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Libertés individuelles : Les Gabonais espionnés par FinFisher ?

Va-t-on vers la fin de la vie privée au Gabon ? C’est du moins ce qu’estiment certains observateurs qui présagent une difficulté croissante à préserver la vie, suite à la récente publication des chercheurs du laboratoire Citizen Lab, relative à la présence du logiciel espion Finfisher dans au moins 32 pays, dont le Gabon.

Malgré les mesures prises pour en dissimuler l’existence, le Citizen Lab a réussi à remonter à nouveau la trace du logiciel FinFisher, vendu aux autorités de nombreux pays dans le monde. Selon une étude publiée le 14 octobre courant, le gouvernement aurait pris attache avec la société britannique Gamma International, distributrice du logiciel espion. Ce système permet, en effet, d’activer en silence le microphone d’un téléphone mobile ou de recueillir la position géographique de la personne surveillée.

Nombreux sont ceux qui pensent qu’au Gabon, le pouvoir investit d’énormes budgets pour les écoutes téléphoniques. Ils n’en veulent pour argument que l’acharnement de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) à identifier toutes les cartes SIM. En octobre 2014 en effet, l’Arcep a interdit toute vente de cartes Sim pré-activées sans présentation d’une pièce d’identité en cours de validité, sous peine de sanction pour l’opérateur en téléphonie mobile qui ne s’y plierait pas. «D’après certaines indiscrétions, les services de renseignements gabonais qui sont pilotés au sein même de la présidence de la République, ont installé depuis plusieurs années un système performant d’écoutes téléphoniques capable d’intercepter tant les communications orales en téléphonie fixe ou mobile, que celles écrites (SMS, MMS). Le service de ces écoutes est appelé Silam et se trouve dans l’enceinte de la présidence», notait déjà en juin 2010, le site Gabonlibre, non sans souligner que «tous les pays du monde utilisent l’écoute téléphonique. La différence se situe dans les règles et les lois régissant cette utilisation (car) avant de mettre un téléphone sous écoute, les autorités doivent obtenir l’autorisation d’un juge.»

Bien que commercialisé comme un outil de lutte contre la criminalité, le logiciel FinFisher a été impliqué dans un certain nombre d’abus de surveillance. Les conclusions des analyses menées sur 135 serveurs indiquent qu’initialement destiné aux enquêtes de police, ce logiciel est utilisé par plus d’une dizaine de pays pour espionner les activistes, journalistes, dissidents et opposants politiques. «FinSpy peut espionner en live le ou les utilisateurs de l’ordinateur infecté en activant, à leur insu, webcam et microphone. Mais également le géolocaliser, en extraire toutes les données, intercepter les échanges de mail et autres conversations, et notamment les appels et transferts de fichiers effectués avec Skype», écrivait Owni.

Selon les chercheurs de Citizen Lab, quand un gouvernement se procure le logiciel espion, il reçoit un serveur source FinSpy, qui est installé dans les locaux de l’entité. L’acquéreur peut ensuite mettre en place les proxies anonymes (également appelés «proxies» ou «FinSpyRelays»), pour obscurcir l’emplacement du serveur source. Les ordinateurs sont reliés avec le proxy d’anonymat, habituellement mis en place sur un virtual private server (VPS) prestataire dans un pays tiers. Le proxy transmet ensuite les communications entre l’ordinateur de la victime et le serveur source. En plus des ordinateurs sous Mac, Windows ou Linux, le spyware peut infecter quasiment tous les mobiles du marché, avec des versions destinées aux iPhone, Android, BlackBerry, Symbian (Nokia), ou encore Windows Phone. «Au Gabon, l’adresse IP du serveur FinFisher est : 197.231.66.xxx», souligne les résultats des travaux.

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