société civile, le porte-parole du gouvernement a indiqué que «le processus électoral a largement évolué au Gabon», chaque candidat ayant ses représentants dans les bureaux de vote. «Arrêtons un peu les slogans et pensons au Gabon», a-t-il lancé à ses deux contradicteurs. «Le Gabon est une drôle de dictature où les ministres viennent débattre avec les opposants, c’est une drôle de dictature», a ironisé Billie-By-Nzé alors que Marc Ona Esangui poursuivait sa volée de bois vert contre le régime : «50 ans du pouvoir d’une famille, d’un parti génocidaire, il faut que nous ayons le sens de la démocratie avec l’alternance au pouvoir». «Nous ne sommes pas dans une monarchie», a-t-il lancé.

Rappelant à Marc Ona qu’ils étaient ensemble dans le passé au sein du Rassemblement national des Bûcherons (RNB), Alain-Claude Billie-By-Nze a demandé à son interlocuteur d’arrêter «les slogans pour faire le buzz sur internet» et de revenir à l’essentiel. De son Côté M. Leyama a indiqué que les choses en sont ainsi du fait de l’instabilité des politiques qui, lorsqu’ils ne sont plus ministres, deviennent des opposants.

Fustigeant les reportages et publi-reportages sur le Gabon depuis 30ans, Marc Ona Essangui a simplement laissé entendre que ce Forum n’en est qu’un de plus. Et de dénoncer la corruption qui gangrène le pays avant qu’il ne soit lui-même repris sur la gestion opaque des financements reçus par les associations de la société civile ; l’occasion pour Chantal Uwimana, la directrice Afrique de Transparency International, de fustiger la corruption galopante au Gabon, même si elle a souligné le manque de statistiques fiables pouvant démontrer l’ampleur du phénomène dans le pays.

Au final, on pourrait noter que les membres de la société civile ont exprimé le besoin de pouvoir pénétrer davantage le champ politique peu ouvert aux citoyens. De son côté, le ministre de la Communication a rappelé l’ensemble des mécanismes mis en place pour lutter contre la corruption, tels que le nouveau code de procédure pénale et l’existence de meilleurs outils pour les enquêteurs (la création d’un parquet financier, notamment). Enfin, il a milité pour le dialogue entre toutes les parties.

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Décapitation à la Cité Pompidou : C’était donc un crime passionnel Publié par Désiré-Clitandre Dzonteu dans FAITS DIVERS sur vendredi 09 octobre 2015 à 4:01 / 15 commentaires Le drame du corps sans tête et de la tête sans corps retrouvés à deux endroits différents à Libreville continue de défrayer la chronique. Le 7 octobre dernier, le procureur de la République, Steeve Ndong Essame Ndong a présenté le présumé coupable, un certain Yoda Issiaka. Passé aux aveux, Yoda Issiaka, le présumé bourreau de Fatimata Tapsoba . © D. R. Passé aux aveux, Yoda Issiaka, le présumé bourreau de Fatimata Tapsoba . © D. R. La découverte, le 26 septembre dernier, d’un corps sans tête à la cité Pompidou et d’une tête sans corps à la décharge de Mindoubé a plongé Libreville dans l’émoi. Il s’agissait, en réalité, des deux morceaux d’une même personne : Fatimata Tapsoba. Après enquête, il semble que le coupable ait été retrouvé. Selon Steeve Ndong Essame Ndong, le procureur de la République, Yoda Issiaka est le principal suspect. Il aurait commis ce crime sous le coup de la passion amoureuse. Fatimata Tapsoba a vécu maritalement avec un de ses compatriotes. Mais face à son comportement, ce dernier décida de la rapatrier vers leur pays d’origine, le Burkina Faso. Entre temps, elle était déjà l’objet des assauts de Yoda Issiaka à qui elle refusait de se donner. Une fois rapatriée, elle fit donc appel à son soupirant à qui elle promit une vie en couple. Yoda Issiaka consentit à lui envoyer de quoi revenir au Gabon. De retour à Libreville, Fatimata Tapsoba aménagea avec son amoureux qui s’occupait, vraisemblablement, entièrement d’elle. Il a d’ailleurs déclaré avoir dépensé plus d’un million de francs pour sa carte de séjour et autres subsides. Il se plia à tous les caprices de la jeune dame, qui se lança malgré tout dans une autre aventure. Dès lors, l’ambiance dans le couple se dégrada. La soupçonnant d’entretenir une autre relation, parce que l’ayant déjà surprise avec un autre homme, Yoda Issiaka perdit son sang froid. «Je l’ai surprise à 20 heures au quartier Derrière la prison en train de marcher avec un homme», a-t-il confié. Fatimata Tapsoba lui ayant avoué qu’elle ne voulait plus vivre avec lui, il affirme être devenu l’objet d’injures qu’il aurait contenues tant qu’il pouvait. Elle lui aurait même dit un jour que s’il avait besoin de coucher avec une femme, il pouvait faire venir sa mère du Burkina Faso pour les besoins de la cause. La jeune dame de 33 ans reçu, en réponse, un soufflet. Puis, elle se saisit, à son tour, d’un couteau pour essayer de poignarder son compagnon. Ce dernier, plus robuste, l’a maîtrisa et lui aurait asséné plusieurs coups de couteaux au cou. Elle en est tombée inerte, ne bougeant plus, pendant que son concubin s’en serait allé. Plusieurs heures après ce drame, il revînt pour se débarrasser du corps. C’est à ce moment qu’il aurait pris une machette pour décapiter la jeune fille, croyant brouiller les pistes et maquiller le drame en «crime rituel». Quelque temps plus tard, il est allé déposer la tête dans un bac à ordure de la société Averda et le corps près du lieu où la jeune fille exerçait comme dame de ménage. Yoda Issiaka sera présenté devant le parquet pour répondre de ses actes. Il sera transféré dans les prochains jours à la prison centrale de Libreville où il devra méditer sur son geste et son sort.
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