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Burundi: RFI et l’AFP portent plainte pour les tortures infligées à leur correspondant

L’AFP, RFI et leur correspondant au Burundi, Esdras Ndikumana, ont formellement porté plainte lundi pour torture. Le 2 août dernier, Esdras Ndikumana est arrêté par le Service national du renseignement (SNR) alors qu’il était en train de couvrir l’assassinat du général Adolphe Nshimirimna. Il est emmené dans leurs locaux et roué de coups pendant plus de deux heures. RFI et l’AFP s’en étaient immédiatement plaints aux autorités. Onze jours après, le chef de l’Etat Pierre Nkurunziza avait promis des sanctions contre les responsables. Et depuis, rien. Malgré une nouvelle lettre de notre radio et de l’Agence de presse. Lettre restée sans réponse. D’où ces plaintes.

Ce sont deux plaintes distinctes qui ont été déposées auprès du procureur général de la République auprès de la Cour suprême à Bujumbura : « Deux plaintes contre X, agents du service du renseignement pour tortures infligées à Esdras Ndikumana, correspondant de RFI et de l’AFP ».

L’une d’elles est déposée au nom d’Esdras Ndikumana lui-même. Notre confrère y raconte comment il a été injustement arrêté sur les lieux de l’assassinat du Général Adolphe Nshimirimana, à Kamenge, alors qu’il travaillait. C’était le 2 août. « Le motif de mon arrestation ne m’a jamais été signifié », précise Esdras Ndikumana.

Notre correspondant explique également dans cette plainte qu’il a été battu dès son arrestation et emmené au Service national du renseignement. La séance de passage à tabac a duré près de deux heures. « Les agents m’ont tout pris, portefeuille, argent, montre, alliance, sans qu’aucun procès-verbal ne soit établi », poursuit ce document.

RFI et l’AFP ont également porté plainte argumentant que les deux sociétés avaient subi un préjudice. Les deux médias et leur correspondant estiment que ces faits constituent une violation de la Convention contre la torture, mais aussi du Code pénal burundais sur au moins deux points : torture et extorsion.

Dans leurs plaintes, ils notent que malgré les promesses de sanctions du président Pierre Nkurunziza, ils n’ont pas connaissance d’éventuelles suites judiciaires et que l’identification des responsables ne devrait poser aucune difficulté, vu que cette séance de torture a eu lieu en plein jour dans les locaux du SNR.

Esdras NdikumanaCorrespondant de RFI au Burundi 19/10/2015 – par Sonia Rolley Écouter

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